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SONS OF APOLLO @ Elysée Montmartre (12/10/18)

Après un passage express au Hellfest en juin dernier, SOA parcoure maintenant les salles européennes, avec plus de matière à proposer donc !

Tandis que le public afflue petit à petit vers l’Elysée Montmartre, c’est devant une salle à moitié remplie que s’élance DILEMMA. Cette formation de rock progressif partagée entre les Pays-Bas et la Grande Bretagne n’est pas née de la dernière pluie. Tous les musiciens possèdent de solides expériences, le set s’annonce intriguant bien que nous n’ayons jamais vraiment entendu parler d’eux auparavant. Durant quarante-cinq minutes, le quintette va emmener le public dans de lointaines contrées musicales, aux curieuses structures. Il parait évident que les repères sont absents côté public, néanmoins cela n’empêche pas l’audience d’encourager les musiciens. Dec Burke (chant/guitare) semble le plus à l’aise sur scène, contrairement à ses comparses. La communication est plutôt bonne, les sourires sont au rendez-vous. Cependant, quelques éléments intriguent et rendent parfois l’ensemble bancal : l’utilisation de samples pour des backing vocals et des soli de claviers samplés également. Découvrir une telle formation avec un style musical si particulier en live n’est parfois pas l’idéal. Il est clair que les curieux iront se plonger dans leur discographie pour déguster point par point toutes les nuances de leur rock progressif.

 

 

Place maintenant à SONS OF APOLLO. Composé de Mike Portnoy, Derek Sherinian, Billy Sheehan, Ron “Bumblefoot” Thal et Jeff Scott Soto, le groupe est un supergroupe de haut niveau. Avec un album “Psychotic Symphony” sorti il y a maintenant un an, c’est du côté de Clisson que le public français a découvert le combo en live. Avec cette belle tournée européenne, les haltes françaises sont nombreuses. De toute évidence, l’album en entier est interprété, ce qui laisse tout de même place aux surprises.

 

 

“God Of The Sun” et ses onze minutes mettent d’emblée les points sur les “i”. Entre les riffs acérés de Ron et les mélodies alambiquées de Derek, c’est la section rythmique de haut vol qui assure un brin de normalité. Soto lui dévoile lui toutes les qualités qu’on lui connait. Jusqu’à “Divine Addiction”, tout roule. L’enchaînement des trois premiers titres du set renforcent l’entrée en matière. S’en suit “Just Let Me Breath” tiré de “Falling Into Infinity” (1997), période durant laquelle Mike et Derek officiaient tous les deux au sein de Dream Theater, autant dire que la surprise est belle et réussie ! Il en sera de même plus tard avec “Lines In The Sand”, toujours issu du même album.

 

 

Mais entre ces morceaux, outre les compositions originales, vont s’enchaîner des soli de claviers, de basse, de guitare et même un instant solo de Jeff. Autant le dire d’emblée, celui ce Jeff est le plus réussi, le moins commun. Après un échange avec le public, celui-ci utilisera une reverb pour créer une sorte de boucle, tout en nuançant ses lignes toutes les trois répétitions. Le rendu final est d’une, très réussi, mais également original puisque assez rare dans un registre pareil. L’interlude avec Sheehan est dispensable, d’ailleurs ses lignes sont rarement mises en avant dans le mix, ce qui est assez fâcheux. Et pour ce qui est de Ron, ses lignes de guitare rythmiques sont rarement précises dans le mix aussi. Là où la musique du groupe prend tout son sens, c’est au travers de la précision du son et de la technique des musiciens. Le premier aspect n’y est pas du tout ce soir et c’est fort regrettable.

 

 

Une belle reprise de “Save Me” de Queen et l’instant “cool” avec “The Pink Panther Theme” font du show une expérience particulière, mais côté rythme, difficile de s’y retrouver. A noter “And the Cradle Will Rock…” de Van Halen qui démarre le rappel, avec Soto qui se permet un bain de foule, du bar à la scène. Ma foi oui ! Enfin “Coming Home” réveille la foule et met un point final au concert.

 

 

Malgré des prestations réussies, celles-ci furent impactées par des balances peu abouties. Au bout de deux heures de show, Sons Of Apollo se retire et cette première parisienne n’est qu’en partie réussie.

Setlist :

God Of The Sun
Signs Of The Time
Divine Addiction
Just Let Me Breathe
Labyrinth
Lost In Oblivion
Save Me
Alive
The Pink Panther Theme
Opus Maximus
Figaro’s Whore
Lines In The Sand
And The Cradle Will Rock…
Coming Home