Dans le cadre de son Wonderful Life Tour, Tom Odell fait étape à Paris ce 31 octobre, pour défendre son nouvel album paru en septembre. Pour l’occasion, le chanteur britannique franchit un cap en se produisant pour la première fois à l’Accor Arena, plus grande salle qu’il ait jamais investie dans la capitale. Retour sur une soirée tout en émotion.
Matilda Mann
Auteure, compositrice et interprète britannique, MATILDA MANN se présente sur scène dans un costume d’ange. Avec sa guitare électrique et sa voix douce mais pas dénuée d’émotion, elle fait découvrir aux parisiens son répertoire folk délicat. Très attentif, le public ne manque pas de soutenir l’artiste entre ses interprétations, comme bercé par le son qui sort des enceintes.
Chance Peña
Fort de deux albums déjà, CHANCE PEÑA fait une entrée remarquée, accueilli par une ferveur sincère. Le Texan, entouré de quatre musiciens, distille une folk-soul d’une rare authenticité, où chaque mot semble pesé, chaque silence habité. Ses textes introspectifs trouvent écho dans une voix profonde, vibrante, qui n’est pas sans rappeler celle du headliner du soir. Le temps d’un dernier morceau, Peña invite la salle à s’éloigner de son téléphone et à savourer l’instant pleinement. Avant de quitter la scène, sous les ovations du public, il lui donne rendez-vous au Trianon, le 24 mai prochain.
Tom Odell
Rideau entrouvert, un piano, un projecteur. La scène respire la simplicité avant même que la première note ne résonne. Sous les acclamations de l’Accor Arena, TOM ODELL s’installe derrière l’instrument. Le public, suspendu à ses lèvres, retient son souffle. Dès les premiers accords de “Strange House”, le temps semble s’arrêter.
Visiblement ému, le chanteur confie à quel point il est touché de jouer dans des salles plus grandes à chaque tournée. Et à cet instant, on comprend pourquoi : la salle (dont une partie supérieure est fermée), vibre à l’unisson, comme un grand cœur battant au rythme de sa voix fragile et puissante à la fois.
“Best Day Of My Life”, sublimée par des images de Paris projetées derrière lui, laisse place à l’ouverture de l’épais rideau, révélant un orchestre complet pour “Grow Old With Me”. La salle se lève et rugit, emportée par la beauté de l’instant. Le titre culte “Can’t Pretend” embrase littéralement la salle : Tom s’abandonne à son clavier, porté par une intensité viscérale, et rappelle à tous l’étendue de sa puissance vocale. Puis vient “Spinning”, moment suspendu où un couple de danseurs performe au fond de la salle, leurs mouvements retransmis en direct sur les côtés de scène.
Entre deux morceaux, l’artiste partage ses émotions. Sur “Don’t Cry, Put Your Head On My Shoulder”, tirée de son tout dernier album A Wonderful Life, il demande au public de se prendre par les épaules. Et comme si l’intensité n’était pas déjà assez forte, il enchaîne “The End”, “When I Close My Eyes” (dédié à une fan dont il lit la lettre), et “Black Friday”, trois titres bouleversants, livrés dans un silence presque sacré, sous de somptueux jeux de lumière. L’enchaînement est fatal pour le cœur. Les larmes coulent sur certains visages.
En guise de rappel, Tom Odell prend le temps de présenter, un à un, ses six musiciens, sous les applaudissements d’un public conquis. Sur “Parties”, il délaisse à nouveau son piano pour s’avancer vers la fosse : il saisit les mains tendues et chante les yeux fermés, totalement transcendé. Puis vient “Wonderful Life”, qu’il entame assis au sol, adossé à son piano, dans une fragilité désarmante. Et bien sûr, c’est “Another Love” qui clôture la soirée : un cri du cœur collectif, une ultime vague d’intensité avant le salut final. Le rideau tombe, mais l’émotion, elle, reste suspendue dans l’air.
Même dans une arena, Tom Odell ne donne pas simplement un concert : il partage un morceau d’âme, transformant l’immensité en un écrin de douceur. Entre fragilité et puissance, l’artiste impose une sensibilité rare, dont lui seul a le secret. Et même si tout le public ne connaît pas sa discographie par cœur, chacun repart le cœur serré, conquis, ému, avec la sensation d’avoir vécu bien plus qu’un simple spectacle.
