Battle Beast – Unholy Savior

Jamais deux sans trois ! Battle Beast fait son retour dans les bacs avec “Unholy Savior”. Le cru 2015 sera-t-il de bonne facture ? Anton Kabanen aurait-il travaillé la matière musicale comme il se doit ?

Malgré son début poussif et mid tempo, “Lionheart” se révèle particulièrement bien sur son refrain mais le titre qui accroche en ces premiers instants est surtout le titre éponyme. En effet, Noora Louhimo (chant) sera incroyablement efficace et juste lors de “Unholy Savior”. Les rugissements maitrisés de la charmante frontwoman sont d’une redoutable efficacité. Ceux-ci sont bien plus agréables que sa voix dite “claire”; or nous savons pertinemment qu’il serait difficilement envisageable de chanter de la sorte au sein de Battle Beast, l’un n’allant pas avec l’autre. “I Want The World And Everything In It” est plus classique mais toujours aussi rythmé et coloré. Mis à part la voix d’un gobelin égorgé en guise de backing vocal, le groupe tient là une belle hymne à dérouler en live. Adeptes des claviers, ceux-ci entourent comme il faut l’ensemble des instruments et les voix mais sonnent parfois kitsch, attention donc à la surdose. Passé “Madness”, l’heure sera à la temporisation. Au travers d’un registre plus calme “Sea Of Dreams” voguera entre percussions électroniques et guitares acoustiques. Par la suite, “Speed And Danger” dynamite à nouveau les chaumières, de façon très classique il est vrai mais ce moment sera à déguster avec amour. En effet, la seconde partie sera insipide. La voilure se réduit et l’allure en prend un sacré coup. Entre une ballade, une instrumentale de deux minutes trente “Hero’s Quest” -où est l’intérêt réel de ce titre ? Posé de la sorte, sans réel liant avec ce qui le précède et ce qui va suivre…- et un titre mixant Iron Maiden et glam rock “Far Far Away”, on ne peut que constater que ça part dans tous les sens. Il manque un certain liant entre tous ces titres, entre eux, mais également vis à vis des autres compositions. “Angel Cry” met difficilement fin à l’écoute, car une fois de plus, la cohérence de cette dernier titre est compliquée à entrevoir.

Tout semblait pourtant parfaitement débuter avec des titres poignants et dégageant une grande énergie. Il est fort dommage de voir que l’intensité musicale et la qualité des compositions ne tiennent la route de la première à la dernière seconde. Certains aimeront, d’autres non, il est vrai. Cependant, dans un style “classic metal”, il y a des choses plus classiques encore qui marchent à tous les coups. En essayant d’emmener le groupe vers le niveau supérieur, peut-être ont-ils raté un palier ? Du bon mais une seconde partie décevante.