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MANOWAR @ Le Trabendo (16/10/12)

“Nous sommes impatients de lâcher “The Lord Of Steel” au monde entier. Il sera hard, heavy et brutal !”. C’est en ces termes que Joey DeMaio (bassiste et leader du groupe Manowar) nous invite à découvrir en live leur tout dernier album. Car ce soir les américains de Manowar sont de retour en France où ils n’étaient repassés pas depuis leur tête d’affiche au Hellfest en 2009. À cette occasion, “le groupe le plus bruyant du monde” investit la toute petite salle du Trabendo. Le prix des billets est élevé mais le concert affiche complet. Attention aux décibels !

“C’est main droite poignet gauche” se reprécise t-on à nos côtés. Car il y a une “posture Manowar” qui peut être adoptée pour marquer notre sympathie au groupe. Et effectivement, lorsque la voix d’Orson Welles retentit : “Ladies and Gentlemen, from the United States of America, all hail Manowar!” presque tout le monde est déjà en position, un poing tendu et l’autre main encerclant le poignet. Les musiciens entrent en scène sauf Eric Adams qui commence sa partie chant depuis les backstages. Vêtus de sortes de gilets pare-balles sur lesquels tombent leur très longues chevelures, ils ont l’air en pleine forme et démarrent sur un vieux titre de 1982, “Manowar”. Les fans sont au taquet, et le spectacle est presque autant dans la salle que sur scène tant certains sont déchaînés. Il flotte de temps en temps dans la salle deux ou trois drapeaux réalisés avec soin. À la basse, Joey DeMaio garde son air mystérieux et impassible, mais les autres membres sont souriants. Ils s’adressent très peu au public, mais ils enchaînent les titres, dont plusieurs sont extraits de “The Lord Of Steel” (dernier album en date sorti en 2012). Eric Adams (chant) est perché sur des chaussures à la Sarkozy, peut être pour combler un peu l’énorme différence de taille avec l’immense Karl Logan (guitare) à sa gauche. Sa voix est toujours bonne, et il monte dans les aigües assez facilement. Il harangue le public “Are you ready to fight?” ce à quoi l’auditoire qui est assurément archi prêt s’empresse de répondre “YEAH!”. Ce soir, comme c’est le cas depuis quelques années, les morceaux sont plus lents en live que sur les albums malgré un changement de batteur et le retour de Donny Hamzik, ferrailleur des débuts du combo. Le guitariste Karl Logan s’attaque ensuite à un solo tout tapissé de tapping, aussi aigüe que saturé; un fan nous précisera qu’il jouerait un peu moins bien qu’avant car il “découpe moins bien les notes”. Arrive l’entrée lente de “Mountain” où la basse frise au premier plan avec une sorte de chant des baleines à la guitare. Eric Adams qui sort de temps en temps de scène, s’arrête et râle un peu à propos de ses retours, parce que c’est vrai quoi, leur public mérite le meilleur ! Il commence à faire sacrément chaud dans ce Trabendo, lorsque le groupe s’amuse à demander si le son est assez fort avant d’enchaîner avec un solo de basse des Enfers de Joey DeMaio. Il sort des sons étranges de sa piccolo basse (cordes un peu plus fines que sur une basse normale), un peu comme des bruits de touches de piano qui ne sonnent pas.

 

Et là, une voix nous annonce que le Trabendo et Manowar nous offrent, selon la loi française, les quinze minutes de pause réglementaires compte tenu du niveau sonore auquel nous sommes exposés. C’est effectivement très fort, mais le son est bon et bien équilibré. On passe la pause en musique celtique, et ils reparaissent, encore plus détendus semble-t-il puisque Adams commence par mimer l’acte sexuel. Il est aussi plus loquace que durant la première moitié du set et annonce le solo de batterie de Donny Hamzik qui s’amuse à séparer la salle en trois tiers et à en comparer la ferveur. Puis c’est au tour de Joey DeMaio de venir faire un petit discours très sympathique en français, mais au cours duquel, en bon businessman, il n’oublie pas de préciser que leur nouveau disque est en vente dans la salle. Là-dessus, ils envoient “Fighting The World” et là l’ambiance monte encore d’un coup : des spectateurs slamment, les autres pogotent, ça headbangue dans tous les coins.. Et ça ne s’arrêtera plus jusqu’à la fin. Après une version saignante de “The Lord Of Steel” les Manowar sortent de scène. Mais sont rapidement de retour pour “Warriors of the World United” puis le vintage “Black Wind, Fire And Steel” à l’issu duquel DeMaio et Logan cèdent leur instrument à Adams qui les brandit comme un Christ en croix; DeMaio frappe sa basse tandis que Logan fait du tapping sous le grondement d’un long larsen. Et pour finir, DeMaio arrache ses cordes une à une pendant que les fans ont pris la pose (poing tendu + main soutenant le poignet). C’est fini, Adams remercie pour la “magical night” et ils sortent avant que ne retentisse le chant de Vikings “The Crown And The Ring (Lament Of the Kings)” que les fans écouteront jusqu’au bout, presque religieusement.

 

Pas d’épées en plastique ce soir mais une très bonne date avec les fans qui se sont manifestement bien éclatés et qui repartent avec leurs T-shirts “Death To The Infidels” trempés de sueur.

Setlist :

Manowar
Kill With Power
Call To Arms
Hail, Kill And Die
Guitar Solo
Mountains
Expendable
El Gringo
Touch The Sky
Outlaw
Bass Solo
—-
The Sons Of Odin
Hand Of Doom
Drum Solo
Fighting The World
Kings Of Metal
Hail And Kill
Manowarriors
The Lord Of Steel
—-
Warriors Of The World United
Black Wind, Fire And Steel