The Mission – The Brightest Light

Vingt sept ans après “God’s Own Medicine” (1986), The Mission revient sur le devant de la scène avec un treizième album, fruit d’une nouvelle reformation. Cette fois, trois des quatre membres du line up d’origine (à l’exception du batteur Mike Kelly) participent à l’aventure. Retour aux sources ?

Comparer cet opus avec les précédents est épineux, même si celui-ci revisite l’univers de la formation de l’époque et pourrait être situé dans le sillage de “Carved In Sand” (1990). Sous la houlette du producteur David M. Allen (The Cure, Depeche Mode), le combo recycle la formule qui lui a réussi : du rock aux accents gothiques propulsé par une belle ligne rythmique. Batterie tellurique en avant, soutenue par la basse et habillée de guitares qui sonnent, avec toujours cette voix rugueuse qui n’a pas pris une ride. Après un très long titre d’intro pas vraiment marquant, voici qu’éructe le séduisant “Everything But The Squeal”. Rythme imparable, irrésistible pour danser, ses percussions tribales évoquent Siouxsie au temps des Creatures. La guitare est omniprésente. Elle ondule sur “Sometimes The Brightest Light From The Darkest Place”, glisse de beaux arpèges et un solo chaleureux dans “From The Oyster Comes The Pearl”, adopte un rythme de croisière sur un “The Girl In The Furskin Rug” aux faux airs de “Dear Prudence” des Beatles, ou prend de la vitesse avec le riff d’autoroute de “Born Under A Good Sign”. Freinage rapide, à la moitié du disque, l’auditeur est plongé dans une série de titres plus lents, dont des ballades parfois trop longues pour être efficaces. C’est dommage car “Litany For The Faithful”, qui clôture l’effort, n’est pourtant pas dénué de charme. Toujours superbe, la voix sexy et racée de Wayne Hussey explore plusieurs registres et créé de subtiles ambiances au fil des chansons. Parmi leurs gammes de prédilection, on trouve des blues, comme “When The Trap Clicks Shut Behind Us” rauque mais pas vraiment convaincant, ou “Just Another Pawn In Your Game” émaillé d’harmonica et d’humour, une pointe de médiéval avec le délicieusement lancinant “Swan Song”, ou de l’orgue 70’s avec “Ain’t No Prayer In The Bible Can Save Me Now” qui ferait presque penser aux albums actuels de Mark Lanegan.

Du The Mission classique : Hussey et sa bande savent encore faire en sorte qu’on les reconnaisse dès les premières notes. A noter une grande tournée qui s’annonce, avec en Angleterre, Fields Of The Nephilim en première partie !