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TEXAS @ Folies Bergère (11/05/15)

À l’occasion de ses vingt-cinq ans de carrière, Texas pose ses instruments aux Folies Bergère pour plus de trois heures d’intimité et de souvenirs retracés.

Il est 20h20, les lumières s’éteignent enfin, le public hurle et Sharleen Spiteri, figure emblématique du groupe, arrive. Elle ressort ses vieux grimoires avec sa voix des premières fois. C’est en version acoustique que le “premier titre” résonne. Toute cette aventure commence en 1985 à Glasgow. vingt-cinq ans après, Texas se retrouve à Paris pour une grande et authentique sincérité. Le deuxième morceau, celui qui a marqué le lancement de la formation, “I Don’t Want A Lover”, single du premier album “Southside” (1989), est interprété ici façon plutôt folk que rock et l’auditorium se lèvera de son siège pour les accompagner. La salle des Folies Bergère nous présente ce soir un concert pas comme les autres. Sharleen, entre chaque morceau, rallume la lumière, pour nous raconter des histoires de fond en comble. L’Ecossaise chevauche ses allures d’adolescentes avec “Inner Smile”, “Summer Son” ou encore “Say What You Want”. Elle continue à jurer fidélité à ses envolées vocales avec “Halo”, quatrième titre de “White On Blonde” (1997), ce qui ensorcèle une fois de plus ses auditeurs. Elle ne peut s’empêcher de courir de long en large en criant ses notes et sa joie d’être arrivée jusque là. Sharleen Spiteri nous confie que lors du premier passage à Paris, au New Morning, en 1991, Serge Gainsbourg fût le personnage qui a influencé l’ensemble dans ses compositions. Texas se servira des samples de “Je T’Aime Moi Non Plus” dans “Guitar Song”. Quand il s’agit d’emprunter une mélodie signée Gainsbourg, le risque d’être planté reste délibérément inexistant et se transforme même en succès. L’on ne passera pas au travers des nouveautés comme “The Conversation”. Sa voix féline s’accorde parfaitement au groove de son guitariste. Lady Spiteri porte son groupe, elle dégage une énergie débordante et fait des Folies Bergère un cirque aux mille et une étincelles. Le public décolle avec “So Called Friend”, premier titre de “Ricks Road” sorti en 1993. Pour certains, cet opus reste indéniablement le plus trempé rock de toute la carrière de Texas. Il demeure cependant une légère frustration, car nous serons privés de “I Want To Go To Heaven”. Mais l’assemblée, ce soir, est indulgente et ne rechignera pour rien au monde. Il est difficile de coller des références à Texas, car depuis ses débuts, la formation n’a cessé de cultiver sa patte et de la peaufiner avec passion. À l’exception éventuelle d’une influence à Tanika Tikaram avec “Twist My Sobriety” dans la voix de Sharleen, ainsi que Soul Asylum avec “Runaway Train” d’un point de vue uniquement musical. les références s’arrêteront là et le concert aussi.

Pour la première ou la énième fois, Texas a encore rendu nos souvenirs plus vrais que nature. Du fin fond de nos chambres ou aux bras d’un amant déjà bien loin, le mélange de réminiscence et de liberté nostalgique perdurera jusqu’au petit matin. Sous la chaleur d’une nuit d’été, la foule passe les portes des Folies Bergère plus comblée que jamais.

Setlist :

Start A Family
I Don’t Want A Lover
Alone With You
Thrill Has Gone
Everyday Now
Supafly Boy
In Our Lifetime
Guitar Song
So Called Friend
In Demand
—-
Halo
When We Are Together
All The Times I Cried
Stop I Don’t Love You Anymore
Summer Son
Black Eyed Boy
Say What You Want
—-
The Conversation
Inner Smile
—-
Suspicious Minds