SYLOSIS / WOVENWAR @ Backstage By The Mill (12/05/15)

Après de nombreux passages en tant que première partie, les Anglais de Sylosis font cette fois escale dans la capitale en tant que tête d’affiche et accompagnés des Américains de Wovenwar. Retour sur cette première date d’une tournée européenne.

WOVENWAR était passé en Europe durant l’automne en première partie d’In Flames et nous avions pu assister à ce premier passage en France. Le groupe n’avait pas réellement convaincu et c’est malheureusement ce qui va se reproduire ce soir. Si les conditions ne sont pas en faveur des musiciens, la salle comptant à peine plus de cinquante personnes et leur matériel ayant été perdu par la compagnie aérienne, cela n’explique et n’excuse pas tout. On se doute que le fait de jouer devant si peu de monde peut déstabiliser des artistes qui ont été habitués à voir de nombreux fans se déplacer pour eux avec As I Lay Dying. Mais Wovenwar est une nouvelle formation qui doit faire ses preuves. On se doute que le fait de jouer sur des instruments, gentiment prêtés par Sylosis, avec lesquels ils ne sont pas familiers ne rend pas la tâche aisée. Mais il s’agit tout de même de musiciens aguerris. Et bien que tout ça plus le fait que la bande fasse tout pour tenter de motiver les quelques personnes présentes sans se démonter atténuent le jugement, on n’est quand même face à une prestation plus que moyenne. Le chant clair, exécuté en duo par Shane Blay et le bassiste Josh Gilbert, manque toujours de justesse. Et les nombreux pains viennent ternir le jeu des musiciens et la prestation générale. D’un côté plus positif, le fait de voir le frontman sans guitare la majorité du concert (surement à cause de la perte du matériel ceci dit) et le quintette dans une plus petite salle rend le tout plus dynamique qu’en octobre dernier au Bataclan. Après quarante petites minutes et un set sûrement écourté à cause des conditions, les Américains quittent la scène en nous laissant encore une fois un goût amer. La prochaine fois sera sûrement la dernière chance.

La salle s’est pas mal remplie pour accueillir SYLOSIS et on sent bien que nombreux sont les fans présents. L’énergie monte clairement d’un cran et lorsque le combo monte sur scène, le public se lâche. Dès les premières notes, on se rend compte qu’on est bien loin de la prestation précédente et on sait que l’on va passer un bon moment. Le son est très bon, mais surtout les musiciens, et notamment le leader Josh Middleton (chant/guitare lead), sont tout simplement bluffants. La musique est assez technique et on peut légitimement se demander à l’écoute des albums ce que va donner un live du quatuor. La réponse est directe et sans appel : une claque. En plus de ne pas mettre une note à côté, les musiciens envoient les morceaux avec puissance et groove. Le son nous atteint en pleine face et nous passe littéralement dessus et, malgré cette technicité qui pourrait en rebuter certains, on est embarqué dans le set. Pas de répit et pas d’ennui, on est à la fois pris dans l’énergie et la puissance qui nous forcent à headbanguer, et à la fois on reste bouche bée devant une telle maîtrise et une telle habileté. Josh Middleton est juste hallucinant, aussi bien au chant qu’à la guitare, et c’est un réel plaisir que de l’observer jouer tout comme de l’écouter hurler. L’assemblée semble en tout cas apprécier et le fait savoir à coup de mosh pits et de circle pits qui ne cesseront qu’une fois le set terminé. Et lorsque Sylosis quitte la scène, le dernier musicien n’est pas encore sorti que les fans hurlent déjà leur souhait de voir la bande revenir. Ce que cette dernière fait pour un rappel composé d’un unique morceau avant de définitivement nous laisser après à peine plus d’une heure d’un set ayant parcouru toute la jeune discographie de la formation.

Si Sylosis nous aura mis une belle claque ce soir, le contraste aura encore une fois été saisissant pour Wovenwar qui aura joué de malchance. Les jeunes Anglais auront convaincu avec brio et nul doute qu’il faudra compter avec eux dans la sphère metal à l’avenir. Espérons qu’ils rencontreront le succès mérité et que nous aurons l’occasion de les revoir régulièrement en tête d’affiche, avec si possible un temps de jeu un peu plus conséquent. Si vous ne saviez pas quoi faire le vendredi 19 juin de 12h50 à 13h30 et que vous avez la chance d’avoir votre précieux sésame pour le Hellfest, vous voilà prévenus : foncez voir Sylosis !

Setlist :

Where The Wolves Come To Die
Fear The World
Dormant Heart
To Build A Tomb
Mercy
Teras
Servitude
Leech
All Is Not Well
Altered States Of Consciousness
Empyreal
—-
Conclusion Of An Age