Chroniques

Tokio Hotel – Dream Machine

Peut être que certains d’entre vous ont souri, par surprise ou par nostalgie, en voyant le groupe dont il sera question dans cet article. Oui, nous sommes bien en 2017, et si la période où Tokio Hotel remplissait Bercy en quelques minutes à peine commence à remonter, le groupe, lui, est toujours là. Autant vous le dire tout de suite, il ne sera pas question de rock en allemand ici. Car si vous ne le saviez pas, le style du quatuor a bien évolué depuis ses premiers albums. Mais comme notre ligne éditoriale nous autorise à digresser, parfois, sur de la pop et plus si affinités, c’est avec intérêt que nous continuons à suivre la carrière des Germaniques. Penchons nous donc sur ce cinquième album, “Dream Machine”.

Rentrons tout de suite dans le vif du sujet : il s’agit d’un disque pop, un poil électro, parfois influencé funk, voire disco. Certaines sonorités, tout comme l’artwork du disque, s’inscrivent clairement dans la vague new retro. Difficile de ne pas sentir l’influence des B.O. de films des années 80 dans les rythmiques du titre éponyme, les claviers de “Boy Don’t Cry” ou la basse de “What If”. C’est le côté le plus pop et accessible du genre qui est exploité, et certains morceaux tablent même sur ce style de façon plus classique (“Elysa” entre autres). L’ensemble est donc très cohérent, sans que chaque morceau ne soit trop similaire à son voisin. Et tout cela est surplombé d’une voix très aigüe (parfois un peu trop), retravaillée pour lui donner un côté artificiel, dans la logique de l’esthétique globale.

On crache souvent sur l’auto-tune, mais s’il y a bien une utilisation pertinente de l’effet, c’est celui là. On a d’ailleurs un exemple parfait de ces modifications sur la piste d’ouverture, “Something New”, l’un des meilleurs de l’opus. Le morceau s’ouvre sur une voix très aérienne, pendant de longues minutes, avant que celle-ci ne soit travaillée pour lui donner différentes hauteurs, vers 4′, à l’arrivée de la section rythmique (le mieux, c’est d’aller écouter vous même). Les titres sont d’ailleurs globalement assez hors-format en terme de durée : aux alentours de quatre minutes, voire plus, pour la plupart.

Finalement, ce “Dream Machine” est un chouette album pop, tant qu’on le prend pour ce qu’il est. Il ne tend pas à révolutionner le genre, ni à en inventer un nouveau. Mais Tokio Hotel continue, sur cette voie, à explorer la musique qui lui plaît, peu importe les attentes du public ou des labels. Une démarche suffisamment rare pour être mise en avant.

Informations

Label : Sony Music / Smart
Date de sortie : 03/03/2017
Site web : www.tokiohotel.com

Notre sélection

  • Something New
  • What If
  • Dream Machine

Note RUL

3/5

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