Greta Van Fleet – Anthem Of The Peaceful Army

Quelques mois à peine après la sortie de l’EP “From The Fires“, Greta Van Fleet remet déjà le couvert avec la sortie de son premier album “Anthem Of The Peaceful Army”. Le quatuor ne passe pas inaperçu dans le milieu rock en se portant en héritier tout désigné de la musique des années 70.

Le parallèle établi avec Led Zeppelin colle aux basques de ces jeunes musiciens et nombreux sont ceux à ne voir en eux qu’une simple redite du légendaire groupe britannique. Alors, pâle copie ou artiste talentueux sachant puiser intelligemment dans ses influences ?

Tuons le suspense d’entrée, ce nouveau disque ne réglera pas le débat de savoir si on affaire à un clone de Led Zeppelin ou à des musiciens maîtrisant avec perfection un style repris maintes fois. En fait, les deux avis sont valides selon l’angle avec lequel on regarde les choses.

Difficile évidemment de ne pas ressentir l’ombre du Zeppelin durant l’écoute. Il suffit de fermer les yeux et d’entendre la voix magnifique de Josh Kiszka pour immédiatement se remémorer les envolées de Robert Plant. “The Cold Wind” ou “Lover, Leaver (Taker, Believer)” en sont les exemples les plus frappants.

Le reste de la fratrie n’est pas en reste. Sam Kiszka à la basse et surtout Jake Kiszka à la guitare montrent toutes leurs expertises entre rythmiques solides et solos dantesques. La performance de Danny Wagner derrière les fûts est également à mettre en lumière, sa précision est d’une qualité indéniable.

Dans l’ensemble, la prestation des quatre jeunes musiciens ne souffrent d’aucune contestation mais malheureusement cela ne suffit pas pour faire un grand album. Cet étalage de talent avait déjà été entrevu dans les EP précédents d’où un effet assez désagréable que les Américains avaient déjà fait démonstration de leurs qualités et qu’au final rien de nouveau n’est proposé. L’écoute est bien évidemment plaisante et les morceaux sont exécutés avec une facilité déconcertante. Difficile de ne pas être emballé par la mélodie saisissante de “Brave New World”, le rythme de “Age Of Man” ou encore le ton plus léger et folk de “Anthem” qui conclut l’album.

Au final, Greta Van Fleet laisse l’auditeur sur un sentiment assez étrange. Le niveau des quatre Américains est bluffant vu leur jeune âge et on ne peut que s’incliner devant la maîtrise avec laquelle ils font revivre la période rock des 70’s. Cependant, cet air de déjà-vu, avec l’impression de redite de Led Zeppelin en fond, noircit considérablement l’ensemble. Le prochain disque sera sans aucun doute décisif pour déterminer le cap vers lequel les Américains voudront faire naviguer leur carrière. Leur talent étant tellement évident, on leur souhaite sincèrement de ne pas faire fausse route.