Kerry King – From Hell I Rise

Après l’arrêt de Slayer en 2019, Kerry King, le guitariste et compositeur du mythique groupe de thrash décide de se lancer dans l’aventure de son premier album solo. Ce dernier n’en avait pas fini avec la musique, après quatre décennies à écumer les scènes du monde entier. Ce dernier aura-t-il à subir la comparaison avec son grand frère ?

Slay It

Pour compléter le line up de ce From Hell I Rise, King décide de s’entourer de Mark Osegueda (Death Angel) au chant, Kyle Sanders (Hellyeah) à la basse, et de son compère de Slayer Paul Bostaph à la batterie. Autant dire d’entrée que les treize titres du disque sont du Slayer pur jus. Comme si le guitariste n’avait jamais quitté la bande. De l’intro instrumentale “Diablo” au dernier morceau “From Hell I Rise”, l’influence est présente. “Where I Reign” en est le parfait exemple. Le son caractéristique de King à la guitare se fait entendre dès les premières notes, et le chant de Osegueda ressemble à s’y méprendre à celui de Tom Araya. Cela n’enlève en rien à la qualité de ce qu’ils proposent. Bien au contraire. Le succès de Slayer n’est en rien dû au fruit du hasard. Alors pourquoi s’en priver ? Le son est tranchant, direct et percutant. En témoigne le très bon “Idle Hands”. L’intro est une masterclass du genre. Tout en montée avec un riff plus qu’efficace, jusqu’à exploser avec le scream du chanteur. Vraiment un morceau à découvrir en concert.

All Hail To The King

Au niveau des textes, le barbu chauve s’inspire essentiellement de sujets de société actuels tels que la politique américaine, le droit des femmes ou encore la guerre. Il avoue d’ailleurs qu’il composait pas mal à la fin de vie de Slayer. Des sons qui se retrouvent sur cet essai, et très certainement sur un prochain, selon lui. “Residue” et “Toxic” ont d’ailleurs été écrits alors qu’il avait le COVID, et qu’il était bloqué dans sa chambre d’hôtel. Une expérience somme toute cathartique pour lui. Dans le premier nommé, il parle du recul mental de la société américaine. La voix de Osegueda y est une réelle révélation. Son énergie est communicative, et sa rage se fait vraiment ressentir. C’est par ailleurs le premier chanteur avec lequel Kerry King travaille depuis quarante ans ! L’alchimie que l’on ressent à travers les titres prouve qu’ils se sont bien trouvés.

Que ce soit sur “Schrapnel”, “Two Fists” ou “Crucifixation”, le quatuor fait mouche. La guitare, la basse ou la batterie, toutes les pièces s’imbriquent parfaitement. Du Slayer à ses meilleures heures. On y revient décidément… Alors certes, Kerry King ne réinvente pas la roue, mais il prouve qu’il en a encore clairement sous le pied. Et le thrash metal dans son ensemble aussi. Personne ne l’a vu venir, et la surprise n’en est que meilleure ! Le néo quatuor est assurément à découvrir en live, où leurs morceaux seront sublimés. Que de headbangings à venir !