No Doubt – Push And Shove

On l’attendait de pied ferme. Onze ans après “Rock Steady” (2001) vendu à trois millions d’exemplaires, “Push And Shove” le sixième album du groupe américain No Doubt est enfin sorti. Une aussi longue absence était-elle justifiée ? À en croire l’écoute du disque, celui-ci est bien loin d’atteindre nos espérances.

L’album s’ouvre sur le saccadé “Settle Down”. Avec ses faux airs de musique orientale, celui-ci sombre rapidement dans la soupe pop. Changement de décor pour “Looking Hot”. Le morceau qui sera le 6 novembre prochain le deuxième single à sortir, parvient à convaincre. Avec un riff et une rythmique entraînante, la voix de Gwen Stefani retrouve ici une place de choix et peut enfin se libérer. Tout ne semble pas perdu. Le couple guitare lead et synthé de l’aerien “One More Summer” est la plus belle échappatoire de l’opus. Si le morceau mettra sans aucun doute tout le monde d’accord, rien n’est moins sûr concernant l’écoute de “Push And Shove” qui joue maladroitement sur deux tableaux à la fois. Rassembler les sonorités du ska punk avec des élans de dubstep incontrôlés peut s’avérer quelque peu aventureux. Et la suite n’est guère meilleure. Si l’accalmie semblait atteinte avec la ballade “Easy”, on retombe très vite dans des assemblages musicaux indigestes. Après trois minutes pesantes, “Gravity” nous gratifie d’un bref solo de synthé qui apparaît alors comme miraculeux. Sur le sympathique “Undercover”, c’est cette fois le solo de guitare qui est des plus salutaires. Les morceaux se suivent et se ressemblent. Et c’est de désillusion en désillusion que l’on progresse dans un tout qui rivalise de kitscheries, noyé par la recette indigeste d’un usant mélange de ska punk réchauffé.

On ne sait pas si on a fait le même rêve ? Celui d’un album dans lequel on avait placé une multitude d’espoir et d’excitation. “Dreaming The Same Dream” ferme l’ensemble, laissant s’installer un sentiment d’inachevé. C’est épuisé que l’on sort après l’écoute de ce “Push And Shove” cacophonique.