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THE GHOST INSIDE @ Divan Du Monde (12/02/13)

Habitués de longue date à la capitale, les californiens de The Ghost Inside ont enfin la chance d’obtenir une belle tête d’affiche lors d’une tournée européenne. Deez Nuts, autre habitué de Paris, participe à la fête en tant que co-headliner sans oublier Stray From The Path et les portugais de Devil In Me. Attention, grosse ambiance au Divan Du Monde !

Il est donc 19h15 quand la grande file d’attente entre dans la mythique salle de Pigalle. Le premier groupe qui ouvre le bal est DEVIL IN ME, groupe hardcore du Portugal. Pas forcement inconnu au bataillon pour certains, les portugais reviennent, une nouvelle fois dans la capitale, après avoir partagé une tournée en compagnie de Madball l’année dernière. Ce soir, le groupe se retrouve à quatre avec le frontman derrière la guitare et au micro, assez inhabituel pour un groupe de hardcore. Quoiqu’il en soit, le combo s’en sort plutôt bien avec une énergie débordante et une envie de mettre une claque à ceux qui ne les connaissent pas encore. A mi-chemin entre le hardcore mélodique catchy et le hardcore “NYC” bodybuildé typé Madball/Agnostic Front, la formation arrive à faire bouger la fosse où les two-step frénétiques et les circle pits sont lancés au quart de tour. En bref, sept/huit chansons ont suffit aux portugais bondissant pour se faire plaisir et envoyer la sauce. Bonne découverte !

 


Après un changement de set plutôt rapide (il faut le souligner !), c’est au tour des new-yorkais de STRAY FROM THE PATH d’investir la scène. Fort de sa notoriété grandissante, le quatuor américain revient après un passage réussi au Batofar (ndlr : en première partie de Every Time I Die), en novembre dernier et autant dire que le set s’annonce sportif et violent. Pour voir ce groupe au top de sa forme, il leur faut juste une scène espacée et surtout un chaud public, comme de la braise, chose plutôt bien lancée ce soir. “Landmines” lance les hostilités avec un groove imparable qui met tout de suite le public dans le bain. S’en suit un enchainement de morceaux tous aussi efficaces et incisifs les uns que les autres (“Damien”, “Rising Sun”, “Mad Girl”, “Make Your Own History”). On retiendra malheureusement la non-participation de Jonathan Vigil (The Ghost Inside) sur “Death Bed” mais on notera une fin de set chaotique entre two-step, mosh pit, stage diving (dont un réussi, du balcon) et le fameux “represent your country!” de Drew (chant) sur le break final de “Negative And Violent”. Un set imparable et violent : Stray From The Path tient son concert “référence”, sur Paris ! Fuck yeah!

 

 

Suite à un bon quart d’heure de pause clope/bière/boisson énergisante que le public débarque sur DEEZ NUTS. Inutile de présenter le groupe mené par JJ Peters, qui possède une grosse fan base sur la capitale. Autant le dire tout de suite, débarquer après un incroyable set de Stray From The Path est un défi particulièrement relevé mais les quatre garçons semblent arriver en terrain conquis, comme si le public allait partir au quart de tour. Et bien, c’est une première moitié du set assez poussive, parfois ennuyante malgré des passages bien cool et la nonchalance de JJ Peters qui n’aident vraiment pas à rentrer dans leur jeu, sans parler de ses screams peu réussis. Heureusement, le groupe se réveille progressivement, à travers des morceaux efficaces, et parvient à faire bouger les têtes les plus immobiles et termine son set dans la maniére avec des classiques fédérateurs comme “Band Of Brothers” (ndlr : sur lequel le chanteur de Devil In Me vient un petit featuring), “I Hustle Everyday”, “Rep Your Hood” ou encore “Stay True” en guise de finish ! Au final, un Deez Nuts qui a du mal à démarrer au moment propice mais qui se rattrape sur la longueur. Pas mal !

 


Après leur passage remarqué au Bataclan (Eastpack Tour et Parkway Drive), voici le moment tant attendu par les nombreux fans, l’arrivée sur scéne du combo de Los Angeles, pour une bonne cinquantaine de minutes de hardcore de qualité et surtout… de nouveaux morceaux. C’est avec un son massif que THE GHOST INSIDE débarque pied-au-plancher avec l’intro du dernier album, “This Is What I Know About Sacrifice” enchainé par un “Outlive” tonitruant et puissant. Les californiens ne tournent pas autour du pot et annoncent la couleur avec vigueur, surtout en remettant sur le tapis deux vieux titres de leur première galette (“Provok”, “Destined”). Le public monte en pression et le pit se transforme en monstrueux foutoir. Pendant ce temps là, les cinq boys arborent leur costume mélodique avec “Chrono”, le petit dernier qu’est “Slipping Away” ou encore le traditionel “Faith Or Forgiveness”. Et c’est à partir de ce moment où l’on assiste à la seconde partie du set dédié à la violence avec en chef de fil, l’imparable “The Great Unknown” qui propose offrande violente à base de side-to-side et de mosh pit sur le break final. Jonathan Vigil tient le public dans sa main, le groupe bouge/saute au moment propice entre deux infra-basses sans perdre une goute de précision. “Greater Distance” et “Deceiver” maintiennent la dose de testostérone avec, en guise, le relais de Jon Green (bassiste mais surtout hurleur en chef de Deez Nuts) sur la partie la plus brutale de “Deceiver”. La pression ne descend toujours, l’audience continue de s’embraser et un défilé de stage diving rocambolesque fait son apparition pour le plus grand bonheur des spectateurs du fond. “Thirty Three”, dédié au frére de Jonathan, apporte une certaine intensité et un grand moment avec le visceral “This Is My Everything!” du frontman qui en calmera plus d’un. La fin du set s’approche et c’est le moment de tous se réunir pour chanter, scander voir crier les “give it all, give it all, give it all” de “Unspoken” ou encore le magistral “what do you stand for?” de “Between The Lines” repris par une foule survitaminée. L’heure est venue pour le groupe de s’éclipser, devant une fosse en sueur mais qui en redemande… et c’est chose faite ! Les californiens reviennent pour un ultime morceau, un tube, une communion : “Engine 45”. Un moment épique qui termine un set en beauté avec efficacité mais surtout sur deux couplets finaux, repris a capella et dirigés par Jonathan : Merveilleux ! Game over, l’audience rentre avec le sourire après un set dévastateur de The Ghost Inside. Grosse claque !

 

 

Une soirée réussie sur tous les points. Un public déchainé, une bonne salle avec un bon son en compagnie de quatre groupes différents mais ô combien efficaces sur scène. A noter la performance de haut vol de Stray From The Path ainsi que le super concert, puissant et fédérateur, de The Ghost Inside. Vivement la prochaine, vite !

Setlist :

This Is What I Know About Sacrifice
Outlive
Chrono
Provoke
Destined
Slipping Away
Faith Or Forgiveness
The Great Unknown
Greater Distance
Deceiver
Thirty Three
Unspoken
Between The Lines
—-
Engine 45

Crédit photos : Jennifer Wagner & Pierre Gregori