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WEDNESDAY 13 @ La Boule Noire (31/10/17)

Rien de plus approprié qu’une soirée d’Halloween pour assister à un concert de horror punk. La Boule Noire accueille en ce mardi 31 octobre Wednesday 13 qui vient nous présenter son “Condolences Tour” après la sortie de son dernier album du même nom. Nous sommes présents pour voir les vivants danser et les morts se retourner dans leurs tombes.

19h, c’est une foule de fidèles qui se place le long de la salle. T-shirts du groupe et maquillages à l’appui, certains ne ratent jamais l’occasion de voir Joseph Poole et sa bande dans la capitale. Une fois à l’intérieur, on se rue devant la scène pour avoir la meilleure vue du spectacle macabre qui va suivre. Pour les autres, ils oscillent entre le bar et le stand atypique de merchandising atypique. De la setlist vendue aux enchères aux leggings arborant le logo de la bande, il ne manque plus qu’une gamme de whiskey et de sex toys pour arriver au niveau mercantile de Motörhead.

Une demie-heure et quelques bières plus tard, la première partie entre sur scène. BULLRUN est un trio francophone influencé par le rock sudiste et le hard rock. Tout cela donne un mélange fort sympathique un brin dansant, un brin classique pour l’audience qui applaudit respectueusement pour ne pas rester entièrement de marbre. Le groupe s’illustre pourtant avec de pures compositions comme “The Devil In Me” et “Faster Than Light”, issues du nouvel EP “Dark Amber”. Même si les vocalises proches de James Hetfield du bassiste chanteur ne déchaîne pas la fosse, force est de constater qu’ils possèdent une belle énergie en live. L’alchimie peut mieux prendre en ouverture de Nashville Pussy.

 

 

Le petit théâtre des horreurs s’ouvre à l’heure avec l’introduction du nouvel album, l’enregistrement “Last Rites” suivi de “What The Night Brings”. WEDNESDAY 13, le quintette aux allures cadavériques en impose d’emblée avec un duo de guitares hurlantes et une batterie qui ne laisse pas de marbre. Pas le temps de se remettre de ce nouveau titre qui assied une réputation live à ne plus faire que “Scream Baby Scream” secoue le public. La salle n’affiche pas complet, mais il est plaisant de voir ce groupuscule d’adeptes se déchaîner sur des riffs aujourd’hui plus metal que punk. “Fang Bang” a aujourd’hui onze ans, et les hymnes festives telles que “Morgue Than Words” paraissent déjà loin.

 

 

La formation, bien que peu loquace, n’a tout de même pas perdu de son sens de l’humour. Grand moment de joie et d’insouciance adolescente quand le riff de “Rambo” retentit. Reprise du groupe de Poole, Frankenstein Drag Queens From Planet 13, elle rappelle que les influences sont plus à chercher du côté des Misfits et des films de la Hammer (“The Ghost Of Vincent Price”). Il reste toujours une place pour l’absurde, même pour quelqu’un qui donne de la voix emmitouflé dans une peau de bête et d’un masque de chèvre à quadruple cornes. Les compositions actuelles, qui sont l’essentiel du concert, sont bien plus matures que les débuts du groupe qui a également subi cinq changements de line up depuis 2005.

 

 

Après une quinzaine de morceaux, il est l’heure de tirer sa révérence pour Wednesday 13 et d’espérer qu’il ressuscitera un jour pour l’assemblée. Certains se feront un marathon de films d’horreur à la maison, d’autres continueront leurs soirées au bar à la place de la traditionnelle quête de sucreries. Mais chacun aura été marqué par l’esprit d’Halloween.