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YAROL @ La Cigale (13/11/19)

La dernière fois qu’on avait vu Yarol, il slammait dans la fosse de La Maroquinerie. De retour pour continuer de défendre son album, il investit cette fois-ci La Cigale.

À cinq minutes de la première partie, la salle intimiste de La Cigale est encore peu remplie. Tant pis pour les absents, ce soir ils ont tort. Avec des titres aux noms aussi farfelus que “Korean BBQ” ou “Brazil,” il fallait que LULU VAN TRAPP soit aussi intriguant. Gagné. On est sous le charme dès le premier titre teinté de new wave typiquement Indochine ou Taxi Girl (les synthés so 1983) et une voix aux influences de Catherine Ringer.

Telles des poupées désarticulées aux accoutrements d’un autre âge, chaque musicien semble perdu dans son propre monde. Un set d’une trentaine de minutes qui a convaincu les plus indécis et qui nous a proposé un univers marqué.

“Il faut foutre le bordel parce qu’on est à Pigalle quoi !”

Avec dix minutes de retard sur l’horaire prévu, voici enfin venu le temps de YAROL. Et ça commence par un méchant solo de guitare ! Le titre inédit “Bullet In The Head” ouvre le set. Yarol, avec son blouson de cuir et ses quatre acolytes, est déchaîné mais la fosse… Un peu moins. Pour le moment, on est loin de l’ambiance folle furieuse de La Maroquinerie plus tôt dans l’année.

Les lumières, chaudes et très belles, mettent en valeur les acrobaties capillaires des musiciens. Ca secoue ses cheveux dans tous les sens, et surtout au rythme des guitares électriques puissantes. Peut être que le fait d’avoir une configuration assis/debout n’est ce soir pas le plus adapté au rock énergique de Yarol.

Le début du concert est poussif et les excellents musiciens n’arrivent pas à insuffler autant qu’à La Maroquinerie cette atmosphère chaude, lascive et rock n’roll.

Mais tout vient à point à qui sait attendre : l’enchaînement ultra efficace “Wrong Way To Win” / “Boogie With You” / “What Am I Supposed To Do” réveille les plus endormis. Les filles se trémoussent, les garçons font tomber les chapeaux et les manteaux. Ca commence à ressembler à un concert de rock !

Sincérité et bonne humeur

La setlist se déroule quasiment à l’identique du set de mars pour les morceaux suivants. Nouveauté : un autre titre inédit, “Crocodile”, fait son apparition et semble facilement convaincre le public.

Nous l’avions presque oublié mais ce concert a lieu le 13 novembre. Yarol glisse donc quelques mots sensibles sur les événements du Bataclan. Une pointe de tristesse nous étreint. Mais trêve de fatalisme, le rock est là pour nous faire oublier ces tristes moments. C’est un peu pour ça qu’il existe non ?

On continue sur les chapeaux de roue avec une salle (enfin) chauffée à blanc et le premier rappel : “Voodoo Love” insufflant une atmosphère funky et moite; “Go To Hell” troisième morceau inédit de la soirée, titre rock pur et dur, hyper efficace; et “Black Cat Bone”, délicieusement rallongé vu que le chanteur va se balader dans la foule pour le jouer. La maîtrise des musiciens est hallucinante, et le plaisir qu’ils prennent, bluffant.

Comme en mars dernier, on sent une belle alchimie entre chaque artiste sur scène. Yarol a beau se présenter seul sur sa pochette d’album, c’est un musicien qui adore jouer entouré de ses copains. Il va passer près d’un quart d’heure à tous les présenter et les remercier, sans oublier l’équipe technique, de production et même le label ! Un bel exemple d’intégrité et de respect.

Ultime rappel avec le titre phare de FFF “Barbès” qui clôt une soirée en demi-teinte, finalement bien rattrapée. La salle était dure et longue à chauffer et le groupe semblait en retrait sur les premiers titres. Heureusement que l’esprit du rock n’roll a été le plus fort !

Yarol Poupaud Setlist La Cigale, Paris, France 2019
Laura Navarre
J'ai annoncé à mes parents à 16 ans que mon objectif professionnel était de produire la prochaine tournée de U2.