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SOLIDAYS 2013 – Jour 2 (29/06/13)

Alors que le soleil n’a pas pointé le bout de son nez la veille, surprise : contrairement aux prévisions météorologiques, la bonne étoile du festival brille enfin. Il fait beau sur l’Hippodrome De Longchamp en ce samedi 29 juin qui s’annonce rock n’roll avec BRNS, Soma, The Wombats, The Hives ou encore Lilly Wood & The Prick !

16h. Un bref historique de BAMBINO, surnommé le “Jimmy Hendrix du Niger” par une voix off, se fait entendre via les enceintes du Dôme. Quelques secondes après, des musiciens tous habillés en touaregs et lunettes noires, débarquent et entament un premier titre qui nous donnent un avant-goût du set : chants orientaux à propos d’espoir et de paix sur fond de guitares seront de la partie. Musicalement c’est original et planant, si bien qu’une forte odeur de chanvre se fera sentir dès la première chanson côté public. On n’a beau ne pas comprendre les paroles, c’est aussi ça le pouvoir de la musique, cette dernière nous fait voyager en terre touareg le temps d’une petite heure. Une découverte de ce protégé de Dan Auerbach (The Black Keys), qui a le mérite d’être originale !

 

Le grand soleil tape sur Longchamp, direction le César Circus pour voir le second groupe des Musiciens Du Métro, DUELLUM, ces petits jeunes, qui se produisent à leur tout premier festival, d’où cette joie d’être sur scène devant une foule tout aussi motivée, qui se mettra à se déhancher dès les premières notes de ce rock électro dansant. Détail amusant, un ananas, véritable gri-gri de ce groupe indé (figurant également sur la pochette de l’EP “Drift“), est posé sur un coin du clavier, ainsi que la casquette avec ventilo du batteur comme les kids. Seconde bonne découverte de la journée !

 

On continue de fêter le retour du soleil à l’autre bout de Longchamp avec la musique festive de JIM MURPLE MEMORIAL qui fait danser les premier rangs de la Bagatelle. The sun is back ! Et ça se voit vu le nombre de personnes faisant la bronzette sur la pelouse en écoutant “Calypso”, l’une des nombreuses compos rayonnantes de la troupe, qui chante dans la langue de Molière. La chanteuse Nanou, en jupe rouge, se déhanche et incite tout le monde à faire de même.

 

Après un marathon interview dans l’espace presse en compagnie de Juveniles, Soma, BRNS, Duellum et The Wombats, direction Bagatelle pour rejoindre LILLY WOOD & THE PRICK qui se produit devant une foule dense. Sur scène, le duo pop folk électro, composé de Nili Hadida (chant) et Benjamin Cotto (guitare), est entouré d’autres musiciens live, Pierre Guimard (guitare/basse), Mathias Fisch (batterie) et Mathieu Denis (basse/claviers). Durant tout le show, la frontwoman brune aux mèches rouges flamboyantes en débardeur noir, rappelant Izia pour son côté énergique, s’amusera avec la foule, qui est totalement à ses pieds. Une véritable connexion s’établit. Entre folk électrique et mélodies pop, les morceaux issus des deux albums de la formation, “Invincible Friends” (2010) et “The Fight” (2012), seront repris en choeur par l’assemblée notamment sur le refrain de “Hey It’s Okay”, “This Is A Love Song” ou encore “Joni Mitchell” qui finira a capella entre les membres. Les musiciens kiffent tellement qu’ils le feront savoir à maintes reprises, si bien que Nili piquera une tête dans la foule en faisant un stage diving ! Au bout d’une heure d’une agréable performance, le public n’est toujours pas lassé de danser, de reprendre les paroles des chansons ou de taper des mains. Sur l’avant dernier titre du set, les spectateurs auront droit à une pluie de confettis tirés depuis des canons placés sur chaque extrémité de la Bagatelle. Notre gros coup de coeur de ce samedi !

 

Maintenant, direction la grande scène de Longchamp pour THE show : THE HIVES ! Sur scène, de grandes lettres blanches formant “HIVES” avec en toile de fond l’habituelle visage malicieux tenant des fils de marionnettes, comme à chaque date de la dernière tournée des suédois. Il est 20h lorsqu’une intro tonne sur laquelle bondit chacun des musiciens dans leurs traditionnels costumes noir et blanc comme sur la pochette du dernier effort studio “Lex Hives“. Le concert démarre sur le premier titre ouvrant d’ailleurs cet album, “Come On!”, débutant par la batterie frénétique de Chris Dangerous. Fidèles à sa réputation, The Hives proposera durant une heure de prestation rock n’roll survolté menée d’une main de maitre par le charismatique Pelle Almqvist qui ne cessera de communiquer dans un excellent français, tout en assurant le show ! Ce dernier, vrai pile électrique, bougera et sautera tellement partout sur scène, que les roadies ninja auront bien du mal à suivre le rythme ! Pour cette unique date parisienne de l’été, les rockeurs passeront en revue à grande vitesse la quasi totalité de leur répertoire telle que “Go Right Ahead”, “Walk Idiot Walk” et autres “Tick Tick Boom” sur lequel le frontman fera s’asseoir toute la foule sur le gazon de la Bagatelle avant de s’éclater à son signal. Explosif ! La claque de la journée !

