You Me At Six n’ayant pas pu présenter son album SUCKAPUNCH au public français à cause du COVID, ce concert au Trabendo est donc très attendu. D’autant plus que les Anglais ont depuis sorti Truth Decay, véritable déclaration au style emo de leurs débuts, ce qui n’est pas sans déplaire aux fans. Pour l’occasion ils ont embarqué dans les valises les géniaux The Hunna et Yours Truly, déjà bien connus des amateurs de pop punk. Une affiche plus qu’alléchante pour les trentenaires nostalgiques des années MySpace !
EMO Y2K
La soirée débute avec YOURS TRULY, jeune quatuor de pop punk tout droit venu de Sydney. Mené par la charismatique Mikaila Delgado, le groupe tente de chauffer un Trabendo déjà bien rempli mais encore un peu timide. Néanmoins, certains titres tels que “Hallucinate”, “Circles” ou encore “High Hopes” semblent déjà connus puisque de nombreuses personnes présentes reprennent les paroles. Les Australiens n’hésitent pas à exprimer leur joie de jouer à Paris et s’essaient à quelques mots en français. On retient surtout l’énergie de la chanteuse dont la gestuelle rappelle celle des groupes emo des années 2000. Musicalement, la comparaison avec leurs compatriotes de Tonight Alive ou encore de We Are The In Crowd est inévitable et même si tout est bien exécuté, Yours Truly ne révolutionne pas vraiment le genre. Mais à la fin du set, la salle est bien réveillée et prête à accueillir les deux groupes suivants. Mission accomplie, donc.
I like your style, Paris
C’est ensuite au tour de THE HUNNA d’investir le Trabendo. Durant une heure, les Anglais donnent absolument tout devant un public d’abord calme mais qui se réveille véritablement quand est joué “I Wanna Know” à la moitié du set. Les membres du groupe entrent alors en communion avec leurs fans et se lâchent complètement. Le chanteur Ryan monte sur la batterie de son comparse Jack, faisant tomber cymbale et pied de micro au passage. “I like your style, Paris“, lâche-t-il avant d’enchaîner avec “Untouched Heart”, le titre qui a donné sa direction au dernier album et qui vient de sortir en version acoustique.
Le frontman n’est pas avare d’anecdotes mais celle qu’on retient particulièrement, c’est quand il explique avoir vu You Me At Six à Londres en première partie de Fall Out Boy il y a quinze ans. Il avait alors rencontré Josh et Max et leur avait demandé des conseils. Vu le succès du groupe et la qualité de leurs morceaux, il semblerait que leurs conseils aient été efficaces.
Les désormais classiques “She’s Casual” et “Bonfire” clôturent ce set enflammé mais un peu long pour la majorité de la salle qui est surtout venue voir You Me At Six.
Une setlist best of
Après quelques minutes de pause le temps de préparer la scène, les lumières s’éteignent et des cris fusent de tous les coins de la salle. Les membres de YOU ME AT SIX sont accueillis par un public surexcité, la soirée promet d’être électrique !
“Deep Cuts” annonce tout de suite la couleur : les Britanniques sont bien décidés à retourner le Trabendo et ce n’est pas le titre suivant, “Fresh Start Fever” qui les fera mentir. La setlist fait évidemment la part belle aux deux derniers albums, SUCKAPUNCH (2021) et Truth Decay, sorti deux semaines plus tôt, mais n’oublie pas les anciens morceaux pour autant. Impossible de ne pas jouer “Bite My Tongue” ou “Stay With Me”, qui sont toujours aussi efficaces même plus de dix ans après leur sortie.
Bénis soient les enfants des années 90
Après “heartLESS”, le frontman Josh Franceschi annonce que débute ici la seconde partie du set, simplement appelée “moshpit“. Elle est dédiée à toutes les personnes énervées et à bout de nerf à cause des politiciens. S’ensuit alors un enchaînement de titres d’une rage folle, tels que “No Future? Yeah Right”, “What’s It Like” ou encore le nouvel hymne “God Bless The 90s Kids”. Mais You Me At Six est aussi très doué quand il s’agit de composer des morceaux puissants et émouvants, à l’instar de “Give” et “Take On The World”, que Josh offre à toutes les personnes qui pourraient se sentir seules ce soir. Il demande à tout le monde d’allumer la lumière de son téléphone portable, éclairant ainsi la salle de centaines de points lumineux. Définitivement l’un des plus beaux moments de ce set qui frôlait déjà la perfection.
Le chanteur prend son rôle de leader au sérieux, en encourageant le public à chanter, sauter ou même se baisser pendant “SUCKAPUNCH”. Sa voix, reconnaissable entre mille, est toujours juste et est bien mise en valeur par le son qui est d’une qualité irréprochable.
“Underdog” voit les premiers slams arriver dans la fosse, ce qui semble faire très plaisir au groupe qui a le sourire jusqu’aux oreilles. L’intensité monte encore d’un cran sur les deux derniers titres, à savoir “Reckless” et “Beautiful Way” où se forme même un moshpit. Mais la soirée touche déjà à sa fin et après avoir remercié longuement leur public, les cinq membres de You Me At Six quittent la scène avec le sourire jusqu’aux oreilles.
Quatre ans que You Me At Six n’avait pas foulé le sol français et on espère ne plus avoir à attendre aussi longtemps jusqu’au prochain concert ! La setlist, l’énergie déployée par le groupe, les lumières, le son, la réaction des fans, tous les ingrédients étaient réunis pour rendre cette soirée mémorable. “It’s 2023 and You Me At Six is still alive and breathing“, crie Josh pendant le rappel. On n’aurait pas dit mieux !
