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THE WAR ON DRUGS @ Olympia (09/04/22)

Ces dix dernières années, The War On Drugs, mené par Adam Granduciel, a connu une ascension spectaculaire qui lui a ouvert les portes de l’Olympia aujourd’hui. Après un premier grand succès avec Lost In The Dream (2014) et A Deeper Understanding qui a remporté le Grammy du meilleur album rock de 2017, le sextette américain a assuré son statut avec un solide cinquième album, I Don’t Live Here Anymore sorti il y a quelques mois.

Sur les devants de la scène bien encombrée par le matériel imposant de la tête d’affiche, les musiciens de LO MOON se trouvent une place pour débuter la soirée. Le quatuor accompagne The War On Drugs sur toute sa tournée européenne, l’occasion de défendre le tout récent deuxième album A Modern Life. Les Américains assurent une première partie réussie dans un registre plus pop mais non sans filiation avec ce qui va suivre, comme l’atteste le final sur “Loveless” tout en apesanteur.

Back to the 80’s

La dernière fois que Paris a accueilli THE WAR ON DRUGS remonte à 2017 au Bataclan. Un show du calibre supérieur attend la capitale d’entrée de jeu avec la solennelle “Old Skin”. Les six membres, accompagnés par la multi-instrumentiste Eliza Hardy Jones cette fois, occupent confortablement la large scène. Tout un orchestre au cœur duquel Adam Granduciel fait office de chef, récupérant à chaque morceau un instrument différent depuis son impressionnant rack de guitare en backstage. Le chanteur-guitariste est tout à son aise quand il s’agit de percer les nappes de claviers avec de remarquables mélodies. Bien fréquemment, elles arrachent au public des ovations immédiates, comme aux moments des solos de “Harmonia’s End” et de “Living Proof”, ou encore de l’envolée électrisante sur “Strangest Thing” qui touche l’assemblée parisienne dans le mille.

Ces moments de communion avec le public figurent d’ailleurs parmi ce que le groupe fait de mieux en live. Dépassant généralement les cinq minutes, tout en montée en puissance, les morceaux prennent le temps de déployer une rythmique simple mais solide menée par le charismatique batteur Charlie Hall. Les claviers apportent une atmosphère à la fois rêveuse et grandiose, rehaussée par de beaux jeux de lumière, avant que l’ensemble se résolve dans une irrésistible vague de son.

L’art de la répétition

Les quelques extraits de Lost In The Dream restent les meilleurs représentants de cette marque de fabrique. L’ambiance haletante de “Red Eyes” aura ainsi littéralement soulevé fosse et balcon. Idéalement, un moment aussi épique que le final de “Under The Pressure” chanté par le public aurait même pu conclure quasiment deux heures de concert, mais le set se poursuivra calmement avec la nostalgie très 1980’s de “I Don’t Live Here Anymore” et “Occasional Rain”.

Introspective et grandiloquente, rock de stade et ambiance de road trip, les qualificatifs pour décrire la musique de The War On Drugs peuvent paraître contradictoires mais ils évoquent chacun à leur manière la richesse du groupe américain. L’expérience du live, avec ses moments d’explosion comme ses longueurs pardonnables, lui apporte une dimension cathartique qui a emporté tout l’Olympia ce soir.

The War on Drugs Setlist L'Olympia Bruno Coquatrix, Paris, France 2022, An Evening of LIVE DRUGS
Gabrielle de Saint Leger
Indie rock, folk, shoegaze, post tout, etc. -> https://www.last.fm/fr/user/stealthisystem