Reports

SOLIDAYS 2014 – Jour 1 (27/06/14)

C’est parti pour trois jours de solidarité et de musique à l’Hippodrome de Longchamp avec, comme fil conducteur, la lutte contre le sida. Pour la première fois depuis sa création en 1999, l’événement d’utilité publique affiche complet les 27, 28 et 29 juin, neuf jours avant le jour J ! Une édition primordiale pour dire au monde que “The Fight Must Go On” !

Cette année, Solidays frappe très fort avec, en ouverture, la participation express de Bill Gates en vingt minutes chrono. Le fondateur de la Bill & Melinda Gates Fundation est ainsi venu remercier les organisateurs Solidarité Sida ainsi que les participants pour leur soutien au Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme via la campagne française “Des Médicaments Pour Tous“, largement mis en avant lors de la précédente édition en 2013. Un excellent coup d’envoi des conférences au Forum Café.

 

 

JAMES VINCENT MCMORROW (Domino) – Alors que la météo annonce de la pluie en ce vendredi après-midi, la stabilité est au rendez-vous (ou presque) ! C’est donc de bon augure que commence véritablement notre marathon des concerts sous le chapiteau bleu à 18h. Sur scène, le multi-instrumentiste McMorrow, accompagné de deux autres musiciens, s’exerce dans un folk rock classique devant une foule assez compacte en raison de la fine averse. Le chanteur barbu, muni de sa guitare et d’un clavier, possède une voix à la fois puissante et envoûtante, capable d’aller dans les aigus, et transporte directement en terres irlandaises par sa musique planante, proche du style de Bon Iver. Bon retour du public au vu des applaudissements nourris, même s’il faut avouer que la mélancolie règne. Pas l’idéal pour commencer cette seizième édition de façon joviale !

 

 

BRETON (Dôme) – Non loin de là, sous un autre chapiteau, le plus éloigné du site, les hipsters affluent vers la tente blanche sur les coups de 19h. Quelques minutes avant un nouveau set, les festivaliers ont droit, comme d’habitude, à des spots de préventions, comme celui avec les animaux en ballon de baudruche, mimant des actes sexuels, faisant rire toute l’assemblée. Le message passé, il est temps de découvrir en live le groupe montant de la scène rock anglaise. Le quintette londonien fait bouger et danser la foule dès les premières notes de sa performance avec des sons électro pop rock dansants issus de leur dernier album “War Room Stories”, faisant sauter les cages thoraciques. Il en est de même de l’autre côté de la scène, même si la bande du jeune Roman Rappak, tous alignés à l’exception du batteur, paraît un brin impressionnée par l’enthousiasme de l’auditoire. La première grosse ambiance en ce début de soirée au festival Solidays. En prime, le beau temps semble être de retour grâce aux “good vibes” des “grands Breton”.

 

 

HOLLYSIZ (Domino) – 20h, retour sous la scène Domino pour de la pop rock made in France. Mais avant cette explosion musicale, la piste voit défiler l’intervention d’un militant à propos d’un livre sur la vie carcérale et la stigmatisation des prisonniers vis à vis du sida. S’appelant “Ils Sont Nous“, ce dernier dénonce l’ignominie des prisons et ceux qui sont morts dans des cellules de 9m². Cette courte tribune sera applaudie par le public. Cinq minutes plus tard, une intro au clavier tonne, tandis que débarquent à tour de rôle les quatre musiciens, suivis par la blonde aux airs de Debbie Harry (Blondie), Cecile Cassel, vêtue d’un débardeur blanc et au rouge à lèvre diablement sexy assorti à son court short. Même si en studio, la soeur de Vincent Cassel sonne davantage électro, mélange de Blondie et Gossip, l’énergie dégagée en live est résolument plus rock et (ô combien) communicative. Sur scène, la chanteuse, actrice de base, met le feu, ne cessant de se déhancher et de sauter partout, tout en communiquant humblement avec son public. Pas besoin d’artifice ou d’en faire des tonnes, seule une enseigne clignotante affiche le nom du projet sur l’estrade, à côté de la batterie. On retrouvera deux temps fort lors de ce set : le featuring avec Sianna Dwayna, une jeune de 17 ans qui fait du buzz, casquette à l’envers vissée sur la tête, sur “Tricky Game”, apportant une touche de free style sur le dernier single de l’album “My Name Is” (2013) de “l’artiste féminine la plus programmée des festivals en 2014”. Enfin, mention spéciale au final sur le hit “Come Back To Me”, durant lequel la jeune femme à la frange, interprétera la moitié de la chanson sur les épaules d’un gars de son staff en plein milieu du chapiteau, avant de faire asseoir tout le monde et faire sauter toute l’assemblée, tel Slipknot et son “Jumpdafuckup”… en beaucoup plus glamour ! Une performance sulfureuse et sexy de loin notre gros coup de cœur de cette première journée ! Alors que le soleil se couche, HollySiz transforme le Domino en un dancefloor géant en l’espace d’une heure, tout en ajoutant un message de prévention à sa sauce : “Pensez à sortir couverts, messieurs dames, la capote est à la mode !” après avoir rappelé qu’il y a encore 150 000 séropositifs en France, le pays européen le plus touché par le sida.

