Cult Of Luna – A Dawn To Fear

Nombreuses sont les sorties metal depuis quelques mois. Nombreux sont les retours de nos groupes d’adolescence. Qu’on se le dise, l’album le plus attendu de l’année était évidemment le “Fear Inoculum” de Tool. Il y a également eu le retour de Korn qui a fait beaucoup de bruit. Pourtant, un groupe semble avoir quelque peu échappé à la hype. Pourtant pionnier dans son genre. Un groupe suédois nommé Cult Of Luna. Son huitième album sort ce vendredi 20 septembre. Il est en passe de devenir l’un des meilleurs disques de cette année 2019.

Un univers post-whatever maîtrisé avec brio

Depuis une vingtaine d’années, Cult Of Luna retourne l’univers du post metal avec ses atmosphères lourdes et ses émotions fortes. La formation se renouvelle et explore sans cesse. Tantôt post hardcore (“Cult Of Luna”, 2001), tantôt proche du post rock (“Salvation”, 2004) ou alors hardcore/électronique avec “Vertikal” (2013). Et puis d’un coup, une douce collaboration avec Julie Christmas pour l’album “Mariner” (2016). Sortie de nulle part, et d’une réussite sans précédent.

Avec “A Dawn To Fear”, Cult Of Luna nous prouve encore une fois sa grandeur. Un album de huit morceaux pour une durée totale d’environ soixante dix-neuf minutes. Ce nouveau disque est tout ce que nous attendons de Cult Of Luna, tout en couvrant de nouveaux horizons.

Un album fait avec les tripes

Notons tout d’abord que ce nouveau disque n’a pas de thème précis contrairement aux autres productions. COL voulait créer spontanément, sans chemins dictés au préalable. Sans but précis, hormis celui de faire un album qui lui ressemble à 100%. “A Dawn To Fear” est le résultat de tout ce qui est enfoui en lui.

“A Dawn To Fear” est donc l’antithèse de tous les albums précédents. L’écriture de ce disque a pris beaucoup de temps. Notamment “Nightwalkers”, dont le riff principal a tout d’abord été écrit, puis modifié maintes fois avant de parvenir à le relier au tout et de créer l’un des meilleurs morceaux de l’ensemble.

Une ambiance nébuleuse intense

Le quintette nous montre encore une fois son talent de composition multi-facettes. Cult Of Luna nous fait passer de riffs lourds et arracheurs de tête sur “The Silent Man” à une mélodie sinistre et douloureuse avec “We Feel The End”, à vous en faire fondre le cœur. Les sonorités industrielles sont toujours de la partie notamment sur “Lay Your Head To Rest”.

“A Dawn To Fear” est donc un album très dense. Tant grâce à sa diversité que par la durée de ses compositions. “Lights On The Hill” bat les records avec un peu plus de quinze minutes, suivi de près par “The Fall” avec ses quelques treize minutes. Ces deux morceaux se rapprochent assez de l’univers de “Vertikal” (2013). Les riffs répétitifs qui créent cette lourdeur, cette profondeur typique du groupe.

La densité atteint son point culminant avec “Nightwalkers” ou encore “Inland Rain”. Des riffs massifs, angoissants, entêtants. Des notes de synthétiseurs calmant quelque peu le jeu. Et le chant toujours aussi monstrueux.

“A Dawn To Fear” est de loin l’œuvre la plus viscérale de Cult Of Luna. L’ascenseur émotionnel est fulgurant. A chaque nouvelle écoute, il enveloppe et ensorcelle de plus en plus. Les nombreuses subtilités de ce disque serrent les tripes et rendent littéralement accro. “A Dawn To Fear” est le disque qu’il vous faut pour accompagner l’automne qui arrive doucement et embellir vos soirées d’hiver à venir.