Reports

URIAH HEEP @ La Cigale (22/01/19)

Nous avions quitté 2018 avec Uli Jon Roth et Molly Hatchet, pour des actes réussis ou totalement manqués… mais 2019 démarre fort avec un groupe culte des années 70 -et pas seulement- dans la très belle enceinte de La Cigale.

Bravant le froid et le mauvais temps, le public afflue vers le quartier de Pigalle. Avant d’entrer dans le vif du sujet, c’est ELIAS DRIS, accompagné de son comparse guitariste, qui ouvre les débats. Dans la plus simple des formules : un micro et une guitare, le jeune homme se lance et plonge le public dans son univers. Qu’on se le dise d’office, nous sommes bien loin du classic rock qui va suivre, le décalage est donc réel mais bien plus marquant qu’a l’accoutumée. Oscillant entre rock et folk, l’univers présenté semble bien mélancolique parfois même triste. La guitare électrique qui l’accompagne, elle, accentue ce côté émotionnel en apportant une profondeur supplémentaire, bien aidée par quelques pédales d’effets utilisées à bon escient. Avec un album en poche et un second qui approche, les encouragements de la foule sont révélateurs. La mise en bouche est réussie bien que l’univers soit assez déprimant, disons-le.

 

 

 

Les gradins sont maintenant remplis, le pit, lui, l’est également. L’arrivée imminente des Anglais se fait ressentir. La bande sonore lance l’introduction de “Grazed By Heaven” et URIAH HEEP fait une entrée triomphale. Contrairement à d’autres, le quintette ne sillonne pas l’Hexagone régulièrement. Curieux. Quoiqu’il en soit, les fans et amateurs de classic rock sont présents et heureux. Alors que de nombreux groupes old school se reposent sur leur glorieux passé, les Anglais font le choix de promouvoir davantage encore leurs récentes sorties. Ainsi, pas moins de six titres du nouvel album “Living The Dream” sont interprétés. Le groupe, bien qu’à son vingt-cinquième opus, souhaite jouer ses nouvelles compositions. L’accueil du public est d’ailleurs positif puisque beaucoup chantent à tue-tête ces nouveaux titres.

 

 

Mick Box (guitare) et le reste de la formation sont énergiques et chacun des membres transmet cette énergie à l’assemblée. Phil Lanzon (claviers), tel un sorcier fou, s’agite sur ses claviers et donne de la voix. Du haut de ses soixante-huit ans, c’est un véritable teenager qui s’exprime sur place, comme quoi ! Bernie Shaw (chant) anime les débats et réalise lui aussi une très belle prestation. Paris profite sans doute de cette première date, pour 2019, du groupe. L’énergie et l’envie devant être encore intactes, profitons-en ! “Too Scared To Run” et son registre plus heavy renvoie lui immédiatement à la beauté de la pochette de l’album dont il est issu, “Abominog” (1982). “Knocking At My Door” et “Rainbow Demon” suivent le pas et démontrent une nouvelle fois que l’association d’anciens morceaux et des nouveautés fonctionnent parfaitement.

 

 

Passé le charmant “Water’s Flowin'” et “Rocks In The Road”,  toujours issu de leur dernière offrande musicale, back to the classics avec l’attendu “Gypsy” ! Passé cet instant, le voyage dans le temps est irrévocable. Toute cette fin de concert est consacrée à la période faste du quintette. Les claviers apportent cette vibe si particulière alors que la basse de Davey Rimmer rythme ponctuellement les grooves et relances de Russell Gilbrook (batterie). Puis vient l’une des oeuvres marquantes d’Uriah Heep : “July Morning”. Son “Stairway To Heaven” ou leur “Child In Time”, comme fut décrit ce titre à l’époque. Difficile de s’y opposer tellement l’aventure musicale est totale et l’expérience totalement enivrante.

 

 

La fin du concert approche mais la guitare acoustique fait de nouveau son apparition. Eh bien oui, l’heure est à “Lady In Black” ! Les chœurs venus du public ne cessent d’inonder la scène et les moindres recoins de la salle. Il est bien difficile de passer à côté de cet incontournable ! Le rappel suit et avant d’entamer les deux derniers titres, Mick et Bernie se permettent de remercier et de communiquer la foule présente. L’émotion est d’ailleurs palpable sur le visage de Bernie qui est, il faut le dire, au bord des larmes. “Sunrise” et enfin le court -mais intense- “Easy Livin'” mettent fin à cette prestation de haute volée.

 

 

Devant un parterre conquis d’avance, Uriah Heep lance 2019 de la plus belle des manières. La magie continue, elle, dehors puisque la neige s’invite et nous raccompagne chez nous. N’attendez donc pas dix ans de plus pour investir la capitale !

Setlist :

Grazed By Heaven
Return To Fantasy
Too Scared To Run
Living The Dream
Take Away My Soul
Rainbow Demon
Waters Flowin’
Rocks In The Road
Gypsy
Look At Yourself
July Morning
Lady In Black
—-
Sunrise
Easy Livin’