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THE MACCABEES @ La Cigale (29/01/16)

Deuxième concert de The Maccabees en France depuis la sortie du quatrième et dernier effort en date, “Mark To Prove It”, en juillet dernier. C’est à La Cigale que les Londoniens viennent poser leur valise pour nous proposer un set plus long que celui de Rock En Seine l’été dernier.

JOHNNY LLOYD débarque dans une Cigale encore timide et pour cause, à moitié remplie. Visuellement, on croirait avoir affaire à une sorte de boys band venus nous caresser l’échine pour le bal de promo. Au niveau sonore, difficile de décrire le combo tant celui-ci souffre d’un manque d’originalité évident. Les arpèges clean dominent et viennent soutenir une voix, banale mais à laquelle on ne peut pas reprocher d’être à sa place. Et parfois, au milieu d’une chanson, Johnny Lloyd semble avoir une révélation – malheureusement éphémère – et commence à durcir son rock et à nous faire parvenir des ondes de distorsions, car oui le quatuor en est parfaitement capable. Mais telles des vagues en perdition, la houle a bien du mal à nous parvenir et l’ensemble ne prend pas : nous sommes dans l’attente perpétuelle d’être séduit, et on a bien peur de dire que nous ne le serons pas vraiment ce soir. JL est pourtant loin d’être mauvais, il propose même quelques passages parfois bien sentis, quelques mélodies qui, de temps à autres, parviennent à s’échapper pour nous faire hocher la tête ou taper du pied. Et ce n’est pas mauvais. Mais ce n’est pas bon non plus. Le temps et la maturité pourront très certainement arranger cela.

 

 

Quarante minutes d’attente interminables se profilent avant l’arrivée tant attendue de THE MACCABEES. 21h, l’obscurité reprend ses droits, les lumières se mettent en place face à un public maintenant plus compact et le quintette débarque sur “Marks To Prove It”, titre en ouverture du dernier album du même nom. Le son de la basse écrase un peu le reste des instruments et rend l’ensemble cafouillis. La présence des trois guitares, mal réglées, n’aident pas non plus à rétablir un équilibre sonore. Et c’est malheureusement avec ce son en demi-teinte, qui ne rend pas du tout justice aux compositions du groupe, que nous allons revisiter la discographie des Maccabees.

 

 

Malgré la qualité indéniable du dernier opus dont pas moins de huit morceaux seront joués ce soir, ce sont les anciennes compositions qui remportent le plus de succès auprès de l’audience. L’enchainement diabolique “Feel To Follow” / “Wall Of Arms” le prouve dès le début du concert. “Precious Time” et “X-Ray” nous permettent de revisiter “Colour It In” (2007) tandis que “Love You Better” et “Young Lions” nous replongent dans le succès de “Wall Of Arms” (2009). Puis le groupe opère un retour en arrière de trois ans avec le disque le moins représenté ce soir, “Given To The Wild”, dont la magnifique fin de “Grew Up At Midnight” devrait nous laisser quelques beaux souvenirs. Des titres tels que l’énergique “Spit It Out” et “Something Like Happiness” tirés du dernier effort studio sont réellement appréciables et parviennent à se mêler aux classiques.

 

 

The Maccabees ne livre pas seulement un set équilibré au sein de sa discographie mais prouve qu’intrinsèquement, il est capable de proposer des ambiances diverses et variées. L’accalmie offerte par “Silence”, vibrant hommage par Hugo White et son frère à leur mère décédée quand ils n’étaient encore que des adolescents, n’est qu’une preuve parmi d’autres ce soir. L’émotion est là, en permanence, on le sent dans l’air et l’assemblée, survoltée, le ressent également. Mais ce son, trop peu optimale pour apprécier à la juste valeur la beauté des morceaux rend la performance décevante et gâche certains moments. De même, les Anglais semblent un peu réservés face à leur auditoire parisien. Un court rappel permet aux Maccabees de retrouver leur esprit après une heure de performance. Et c’est sur la magnifique “River Song” du dernier album que les musiciens reviennent sur scène. L’enchainement final, “Toothpaste Kisses” / “Pelican” aura fini d’achever une fosse qui aura profité d’une heure trente de show intense, en dansant ou en chantant les paroles du groupe.

 

 

A revoir avec un son meilleur et un premier acte plus enclin à embraser la foule.

Setlist :

Marks To Prove It
Feel To Follow
Wall Of Arms
Kamakura
Ribbon Road
Love You Better
Young Lions
Precious Time
Can You Give It
Spit It Out
Silence
X-Ray
No Kind Words
Grew Up At Midnight
Something Like Happiness
—-
River Song
WW1 Portraits
Toothpaste Kisses
Pelican