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WALK THE MOON @ Le Trabendo (28/02/16)

Trois mois après l’annulation du concert de La Flèche d’Or en conséquence des attentats de Paris, le quatuor américain a tenu sa promesse et est revenu l’avant dernier jour de février à Paris afin de rattraper le coup. A cette occasion, le Trabendo est réquisitionné et le public fortement mobilisé pour ce voyage qui s’annonce complet depuis belle lurette, le groupe ayant l’année dernière mis en orbite un véritable hit envahissant aujourd’hui encore nos ondes radio.

En guise d’échauffement, la fosse hétéroclite a la chance de s’entretenir avec un trio montant de la scène alternative américaine. Déjà présent sur la tournée anglaise, COLONY HOUSE développe un rock indépendant assez distingué et délicat. Une image humble et simple qui favorise la cohésion entre la formation et l’audience, friande de ce genre de musique. La timidité se brise petit à petit, les claps se libèrent et l’ambiance évolue au rythme des mélodies de l’album “When I Was Younger” (2014), sans jamais perdre de vitesse. D’autant plus que la voix et l’aisance de Caleb Stevenson Chapman (chant/guitare) ne succombent que très peu à la pression du concert et transportent plus qu’elles n’endorment. Colony House nous propose donc ici une courte aventure loin des idéaux pop mais tout aussi joyeuse sur les bords.

 

 

Portés depuis plusieurs mois par le succès indéniable de leur dernier opus “Talking Is Hard”, publié en 2014 et teinté d’influences synth-pop des années 80, les musiciens de WALK THE MOON ont d’ores et déjà prouvé leur talent pop en studio, tout comme l’avaient déjà fait auparavant The Killers ou Empire Of The Sun. Il était donc temps de vérifier si la performance scénique suit les mêmes codes et la même énergie que le reste, une étape souvent redoutée par les fans. Introduit par la musique du “Roi Lion” du sir Elton John, “Circle Of Life”, les quatre amis rentrent rapidement dans leur personnage et s’élancent dans leur heure et demi de show sans retenue : maquillage sur le visage, sangles de guitare et vestes pailletées, leggings excentriques ou encore coupes de cheveux surprenantes, rien n’est mis de côté par les Américains ne cherchant pas à nuancer leur propos. Ainsi, l’interprétation parfaite de “Jenny”, issu du premier effort studio éponyme, va dans ce sens, annonçant la couleur vis à vis de la soirée. Les tensions s’envolent, la foule se déhanche, bracelets lumineux au bras, et les sons se mélangent aux acclamations et aux applaudissements. Un véritable divertissement en puissance.

 

 

A l’ordre du jour, les hyperactifs de Walk The Moon défendent sans trébucher les nouveaux morceaux de leur dernier disque et arrivent à dresser plusieurs tableaux aux styles bien différents. D’un pop rock classique (“Avalanche”, “Tightrope”, “Spend Your $$$”) à une pop du siècle dernier (“Aquaman”, “Portugal”, “Down In The Dumps”) en passant par un genre plus sombre et électro (“Up 2 U”), les années s’assemblent et les personnes présentes se détendent. Il faut dire que, show minutieux oblige, le quatuor sait où il va et comment maintenir l’attention, entre refrains interactifs en onomatopée, tambourins pour le chanteur et le bassiste Kevin Ray, et même une reprise du générique de Star Wars durant le bridge de “Work This Body”. Face à tant de cohérence, la fosse répond intuitivement avec des réactions marquantes, comme lors de “Different Colors” durant laquelle sont levées des feuilles de papier colorées. Un geste qui fait son effet du côté des musiciens, n’hésitant pas à appeler l’ensemble leur “Walk The Moon Family” et de la remercier plus tard avec une version sans filtre de “Shut Up And Dance”. Enfin, de retour après quelques minutes d’absence, le quatuor conclut son voyage du côté de “Walk The Moon” (2012) avec le trio gagnant “Shiver Shiver”, “Iscariot” et “Anna Sun”, connu des habitués.

 

 

Sans mentir, le concert au Trabendo fût, certes un petit pas pour l’homme, mais un grand pas dans la carrière de Walk The Moon. Carré et sans limite, la formation nous a présenté l’étendue live de son dernier disque à travers un set rodé et explosif. Ce qui est sûr, c’est que les musiciens ne sont qu’au début de leur aventure, qui atteindra très prochainement les sommets.

Setlist :

Circle Of Life
Jenny
Sidekick
Avalance
Different Colors
Tightrope
Down In The Dumps
Spend Your $$$
Up 2 U
Work This Body
Portugal
Aquaman
Lisa Baby
I Can Lift A Car
Shut Up And Dance
—-
Shiver Shiver
Iscariot
Anna Sun