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STAIND @ La Cigale (12/10/11)

Le 12 septembre 2011, Staind sortait leur album éponyme. Ce nouvel opus apparaît bien plus sombre que les précédents, revenant ainsi à leurs racines, se rapprochant de leur premier disque, “Tormented”. Cela faisait trois ans que les fans attendaient leur nouveau son après avoir écouté celui d’Aaron Lewis (chant) qui a sorti son EP solo “Town Line” en début d’année. Nous n’étions pas là pour écouter de la country mais plutôt du rock alternatif !

 

C’est à 20h, en ce mercredi 12 octobre que April Divine entre en scène pour chauffer la salle, bien remplie, mais pas à son maximum. Le quatuor composé de Joakim Åström (chant/guitare/piano), Johnny Johansson (guitare), Peter Uvén (basse) et Per Karlsson (batterie), assure la première partie de Staind sur la tournée européenne. Le public est assez attentif, ne sachant pas à quoi s’attendre. Le premier riff est lancé. “Almost Famous” débute dans une atmosphère assez particulière. Malgré la faiblesse du micro, on ressent une petite touche de Matthew Bellamy (Muse) dans la voix de Joakim, ce qui n’est pas désagréable ! “C’est cool d’être en France et nous apprécions”, déclare le chanteur à la foule. Le frontman reste simple, chante et réussit à faire bouger la Cigale avec “No.1” ou encore “My Problem”. Le reste du groupe est bien énergique et cela tout au long de leur prestation comme en témoignent les nombreux headbangs et autres mouvements de Johnny et Peter. April Divine surprend en reprenant le “Kiss From A Rose” de Seal version hard rock, qui sera largement salué par l’audience. Le combo est à l’aise malgré un public qui les connait à peine :”ceux qui connaissent April Divine, levez la main” demande le chanteur. Peu de mains se lèvent. A contrario, les applaudissements de la foule sont bels et bien présents. Les quatre suédois enchaînent sur “Redemption”, “Water & Wine” et “Faced Down” “dont le clip est disponible sur YouTube”, précise Joakim, qui n’hésite pas à faire la promo du site officiel de April Divine. Le set de huit morceaux, tirés des deux albums du groupe, “Chapter One” (2007) et “Redemption” (2010), se finit par “Let Me Go”. Entre rock énergique et ballade, April Divine fut une bonne mise en bouche !

 

Il commence à faire bien chaud dans cette petite Cigale. Sur scène, des rangées d’amplis sont disposées de chaque coté et la batterie est en plein milieu en hauteur. Il est 21h environ quand Staind débarque avec “Spleen”. Non, les américains ne joueront pas que des chansons mielleuses ce soir contrairement à certains concerts précédents. Staind est là pour un retour aux sources, du bon rock bien lourd aux paroles enragées. On remarque que Aaron Lewis, T-shirt et casquette vissée sur la tête, se retourne quelques fois pendant “Falling” pour lancer un regard à Sal Giancarelli, le remplaçant de Jon Wysocki qui n’est autre que le technicien du batteur originel. Une guitare acoustique est apportée sur scène, près de Mike Mushok, ça sent l’arrivée de “Right Here”. Aaron Lewis reste très statique, comme à son habitude. Il n’a pas besoin de sauter dans tous les sens. Il a sa voix, ses paroles et cela suffit. Enchainant sur un titre du dernier album, “Eyes Wide Open”, le chanteur montre qu’il sait aussi gueuler comme dans les débuts du groupe. Cela défoule un peu ce public qui n’attendait que ça, du nouveau son ! C’est ainsi en laissant les fans enchantés que Aaron Lewis debute “Fade”, un des singles très connus de “Break The Cycle” (2001), album qui a permis à Staind de toquer à la porte du succès. Le bassiste Johnny April, qui se contente de faire son job, est toujours très à l’aise, regardant le public, l’observant bien que très discret par rapport à ses compères. Retour à “Dysfunction” (1999) avec “Crawl”. Aaron pousse sa voix, Mike saute dans tous les sens, les baguettes de Sal sont prêtes à se fendre en deux. Le public ne chantera pas en cœur pour cette chanson, ni sur la suivante, “Failing”, qui fait irruption dans une setlist différente de celle des dates précédentes. Mais avec “So Far Away”, les voix s’elèvent. Aaron Lewis dédicace cette chanson à Kim, une très grande fan américaine décédée il y a quelques années de cela. Aaron lui rend hommage en demandant “chantez pour elle” et voilà les fans qui reprennent en choeur le refrain du titre incontournable de Staind. Il termine ce morceau sous une ovation en regardant vers le plafond de La Cigale comme pour être certain que Kim entend le public chanter. Très vite, on change de registre avec “Just Go” et “Throw It All Away”. Mais c’est sur “For You” que les fans poussent leur voix à leur tour. C’est le moment de hurler et l’audience sait très bien le faire. D’ailleurs, c’est aussi sur cette chanson que Aaron se lache enfin. Il se donne à fond vu son T-shirt mouillé par la sueur. Après la “chanson mielleuse” “Paper Wings”, voilà l’arrivée au grand classique “Outside”. C’est avec ce titre et “It’s Been A While” (avec un surprenant “nique ta mère !” d’Aaron à la fin) que le groupe a réellement ravi la salle. Le public prend d’ailleurs la place du chanteur en reprenant à capella la fin de “Outside”. Le groupe est très surpris, touché même et remercie les fans pour leur fidélité, qui sont encore là même après 13 ans de carrière. Le frontman quitte son pied de micro pour offrir “Mudshovel” extrait de “Tormented” (1996) à des fans qui sont en plein pogo. Ca se saute dessus, ca se bouscule, ca transpire. Les mains se tendent vers Aaron quand il s’approche des fans. 22h20, c’est le rappel. Staind disparait… pour quelques secondes. Aaron Lewis revient, seul avec Mike Mushok. C’est avec une expression de visage bien triste qu’il termine le show avec la ballade cloturant le dernier opus, “Something To Remind You”. Un choix très judicieux pour calmer les esprits et finir en beauté. Le public est tout simplement captivé par sa voix, par la mélodie, par l’émotion. On découvre toute l’intensité de la voix d’Aaron à l’état brut. Une interprétation sous un silence funèbre qui ne laissera personne indifférent. On peut même entendre des sanglots dans la salle. A la dernière note, Staind quitte tout simplement la scène, sans un au revoir…

 

 

Bref, une heure et demi de show pro et carré, teinté d’émotions. Entre tristesse, mélancolie ou encore rage, le public français, très réceptif et passionné, en a vu de toutes les couleurs. Même si “Staind” a été enregistré séparément par les membres, cela ne se voit absolument pas en live et le trio du Massachusetts a prouvé que la magie opère encore. Seul bémol, le manque de communication hormis l’annonce des noms des morceaux et les remerciements. Un concert à l’américaine en somme.

 

Setlist :

 

Spleen
Falling
Right Here
Eyes Wide Open
Fade
Crawl
Failing
So Far Away
Just Go
Throw It All Away
For You
Paper Wings
Outside
Not Again
It’s Been Awhile
Mudshovel
—-
Something To Remind You

 

en collaboration avec Staind France

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife