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TRASH TALK @ Point Ephémère (09/03/17)

Le groupe de punk hardcore californien était aux commandes du Point FMR ce jeudi 9 mars 2017, dans le cadre de sa tournée européenne. RockUrLife vous raconte.

La salle se remplit toujours au compte-gouttes quand YOUTH MAN, la première partie, débarque sur scène. Le trio de Birmingham nous acclimate assez vite à son post punk énergique, parfait prélude à la venue de la tête d’affiche, très attendue. On applaudit à la fin du set les Anglais, en se promettant d’écouter leur dernier album, “Wax”.
 

 

Après une petite pause, c’est au tour d’ASTROID BOYS de chauffer la salle, qui prête une oreille attentive et curieuse à ces ovnis de la scène hardcore, qui mêlent riffs coreux et hip hop. Le chanteur, Traxx, nous fait adhérer rapidement à son chant vindicatif et sombre. Le quintette de Cardiff est chaudement applaudi à sa sortie.

 

 

Les musiciens qui s’apprêtent à prendre la relève ne sont pas de complets inconnus. Leur groupe a déjà écumé les festivals du monde entier, loin de leur berceau californien où ils ont fait leurs premières armes, il y a douze ans. Désormais signés sur le label Odd Future Records, qui a sorti les deux derniers albums, c’est dans les rades et arrières cours de Sacramento que les membres ont gagné leur réputation de fleurons de la scène punk hardcore californienne. Autant dire que TRASH TALK s’est fait précéder par sa renommée lors de son entrée en scène, à en juger par l’ambiance électrique qui règne dans la salle.

 

 

Le ton est tout de suite donné par le charismatique frontman Lee Spielman qui attaque l’âpre et agressif “Walking Disease”, titre éponyme de l’album paru en 2007. L’étincelle qu’il fallait à l’assemblée pour s’enflammer vient d’un fan ivre qui se jette sur la fosse remplie avec l’ardeur d’un lutteur de MMA en finale pour le titre. Quelques secondes plus tard, les mosheurs sont rejoints par Spielman lui-même, nous plongeant dans l’ambiance animale des DIY shows qui ont donné au punk hardcore son image d’Epinal, sauvage et violente. La voix éraillée de Spielman est bientôt rejointe par celle caverneuse et chaude du bassiste Spencer Pollard, sur les refrains de “F.E.B.N.” et de “The Hole”. Le tarif de ce soir est donc désormais clair pour tous : une grosse claque par mesure, tant le déluge de power chords expédiés par le guitariste Garrett Stevenson est efficace.

 

 

A sa puissance s’ajoute le goût prononcé du quintette pour l’expérimentation, dont le fruit est un habile métissage entre punk, hardcore, trash et grind. C’est d’ailleurs la marque de fabrique du groupe : réussir à réunir dans son son des influences très diverses, et à les placer dans des enchaînements très structurés sans les départir de leur spontanéité- raison pour laquelle les disques sont assez proches du son live, étant souvent enregistrés dans un format proche de celui du concert. On a d’ailleurs particulièrement aimé la mise en avant de cet éclectisme durant le show, alliée à l’énergie punk de certains morceaux très réussis- notamment “Lepers To Feed The Lepers”, ou “Manifest Destination” de “Shame”, un vieil effort studio de 2009.

 

 

On sort du concert presque déçu de ne pas en avoir entendu davantage, tant son rythme nous a semblé soutenu. Trash Talk a en tous les cas signé ce soir-là une performance digne de sa longue expérience du live, en nous offrant une belle rétrospective sur ces douze dernières années qui l’a vu sacrifier à sa musique volcanique une formidable énergie.