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THE KILLS @ Olympia (03/05/24)

The Kills a fait un crochet par la capitale pour défendre son dernier album God Games, dans la salle historique de l’Olympia. Soirée à guichets fermés pour le duo phare né en 2000, dont le dernier disque n’a pas vraiment conquis la majorité. La question est, The Kills est-il toujours à la hauteur ?

Picture Parlour

Jeune formation en provenance de Manchester, PICTURE PARLOUR débarque sur la scène de l’Olympia devant une fosse pleine à craquer et des gradins plutôt éparses, pour le moment. Composé de deux chanteuses dont une guitariste, une bassiste et un batteur, cette formation quasi 100% féminine propose un son qui accroche bien, mettant en valeur la voix de Katherine Parlour qui surprend par sa tessiture. On pourrait dire qu’il s’agit d’une Amy Winehouse ressuscitée accompagnée de guitares électriques. En guise d’introduction à son premier morceau enregistré en studio “Judgment Day”, le quatuor s’offre ce qui ressemble à un bœuf plongeant le groupe dans une osmose totale. Il faut dire que Picture Parlour attise la curiosité. Et pour cause, “Norwegian Wood” clôture le set devant une salle comble. Picture Parlour repart glorieux, ayant conquis le public français, et laissant la place aux tant attendus The Kills.

The Kills

Il est vingt-et-une heures pétantes lorsque THE KILLS investit la scène de l’Olympia. Dès les premières notes de “Kissy Kissy” et “U.R.A. Fever”, l’ambiance s’embrase dans la fosse. Alison Mosshart, véritable tornade d’énergie, se déhanche avec une passion désarticulée tandis que Jamie Hince suit le rythme avec une présence remarquable. Ensemble, ils captivent entièrement l’espace de l’Olympia, une scène qui semblait pourtant immense pour un duo. Entre jeux de lumière et chorégraphies synchronisées, leur charisme est indéniable. Paris, le lieu de prédilection de Jamie Hince, semble inspirer le duo. Alison Mosshart saisit même un moment pour capturer en photo les premiers rangs de l’Olympia, immortalisant ainsi un instant magique.

Un set audacieux

The Kills ne laisse que peu de place à l’improvisation, enchaînant les titres avec précision. Si les classiques comme “Kissy Kissy” et “U.R.A. Fever” sont accueillis avec enthousiasme par l’auditoire, les morceaux du dernier album God Games offrent une expérience live totalement différente, plus brute et incisive que les enregistrements studio. L’introduction de deux choristes pour “Kingdom Come” ajoute une nouvelle dimension à la performance, tandis qu’Alison Mosshart achève littéralement son énergie sur scène lors de “Fried My Little Brains” en s’écroulant au sol. Les deux choristes reprennent place sur scène pour le titre “DNA” avec un arrangement gospel qui offre une perspective nouvelle sur son répertoire, démontrant la capacité du duo à se renouveler sur scène. C’est la quasi-totalité de God Games qui est jouée ce soir, avec onze titres et la moitié du set.

Après un défilé impressionnant de guitares, le moment tant attendu de “Future Starts Now” rassemble l’ensemble de l’audience dans un chœur unanime. Hince fait durer la mélodie, comme pour prolonger le plaisir, en faisant crier sa guitare. The Kills sort de scène, salue le public et le remercie. On a l’impression que le show prend fin avec ces longs adieux. Quelques secondes plus tard, Alison Mosshart revient sur scène, éclairée par un spot unique pour interpréter “Blank” quasiment a cappella, puis rejoint discrètement par Hince pour les dernières notes. Ils enchaînent avec “Better Days” et “My Girls” accompagnés des choristes qui viennent pour la dernière fois sublimer la voix d’Alison Mosshart, clôturant ainsi un spectacle mémorable.

The Kills a relevé le défi de construire son set autour de son dernier album, God Games, avec brio. Sa capacité à se réinventer tout en conservant son essence a séduit aussi bien les fans de la première heure que les amateurs de son œuvre plus récente. En somme, The Kills, malgré leur capacité à diviser, prouvent une fois de plus qu’ils sont de véritables virtuoses musicaux.

The Kills Setlist L'Olympia Bruno Coquatrix, Paris, France 2024, God Games

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Kaithleen Touplain
Historienne de l'art et passionnée de musique rock à mes heures perdues.