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THE BLACK CROWES @ La Cigale (27/06/13)

Neuf albums studio, un split de trois ans, et voilà que les Black Crowes sont de retour à Paris après douze ans d’absence. Ce soir, la Cigale affiche complet pour le retour de la bande des frères Robinson.

Il fait déjà très chaud sous le plafond doré du 120 Boulevard Rochechouard et un bâton d’encens se consume lentement sur la scène. Du matériel vintage séparé en petits box, amplis Vox et Marshall, et des maracas attendent posées sur des tapis d’Orient. Pas de première partie, et à 20h15 THE BLACK CROWES entre en triomphe, accueilli par un public tout acquis à sa cause. Ils entonnent “Jealous Again” puis “Thick’N’Thin”, deux titres de “Shake Your Money Maker” (1990) leur premier album puis le single “Hotel Illness” annoncé par Chris par un “Welcome to the rock n’roll show!”. Sur la scène sont en ligne Jackie Greene le nouveau guitariste à gauche, puis Sven Pipien à la basse, Chris Robinson au micro et Rich à la guitare; juste derrière Steve Gorman à la batterie et Adam MacDougall à l’orgue, sont tous deux légèrement surélevés. Chez les sudistes d’Atlanta les cheveux longs sont de rigueur. Barbu, T-shirt mou et mocassins d’indiens, le dégingandé Chris Robinson chante et soulève son pied de micro de quelques centimètres presque en permanence ou exécute ses pas de danse personnels, tellement vintage 70’s. Les lights sont nourries et colorées, oranges et jaunes pour l’épique “Black Moon Creeping”, roses et violettes sur “Medicated Goo”, la première reprise de la soirée (“Traffic”), ou bien elles mettent à l’honneur Jackie Greene pour ses solos. Parfois les titres s’enchainent, d’autres fois, les gars font sobrement une petite pause où Chris boit quelques gorgées d’eau. Pour l’épopée “Wiser Time”, Adam MacDougall s’allume une cigarette avant d’entonner son solo de clavier, rejoint par la guitare de Greene, puis par tous les instruments pour un pont en jam de plusieurs minutes avant de repartir habilement sur la deuxième partie du morceau. Chris Robinson les accompagne en balançant son corps frêle, le poing en l’air, et lorsque il reprend le chant sous les pleins feux le groupe reçoit une ovation. Encore un autre extrait d’ “Amorica” (1994) avec “Downtown Money Waster” et ses accents country, et sous des lights arc-en-ciel, une brûlante interprétation de “Remedy” qui fait mouche dès les premières notes. Et pour finir la grande célébration de “Thorn In My Pride” avec tambourin et harmonica que Chris finira par lancer dans le public et, un pont aux claviers totalement rythm’n’blues. Les américains reçoivent une ovation, leur rock millésimé et piochant allègrement dans le blues fait mouche. “Rock n’roll music for rock n’roll people! Ride on! Ride on!” il est 21h50 et sur ces mots ils sortent de scène.

 


Ils s’absenteront juste une minute avant de réapparaitre, et les voila reparti pour une série de reprises avec pour commencer le bluesy “Oh! Sweet Nuthin’” des Velvet Underground. Pour ce morceau, Chris Robinson prend une guitare supplémentaire et c’est son frère Rich qui chante les couplets. Ils poursuivent avec “Hard To Handle” à la pédale wah-wah, enchainé avec “Hush” qui achève tout le monde. Les spectateurs au balcon sont déjà debouts depuis longtemps lorsqu’ils saluent et lancent des poignées de médiators.

 


Nouvelle sortie de scène qui aurait due être définitive si l’on en croit la setlist, mais l’acclamation est telle qu’ils reparaissent, tout de même, trois ou quatre minutes après malgré les lumières qui commençaient à se rallumer dans la salle. Chris Robinson a revêtu un T-shirt sec et déploie un drapeau de fans qui leur souhaitait la bienvenue à Paris. Dans une ambiance de folie, ils termineront par un “Jumpin’ Jack Flash” dantesque.

 


Plus de deux heures de concert, un “Jumpin’ Jack Flash” surprise, une setlist best of, beaucoup de jams et de versions étendues : les Black Crowes ont montré au public parisien qu’ils étaient diablement en forme et les fans leur ont prouvé leur fidélité et leur enthousiasme avec une ardeur qui n’est pas si courante à Paris.

Setlist :

Jealous Again
Thick N’ Thin
Hotel Illness
Black Moon Creeping
Peace Anyway
Medicated Goo
Ballad in Urgency
Wiser Time
She Talks To Angels
Downtown Money Waster
Soul Singing
Remedy
Thorn in My Pride
—-
Oh! Sweet Nuthin’
Hard To Handle
Hush
—-
Jumpin’ Jack Flash

Crédit photos : Virginie Schmidt