Lost Society – Terror Hungry

L’une des révélations de l’année 2013 fait déjà son retour dans les bacs. Les finlandais de Lost Society reprennent du service au travers de “Terror Hungry”. Leur premier effort studio “Fast Loud Death” ayant fortement convaincu l’Europe, reste maintenant à fidéliser ces nombreux fans. Samy Elbanna, Arttu Lesonen, Mirko Lehtinen et Ossi Paananen sauront-ils faire cracher les amplis et leurs Jacksons comme en 2013 ?

Une petite mise en situation s’impose, une canette de bière ouverte, des cris ici et là, les jeunes se gargarisent sur “Spurgatory” avant d’attaquer pied au plancher le reste de l’album. La partie est loin d’être finie que “Game Over” retentie d’emblée avec ses riffs ô combien accrocheurs. Malgré leur jeune âge, le quatuor pourrait presque passer pour de vieux briscards du thrash metal. Ils possèdent un sens du détail très intéressant voir inné, ainsi il y aura toujours un détail qui fera la différence dans chacun des morceaux. Ajouté à cela, comme avec “Fast Loud Death”, techniquement les finlandais sont très appliqués et l’ensemble est très qualitatif. L’écoute suivant son fil, un élément pourra néanmoins attirer l’attention des fans du groupe. La voix de Samy est plus éraillée, plus criante encore qu’auparavant. Cette impression fut déjà notable lors de leur concert au Glazart. Le chant était nettement en dessous du rendu studio, ce qui avait légèrement terni l’ensemble de leur excellente prestation. Pour quelles raisons ? La fatigue, le peu d’expérience, un style de vie rock n’roll ? Mystère. Pour ce qui est des chœurs, ceux-ci sont toujours aussi présents et injectent une énergie supplémentaire. Quelques mois avant sa sortie, “Lethal Pleasure” était l’un des titres diffusés sur la Toile, autant dire qu’il s’affirme davantage à travers cet album. Il présente du caractère et toute la folie qu’on attend de Lost Society avec différentes phases et montées, ce qui agrémente la dynamique d’écoute, rendue plus plaisante encore et le tout en seulement quatre minutes ! Il sera de même avec “Terror Hungry”, le morceau éponyme, qui suit de manière très forte. Les temps morts sont rares et il sera possible d’assister à une écoute en mode “furtif” d’où une certaine difficulté à s’approprier les morceaux lors des premières écoutes. “Tyrant Takeover” mettra en scène les échanges des leads guitaristes, comme sur un paquet de titres d’ailleurs, avec toujours autant de réussite. Néanmoins, un élément va plus caractériser cet album que le précédent. Celui-ci présente, en effet, quelques longueurs parfois dispensables. Que veulent-ils prouver à travers celles-ci ? De ce fait, ayant un opus très compact, il sera difficile d’en tirer quelques titres. La démonstration est efficace certes mais manque parfois de prise de risque. “Brewtal Awakening” tente le pari avec son introduction plus travaillée, mais partira illico presto en freestyle, très plaisant qu’on se le dise. La fin de l’écoute se terminera en roue libre, sans vraiment de saveur.

Avec une quinzaine de minutes de plus au compteur, “Terror Hungry” montre quelques longueurs. L’essai est très concis, très brut et envoie la sauce. Mais comparé au premier, l’effet surprise n’y est plus et manquera un peu d’originalité et de folie. Il n’empêche que Lost Society est encore une très jeune formation, pleine d’avenir, mais il faut à présent savoir canaliser cette folie créatrice pour en tirer bien plus encore ! Un bon effort qui laisse néanmoins quelques regrets.