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TOTORRO @ Point Ephémère (03/11/16)

Totorro, c’est la hype française depuis un an et demi. Son premier album “Home Alone” a rencontré un succès critique et public suffisamment conséquent pour l’amener à tourner aux quatre coins du monde et dans quelques festivals bien sexy (succès aux Transmusicales De Rennes, présent sur l’affiche d’ArcTangent en compagnie de son modèle American Football etc). Au milieu de tout ça, les Rennais ont trouvé le moyen d’enregistrer un deuxième album, “Come To Mexico”, dans la continuité du premier effort studio. Ce soir, Totorro est à Paris, dans un Point Ephémère complet, en compagnie de La Jungle.

C’est donc dans une salle bondée que la fraiche soirée de novembre débute. La population du concert est, disons, purement parisienne. On reconnait, de-ci de-là, divers habitués des salles concerts de l’Ile-De-France, tous venus pour célébrer la sortie du nouvel album de Totorro. De par ses racines plus orientées post hardcore instrumental à son indie rock sucré plus récent, la formation réussit donc à mêler divers publics pour obtenir un melting pot atypique !

C’est le duo belge de LA JUNGLE qui ouvre cette soirée. Un batteur et un multi instrumentiste qui envoient des chansons aux structures chaotiques, chargées de loops, de nappes électro, de cris et onomatopées en tout genre. Ainsi, l’intense set des Belges emmène l’audience dans un univers particulier, entre le club et l’asile psychiatrique. Le groupe a donc le mérite de chauffer la salle et d’offrir à une assemblée attentive une jolie découverte.

 

 

Après un entracte un peu longuet, les quatre Rennais de TOTORRO débarquent sous de chaleureux applaudissements et entament un concert qui mettra, bien évidemment, l’accent sur ce nouvel album. Des chansons comme “Saveur Cheveux” ou “Tomate Polisson” recueillent clairement les suffrages (suffrages – Mexico – élections – vous l’avez ?) et prouvent à quel point le quatuor est passé dans une autre dimension. Le son n’est pas vraiment au rendez-vous, la relation basse-guitares, pourtant si importante dans la musique de Totorro, n’est pas suffisamment mise en valeur. Si le son cristallin des guitares ressort plutôt bien, la basse n’apporte pas la profondeur attendue aux chansons. Bien que l’ensemble de la formation présente un niveau technique et de musicalité hors du commun, c’est surtout le batteur qui nous impressionne et impressionne la majeure partie de l’auditoire. A la fois vif, rapide et incroyablement musical, le musicien fait preuve d’un charisme qui pousse le public à réagir à chacun de ses gestes. La formation semble donc heureuse d’avoir sorti ce nouvel album et d’être devant des spectateurs conquis. Elle dégaine un “Yaaaago”, dont le clip génial vient de sortir, qui mettra définitivement tout le monde d’accord. Le set s’étend donc dans la soirée et envoie des vibes positives aux Parisiens qui sortiront heureux et réchauffés de cette soirée.

 

 

Totorro célèbre la sortie triomphale de son nouvel album avec une date complète à Paris avant de repartir sur les routes. Le groupe fait preuve d’une maturité et d’une musicalité qui poussent à croire que sa carrière ne fait que commencer. Le quartette redore une scène indie française dont les représentants ne manquent pas mais manquent tout de même de visibilité à ce jour. Bon vent les gars !

Nathan Le Solliec
LE MONDE OU RIEN