 

 

YODELICE (Bagatelle) – Allez ! On prend notre courage à deux mains pour nous diriger vers la scène Bagatelle, située à l’autre extrémité de l’Hippodrome de Longchamp, afin d’assister au concert de Maxim Nucci. Son personnage, doté de son éternel chapeau tel un dandy-vagabond (un triangle grimé sur le visage), est entouré de son groupe, tous vêtu en costume blanc, pour présenter les titres de son dernier opus “Square Eyes” paru l’an dernier, sans évidemment oublier le tube qui l’a fait connaitre, l’incontournable et entêtant “Sunday With A Flu” face à un public qui prend plaisir à l’écouter. Chapeau l’artiste pour ce set, simple, efficace et rock !

 

 

-M- (Paris) – Il est presque 22h et l’heure du repas a sonné. C’est tout naturellement que la foule se dirige vers Les Restos Du Monde, village où se tiennent plusieurs stands, chacun proposant la cuisine d’un pays. Curieux que nous sommes, ce sont finalement les falafels que nous choisirons, à notre grand regret… En effet, il a fallu faire deux fois la queue pour enfin apprécier (le mot est faible !) notre fameux falafel avec frites, regardant de loin la merveilleuse prestation de Matthieu Chedid. Comme d’habitude, le Mister Mystère débarque avec un costume brillant dont lui seul en possède le secret et, bien sûr, ses fameuses lunettes lumineuses. Le tout avec sa guitare à paillettes ! Habitué du festival Solidays, ce n’est pas pour autant que la bête de scène énergique ne se donne plus à fond… bien au contraire ! Tout comme les festivaliers, électrisés et conquis d’avance par ce véritable showman. Malgré un effectif réduit et une scénographie simpliste, -M arrive tout de même à en mettre plein la vue et les oreilles. En plus des prestations de “Mojo” issu de son dernier effort studio “Il” (2012) et autres “Onde Sensuelle”, on retiendra surtout ce gimmick mêlant le “U Can’t Touch This” de MC Hammer avec le refrain du “Jump Around” de House Of Pain et le riff du “Seven Nation Army” des White Stripes. Enfin, guitar hero oblige, -M- rendra également hommage à Hendrix en jouant carrément le riff de “Je Dis Aime”… avec ses dents ! M comme Magique !

 

 

CARBON AIRWAYS (César Circus) – Alors que le spoken word de FAUVE, collectif autant adulé que détesté, résonne sur la Bagatelle, ce sera vers le César Circus que l’équipe se dirigera pour voir le duo électro rock composé d’Engus et Eléanore, à peine âgés de 17 et 18 ans. Qui aurait imaginé qu’à eux deux, ils feraient autant jumper les festivaliers sous le chapiteau aux rayures rouges et blanches avec autant de ferveur et d’entrain via des morceaux sur vitaminés, lorgnant du côté de la techno et du hardcore, pour un résultat explosif ? Pas étonnant qu’ils ont autant la cote outre-Atlantique. The Prodigy n’a qu’à bien se tenir !

 

 

SHAKA PONK (Paris) – La tête d’affiche de cette première journée de Solidays débarque à minuit sur la grande scène. Visiblement pas au top de leur forme, Frah, Samaha et leurs comparses livreront tout de même une performance survoltée et festive à l’énergie punk rock. Malgré la présence positive des éléments visuels et sonores, y compris la nouvelle scénographie que nous avions pu découvrir en avant-première, il manque malgré tout quelque chose. Tout comme -M-, la troupe de Goz est également un adepte de Solidays et pourtant… Mais cela n’empêchera pas le public de se réunir en masse devant la scène Paris. Il faut avouer que les chansons du dernier album “The White Pixel Ape” ne fonctionnent pas aussi bien que les anciennes compos, alors que ce dernier sonne davantage rock. À noter qu’un nouvel album “The Black Pixel Ape” verra le jour le 3 novembre prochain, seulement quelques mois après la sortie de son prédécesseur.

 

 

La fatigue ayant eu raison de nous (mais aussi les transports en commun) c’est ainsi que s’achève notre journée, alors que les plus téméraires assisteront aux shows de VITALIC VTLZR, NASSER, PFEL et SALUT C’EST COOL jusqu’au petit matin.

 

 

Première journée plutôt réussie pour débuter cette seizième édition de Solidays, sans trop d’intempéries… Ce qui ne sera pas le cas durant le reste du week-end !

Jour 1Jour 2Jour 3

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife