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THE LUMINEERS @ Le Trianon (27/04/16)

En ce frisquet mercredi d’avril, certains Parisiens ont eu la chance de pouvoir aller se réchauffer le corps et le cœur dans la majestueuse salle du 80 Boulevard de Rochechouart en applaudissant le trio américain folk rock : The Lumineers. Nous y étions et on vous dit tout.

Une longue foule se dresse le long de la rue pressée de rentrer se mettre au chaud. Une fois dans l’enceinte, on peut voir déjà pas mal de monde assis dans les gradins. La fosse se remplit plus doucement mais joyeusement. En tendant l’oreille on entend que pas mal d’anglo-saxons sont présents. Une folk douce berce tout ce petit monde impatient d’accueillir le groupe. Jusqu’ici tout va bien. ANDY SHAUF est attendu pour nous mettre en jambe. Il est en retard. Prévu pour 19h30, il ne commencera qu’à 20h. Accompagné d’un bassiste, d’un batteur et d’un pianiste, le musicien va déverser une folk un peu mollassonne pendant trente longues minutes. Le temps passe lentement quand on s’ennuie. Les titres s’enchaînent et se ressemblent. Toujours sur le même tempo. La musique manque cruellement de gouache, de nuances, de peps ! L’artiste, très effacé, dira à peine quelques mots. On entendra un “this is fun” sans grande conviction pour lui et le public. Les Canadiens ne laisseront pas une grande impression aux Parisiens ravis de passer à autre chose.

 

 

Après cette laborieuse première partie, Il faut encore patienter trente longues minutes avant de voir THE LUMINEERS. Piano, violoncelle, percussions sont installés sur scène, annonçant de belles choses. 21h, la salle est pleine à craquer, les lumières s’éteignent, nos cœurs trépignent. Voilà les Américains ! Un par un, ils se glissent derrière leur instrument et c’est parti pour quatre-vingt minutes de bonheur mérité. Pour commencer tout en douceur, les membres ont choisi le premier titre ouvrant le nouvel album “Cleopatra“, “Sleep On The Floor”. Une vraie caresse musicale. Le son enveloppe l’audience prête pour un pur voyage folk rock. Chaque chanson est une histoire qu’il faut écouter attentivement. Wesley Schultz (chant) finit même par demander à l’auditoire de ranger les téléphones afin de profiter du show. Cette intervention est des plus appréciables, car il devient vraiment pénible de passer un concert avec quinze écrans de smartphone dans son champ de vision.

 

 

 

Un titre a su bénéficier de toute l’attention de l’assemblée : “Ain’t Nobody’s Problem”. La formation le joue unplugged, sans micro. Pour l’apprécier, il faut être le plus attentif et silencieux possible. Cela a permis de mieux entendre la magnifique voix de Neyla Pekarek (violoncelle) qui est bien trop souvent discrète et masquée par la puissance vocale de Wesley (ou bien est-ce un problème de micro ?). Le Trianon se permet même d’accompagner vocalement le groupe à plusieurs reprises tel une belle chorale, notamment comme sur “Ho Hey”, morceau qui a révélé The Lumineers au grand public, joué en tout début du set. La formation, alignée au devant de la scène, entame à peine les premiers accords que la foule est en émoi et prête à se lâcher avec joie.

 

 

La setlist est un savoureux mélange des deux albums offrant des chansons calmes à d’autres plus dynamiques. Par moment, on ressent l’envie de se recueillir (“Charlie Boy” “Slow It Down”), puis de se balancer de gauche à droite (“Gale Song” “Submarines”) et parfois c’est l’envie de sautiller qui domine (“Cleopatra”, “Classy Girls”, “Big Parade”). Jeremiah Fraites est le plus remuant de la bande, passant de sa batterie au devant de la scène en un instant. Ce dernier a même le privilège de rester seul en scène pour “Patience” au piano, juste avant le rappel. Le frontman revient alors, seul à son tour, pour entamer la sublime “Slow It Down”, avant d’être rejoint par tous et d’enfin conclure avec “Submarines” et “Stubborn Love”.

 

 

Sans tenir compte de la première partie, quel show ! Tout en douceur et en rythmes endiablés. The Lumineers a offert aux Parisiens un pur moment de bonheur. Si vous n’avez pas eu la chance d’être là, pas de panique, le trio sera de retour dans la capitale le 8 novembre à la Salle Pleyel.

 

Setlist :

Sleep On The Floor
Cleopatra
Classy Girls
Ho Hey
Ophelia
Dead Sea
Charlie Boy
Flowers In Your Hair
Scotland
Ain’t Nobody’s Problem
Sick In The Head
Angela
Big Parade
Gun Song
Gale Song
My Eyes
Patience
—-
Slow It Down
Submarines
Stubborn Love