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THE OFFSPRING @ Nuits De Fourvière 2016 (05/07/16)

Mardi 5 juillet, le plus célèbre groupe américain punk rock des années 90 a eu le privilège de jouer dans le magnifique ancien théâtre gallo-romain de Lyon où se déroule chaque année le festival des Nuits De Fourvière. Récit de cette belle soirée.

A 21h, lorsque nous arrivons, la fosse et les gradins sont déjà bien remplis. En attendant la première partie, l’audience prend son mal en patience et quelqu’un dans la fosse lance le désormais célèbre “clapping” pratiqué par les Islandais lors de l’Euro de football. Les autres spectateurs suivent et c’est assez impressionnant de voir ce théâtre ne faire qu’un.

A 21h30, EAGULLS monte sur scène. Une première chanson peu dynamique passe. La foule applaudit quand même de bon coeur. On aperçoit Noodles, le guitariste de The Offspring, qui observe le show du coin de la scène. Les morceaux s’enchaînent et se ressemblent, ennuyeux à mourir. Non pas que la musique du quintette soit mauvaise – la batterie est même bonne – mais elle manque cruellement d’âme et de punch. Pire, les musiciens sont statiques, ne se regardent pas, et surtout, ne communiquent absolument pas avec leur public. Ce dernier, mimant l’absence de dynamisme de la bande, ne danse ni ne hoche même la tête de tout le set, excepté deux-trois personnes, sûrement des fans.

 

 

Certains partent carrément au bar tandis que l’on peut en entendre d’autres s’agacer: “bon, c’est quand que ça se finit ?”. Pourtant, l’auditoire, poli, continue d’applaudir à la fin de chaque titre. Au bout de trente minutes, qui ont semblé des heures, un spectateur scande “Offspring ! Offspring !”. Le chanteur se contente de ricaner, visiblement gêné. Cinq minutes plus tard, Eagulls quitte la scène au grand soulagement de tout le théâtre. Si la prestation de la formation n’a pas chauffé l’audience comme elle aurait dû, elle l’a rendue encore plus impatiente de voir les Américains.

 

 

A 22h35, le set de THE OFFSPRING commence sous les acclamations de l’assemblée. Les cinq musiciens sont répartis sur la scène de façon à ce qu’on puisse tous bien les voir : le frontman Dexter Holland, au centre, est entouré par Noodles (guitare) à sa gauche – l’un des plus mobiles sur scène – et du guitariste Todd Morse à sa droite tandis qu’entre chaque, se tiennent, sur des podiums, Greg K. à la basse et Pete Parada à la batterie. The Offspring débute son set par l’énergique “You’re Gonna Go Far, Kid” et enchaîne les tubes. Malgré l’interdiction de pogoter et de slamer (?!), la fosse, déchaînée, ne pourra se retenir et brave l’interdiction dès le troisième morceau, “Come Out And Play”. Les gradins sont debout et Dexter s’adresse alors au public : “Bonsoir Bonsoir Fourvière !”, commence-t-il en français avant de poursuivre en anglais, “C’est un endroit magnifique que vous avez là ! C’est la première fois qu’on joue sur cette scène. C’est génial !”.

 

 

Une fois la nuit complètement tombée sur Fourvière, les lumières laissent seulement apparaître l’ombre des musiciens sur certaines chansons, ce qui donne un aspect assez mystique au show. Après le onzième morceau, “Hit That”, génialement interprété, les membres quittent la scène tandis qu’un clavier est installé. Dexter se met ensuite seul devant l’instrument pour interpréter “Gone Away”. Si ça ne sonne pas toujours juste, cela n’en demeure pas moins un joli moment que les spectateurs accompagnent de la lumière de leurs portables et de leurs briquets. Le temps semble comme suspendu puis le reste de la bande rejoint son chanteur qui s’incline devant le public une fois la dernière note jouée. Les applaudissements pleuvent. The Offspring enchaîne avec “Why Don’t You Get A Job?”, les gradins sont debout et dansent. Le set s’achève sur “The Kids Aren’t Alright” que l’ensemble de l’audience chante à tue-tête.

 

 

En attendant le rappel, les spectateurs pratiquent une nouvelle fois le clapping islandais. Après “Americana”, Noodles déclare : “Nous ne voulons pas partir. On veut rester ici pour toujours. Vous êtes incroyables ! Merci Lyon !”. Pourtant, le rappel se termine après deux titres seulement avec la puissante “Self Esteem”, du célèbre album “Smash” (1994). Si The Offspring a joué dix-neuf titres ce soir, pas toujours en entier, la formation n’est finalement restée qu’1h10 sur scène. Un peu court. Surtout pour une formation qui jure ne pas vouloir quitter son public.

 

 

En dépit d’une mauvaise première partie, l’assemblée a su faire honneur à The Offspring qui, malgré un set trop court, a assuré ce soir, prenant visiblement beaucoup de plaisir sur scène, pour le plus grand bonheur d’un auditoire conquis d’avance.

Setlist :

You’re Gonna Go Far, Kid
The Noose
Come Out And Play
Coming For You
The Meaning Of Life
All I Want
Have You Ever
Staring At The Sun
Bad Habit
What Happened To You?
Hit That
Gone Away
Why Don’t You Get A Job?
Want You Bad
(Can’t Get My) Head Around You
Pretty Fly (For A White Guy)
The Kids Aren’t Alright
—-
Americana
Self Esteem