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WAVVES @ Badaboum (22/11/15)

Un peu plus d’un mois après la sortie de leur nouvel album “V”, fédérateur des genres indie et surf rock, les Américains de Wavves étaient dimanche dernier de passage dans la capitale. Dernière étape de leur tournée européenne, celle-ci avait son importance puisque le groupe avait annoncé sur Twitter la volonté de maintenir cette date, malgré les nombreuses annulations qui ont frappé Paris quelques jours auparavant. Visiblement motivé à casser cette spirale infernale, le quatuor a donc répondu présent face à un Badaboum complet à bloc et en compagnie des Français de The Videos. Autant vous dire d’avance que le concert, comme l’organisateur de la soirée, était Super!

Après un contrôle de sécurité digne de ce nom et nécessaire en ce moment, l’événement commence aux alentours de 20h10 avec une formation bien de chez nous. THE VIDEOS. Le jeune groupe punk rock mené par la chanteuse, Laura Chevalier, à la voix distordue, se lance alors dans une bonne demi heure de set, confronté à une salle un brun éparpillée. Le public, en grande partie en retard, investit le lieu durant la performance, interloqué par les morceaux expéditifs du quatuor, au même titre que les blagues du batteur, ayant pour but de meubler entre les morceaux. “On a assez eu de silence cette semaine”, déclare le guitariste Jerome Riera en réponse au comportement du musicien derrière les fûts, avant de reprendre de plus belle. En somme, les quatre amis nous offrent un mélange de distorsion et de rythmiques rapides, pour un résultat un peu novice mais détonant.

Quelques instants plus tard, alors que la sueur fait son apparition sur le front des fans venus en nombre dans l’ex-Scène Bastille, les Californiens viennent tranquillement s’installer sur scène. “Merci d’être là, nous sommes WAVVES” déclare le chanteur-guitariste Nathan Williams, tout en réglant son instrument. Ses trois autres comparses, Alex Gates à la guitare, Stephen Pope à la basse et Brian Hill à la batterie, font de même et, une fois prêts, entament leur performance sur les chapeaux de roue. Fraîchement armé d’un nouvel album, le quatuor s’amuse d’abord à faire danser la fosse en émoi et visiblement heureuse d’être en compagnie des musiciens. Des titres des précédents albums “King Of The Beach” (2010) et “Afraid Of Heights” (2013). “Sail To The Sun” ou encore “Linus Spacehead” seront notamment chantés à tue-tête par les hommes et les femmes présents au Badaboum, les mouvements de hanches avec. Il faut dire que Wavves, à travers un surf rock accessible et simpliste, excelle dans un style agréable et fort en powerchords, digne des groupes punk du siècle dernier.

Sans perdre de temps à présenter les morceaux joués (mis à part les très sobres phrases “la prochaine chanson est une ancienne” et “la prochaine chanson est une nouvelle” ), la troupe de Williams enchaîne assez rapidement ses tubes, en passant par l’inévitable étape de “V” : “My Head Hurts”, “Pony” ou encore “Way Too Much”. Wavves insère avec attention ses nouvelles mélodies à la production plus douce, en les retravaillant de façon plus agressive en live. La façon de s’exprimer du chanteur ne laisse pas toujours clairement distinguer les paroles mais qu’importe, puisque le message général est universel et concis. En transe face à une telle énergie, les fans se donnent à coeur joie de se dandiner en sautant, en slammant et même en prenant les photos avec des appareils photo jetables. En clair, des activités qui n’ont parfois que peu de sens mais qui reflètent assez bien l’esprit le soirée : celui de la détente et de la décompression. Tout ce dont avait besoin l’audience à cet instant précis. Il faut croire que les Américains aiment nous divertir, à en observer les mouvements incessants de Pope et les mimiques de Gates.

Effectué presque d’une traite et sans l’envie de faire la fameuse pause du rappel, le concert des Californiens durera près d’une heure, agrémenté par une série d’accords efficaces et rapides. Les sourires sont d’actualité tant du côté de l’estrade que du côté de la fosse et du bar, une longue messe qui fait redonne des forces et rassure. Sans passer donc par la case “faux départ”, le quatuor finit la partie avec “Demon To Lean On” et “Green Eyes”, ce dernier faisant chavirer tous les esprits.

La conclusion de cette soirée est assez simple à écrire : en ce dimanche soir, Paris a été le lieu où deux groupes et une assemblée ont pu être comblés et rassasiés. Merci Wavves, et merci The Videos.

Setlist :

Sail To The Sun
Idiot
Linus Spacehead
Beat Me Up
All The Same
My Head Hurts
No Life For Me
So Bored
Paranoid
Afraid Of Heights
To the Dregs
Post Acid
Way Too Much
Pony
Heavy Metal Detox
Bug
King Of The Beach
Demon To Lean On
Green Eyes