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NIGHTWISH @ Accor Arena (30/11/22)

Après quatre ans d’absence et une tournée reportée à cause du COVID, les fans de Nightwish ont largement répondu présent puisque ce concert à l’Accor Arena est complet. Venus présenter leur neuvième album studio Human. :II: Nature. sorti en 2020, les Finlandais continuent de rassembler un public aussi éclectique que passionné. Mais la chanteuse Floor Jansen vient tout juste de se faire retirer une tumeur cancéreuse. Le show sera-t-il raccourci en conséquence ?

Eurovision dance machine

Cette soirée 100% finlandaise commence avec TURMION KÄTILÖT. La formation de metal industriel électro rappelle Ministry, les débuts de Rammstein ou encore Punish Yourself. Malgré une entrée en matière surprenante qui séduit le public, elle peine à convaincre sur la durée. Les chansons se ressemblent toutes et on s’interroge sur l’utilité d’avoir deux chanteurs qui ont quasiment la même voix. Néanmoins, l’énergie est au rendez-vous et la fosse semble d’humeur festive. C’est donc sous des applaudissement nourris que le groupe quitte la scène.

Du heavy metal bien kitsch

Les fans de Nightwish commencent à bien connaître BEAST IN BLACK qui avait déjà été choisi pour assurer la première partie du Decades: World Tour en 2018. Et cela s’entend car les lumières viennent à peine de s’éteindre que le public cri déjà pour accueillir le groupe. Bonne humeur semble être le mantra des membres qui passent leur temps à bouger en rythme et à interagir les uns avec les autres. Au point que le set semble presque chorégraphié. Car Beast In Black fait du power metal et le fait à fond ! Son côté kitsch à souhait est digne de l’Eurovision mais ennuie une partie des personnes présentes qui réagissent de moins en moins. On notera également l’utilisation abusive d’un synthé pourtant absent de la scène, l’ajout d’un musicien -au moins de tournée- additionnel ne serait pas de refus. Un set un peu trop long et répétitif bien qu’amusant à regarder.

Les maîtres du metal symphonique

20h45 pétantes sonnent le clou du spectacle : NIGHTWISH. Après l’intro “Music” avec le batteur Kai Kahto seul sur scène, le reste du groupe débarque pour entamer “Noise”. Les fans sont gonflés à bloc et réagissent au quart de tour en levant les bras et en reprenant les paroles. L’ambiance retombe déjà sur les deux titres suivants mais le très apprécié “Élan” réchauffe rapidement la salle et permet à Floor Jansen de démontrer l’étendue de son talent. Toujours souriante, la chanteuse arpente la scène et headbangue dès que le rythme se fait plus heavy. On en oublierait presque qu’elle vient de se faire opérer d’un cancer !


Les autres membres, sous la houlette de son chef d’orchestre Tuomas Holopainen perché à côté de la batterie, sont également bien mis en valeur bien que leur présence soit plus discrète. Rien de nouveau, les Finlandais ont toujours été des musiciens irréprochables sans être des bêtes de scène. Le départ du charismatique Marco Hietala l’année dernière renforce ce sentiment. Heureusement, la présence de nombreux écrans géants diffusant des images cosmiques et les jets de flamme réguliers donnent du relief à l’ensemble et participent à créer une ambiance endiablée !

Le set réserve très beaux moments, comme lors du magnifique “Sleeping Sun” qui rend nostalgiques les fans de long terme de Nightwish. Sans oublier l’enchainement plus qu’efficace de “Harvest” et “I Want My Tears Back” où Troy Donockley démontre sa maîtrise de la flûte et de la cornemuse irlandaise. Ce dernier s’amuse d’ailleurs à introduire “Nemo” en racontant que Tuomas l’a écrit dans un sous-marin en 1997 avant de demander : “Quel est le mot latin pour personne ?“.


The greatest show of the year

Instant émotion sur “How’s The Heart?”, où la voix de Floor est tout simplement prodigieuse ! De même que sur “Ghost Love Score”, l’un des chefs-d’œuvre du groupe qui donne des frissons à toute la salle. Les Finlandais ne nous laissent pas le temps de nous remettre de nos émotions puisqu’ils enchaînent -et terminent- avec le grandiose “The Greatest Show On Earth” tiré de Endless Forms Most Beautiful. En plus du caractère épique de la chanson qui donne l’impression d’être dans un film, les écrans géants diffusent une succession d’images (des visages, des animaux marins etc.) qui nous transportent ailleurs. Malgré sa durée, le morceau semble presque trop court et passe en un instant.

Le drapeau ukrainien est projeté à l’arrière de la scène puis les musiciens saluent le public en ligne. Floor entonne la partie chantée de “All The Works Of Nature Which Adorn The World: Ⅷ. Ad Astra” qui clôture ce show dantesque.

En 1h40, Nightwish a une nouvelle fois mis le feu à l’Accor Arena ! Avec une setlist équilibrée entre chansons du dernier album et quelques morceaux plus anciens qu’on a toujours autant de plaisir à entendre. Mention spéciale pour Floor qui n’a pas failli un seul instant et qui s’est montrée parfaite de bout en bout. Chapeau bas !

Nightwish Setlist Accor Arena, Paris, France 2022, Human. :||: Nature. World Tour