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THE CULT @ Bataclan (19/09/12)

La déception du concert de 2009 était encore cuisante. Entres temps, un disque très honnête était sorti : “Choice Of Weapon” (2012), et de bons échos arrivant des shows de la tournée américaine auguraient quelque chose de meilleur.  

Il est à peine 19h lorsque la première partie, Gun, en provenance de Glasgow fait son entrée. Il est tôt et la salle est encore vide. Cheveux courts, veste blanche et Ray Ban aviateur, le chanteur parle au public entres les titres avec un bon accent écossais. Sur les chansons il pose une voix tantôt nasillarde, tantôt  grave et timbrée. Mauvais look pour les musiciens mais bon son de guitare, les morceaux enchainent les rythmiques à faire taper du pied. On peut penser aux Guns’n Roses période “Lies” saupoudré du fun de tubes des 80’s comme “Video Killed The Radio Stars”. Lorsqu’ils annoncent un souvenir, c’est pour entamer une reprise originale du groupe funk Cameo : “Word Up” (1986) où ils feront scander “double u” “o” “r” ” e” au Bataclan qui se prête bien au jeu. Les Gun roulent leur rock boogie pendant trois quart d’heure et ça fonctionne plutôt pas mal.

Pause. Sur un chant tribal entre The Cult. Catogan, lunettes noires, col en fourrure et tambourin à la main, voilà Ian Asbury. Il a nettement plus fière allure qu’il y a trois ans. A sa droite, Billy Duffy lance son riff de “Lill’ Devil”. Le morceau est aussitôt enchainé avec “Rain”; le concert démarre fort. Lorsque Ian Asbury s’arrête pour remercier le public, parfois en français, il a une voix fragile et cassée alors qu’elle est tout à fait correcte lorsqu’il chante; bien meilleure qu’en 2009. La scénographie est soignée, sur le fond de la scène se succèdent au gré des titres des images choisies avec goût, fixes ou mobiles, en noir et blanc pour la plupart : des mains jointes, une chaine fermée d’un cadenas, ou bien des fleurs japonisantes… L’éclairage privilégie le chanteur mais tout autant Billy Duffy qui tranche l’atmosphère de ses riffs puissants. Le frontman est de bonne humeur, il a repéré un “beautiful man” qui écrit des textos pendant le concert et il plaisante : “Hey man, are you texting on your mobile when you’re having sex with your wife?”. Rien à voir avoir le bad trip parano de la dernière fois où il avait pris à partie un fan qui lui montrait simplement ses tatouages “The Cult” depuis la fosse. Ce soir il exprime à quel point il aime Paris, lance son tambourin qui réapparait plusieurs fois comme par magie, entonne “Be-Bop-A-Lula”, et -certes moins que sur les videos-clips des 80’s- mais il danse ! Il apparait aussi très complice de son compère Billy, les deux s’échangeant des sourires. L’ambiance est un peu moins exaltée sur les nouveaux titres mais tout le monde tape des mains sur “Fire Woman”. Voilà qu’ils annoncent le dernier morceau avec un “She Sells Sanctuary” un poil décevant car il ne prend pas tout à fait l’ampleur qu’il mérite. Puis un unique morceau en rappel, une heure vingt de show. Les musiciens saluent, et Ian Asbury présente son groupe avec bienveillance. Il vient de perdre l’élastique qui lui retenait les cheveux et n’aura ôté ses lunettes noires que de très courts instants.

Si le son de guitare de Duffy est toujours aussi parfait, celui que l’on attendait au tournant c’était Ian Asbury. Même s’il a perdu une grande partie de son sex-appeal, il se trouve que sa voix est redevenue vibrante et profonde. Le combo a regagné de sa prestance et l’ambiance au Bataclan ce soir là était vraiment bonne.

 

Setlist :

 

Lil’ Devil
Rain
Honey From A Knife
Nirvana
Embers
Fire Woman
Lucifer
The Phoenix
The Wolf
Horse Nation
Life Is Greater Than Death
Rise
For The Animals
Spiritwalkers
Wild Flower
She Sells Sanctuary
—-
Love Removal Machine