 

Retour dans un Dôme plein à craquer pour le groupe interviewé plus tôt, THE WOMBATS, qui n’était pas passé par la capitale depuis trois ans. Comme d’habitude, des spots de sensibilisation sur le sida sont diffusés sur les écrans, annonçant le début du set. Sur scène, des amplis orange et bleu Orange et des sweet case à l’éffigie du groupe. 21h02 les lights s’éteignent. Il y a même Chat-muel, le “robot cat”, mascotte de l’émission UK beat de OUI FM présentée par la charmante Marjorie Hache, posée par Matthew Murphy, chanteur, guitariste et claviériste du trio, aux faux airs de Robert Smith de part sa tignasse, sur l’un des amplis. Sous les acclamations, les anglais commencent avec “Moving To New York” avant d’enchainer avec “Kill The Director” dont les houhou du refrain seront repris en choeur, deux morceaux du premier album, “A Guide To Love, Loss & Desperation”. Il est incroyable de voir une telle énergie dégagée par ces trois gars de Liverpool, qui arrivent avec aisance à plier la foule, déjà acquise à sa cause dès le début du concert. Actuellement en pleine préparation d’un troisième album, The Wombats aura offert onze morceaux live intenses et festifs qui s’achèveront sur le tube qui les a révélé au monde entier, “Let’s Dance To Joy Division” avant “Euroscheisse”. Comme ils nous l’avaient confié, l’une des références rock de l’Angleterre veut juste passer un bon moment, c’est mission accomplie, tant pour la formation que pour le public.

 

On reprend des forces en écoutant la fin du set de la chanteuse franco-vietnamienne MAI LAN au César Circus. Celle qui a été révélée via la chanson “Gentiment Je T’immole” sur la bande originale du film “Sheitan” en 2005, qui sera interprétée ce soir contrairement à ses précédentes dates de la tournée, a terminé son set par une chanson d’amour à son public, qui n’a pas oublié de lui souhaiter son anniversaire. Celle que le grand public a connu via une pub SFR semble profondément touchée à la fin de son heure de show.

 

Tandis que les festivaliers succombent au groove de la trip hop de WAX TAILOR sur la grande scène combinant hip hop, soul et funk, nous voici au Domino pour SOMA qui débute son set avec une intro classique avant de déverser durant une heure une bonne dose de rock chanté dans la langue de Shakespeare. Lio (chant/guitare), Seb (guitare), Xav (basse) et Tom (batterie), en chemises, ont de l’énergie à revendre et le public réceptif leur rend bien. Les quatre multi-instrumentistes d’Astres, en très grande forme, distillent des titres pêchus comme “Funeral Party”, entre pop et indie rock, qui s’enchaineront à une vitesse vertigineuse. Un sans faute pour Soma qui en même temps, affiche déjà plus de 300 concerts et dix ans de carrière, forcément ça aide !

 

Enfin, retour au Cesar Circus qui accueille les belges de BRNS, qui sont visiblement heureux de se produire à Solidays. Ce live survitaminé que délivre le quatuor bruxellois, emporte avec brio la foule massée sous le chapiteau à coup de math rock et mélodies envoûtantes. Pas étonnant que ce groupe fait parti du renouveau de la scène rock made in Belgique !

 

Avant de partir de Longchamp, direction le concert loufoque de SEXY SUSHI, emmené par Rebeka Warrior autoproclamée “maman” du public et Mitch Silver, qui se mettront à poil, sauteront dans le public, enverra du pain à l’assemblée tout aussi survoltée qu’eux et ira même jusqu’à scier une barrière métallique sur scène à l’aide d’une scie électrique ! Un vrai festival totalement décalé à eux deux sur fond de techno et d’électroclash !

 

 

Ce long samedi ensoleillé, placé sous le signe du rock n’roll, se termine déjà pour nous, tandis que les festivaliers invétérés iront faire la fête jusqu’au bout de la nuit en compagnie de SOUTH CENTRAL, PARA ONE, DOWNLINK et autres noms de l’électro ! La suite au prochain et dernier épisode !

 

 

 

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Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife