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SOLIDAYS 2012 – Jour 1 (22/06/12)

Du 22 au 24 juin s’est tenu la 14ème édition de Solidays dont le mot d’ordre était “Embrassez vos envies”. Cet évènement organisé par l’association Solidarité Sida, qui fête cette année ses 20 ans, est bien plus qu’un simple festival musical, c’est surtout un moyen pour financer les recherches et continuer la lutte contre le Sida aussi bien sur le plan national qu’international. Trois jours sous le signe de la solidarité, de la musique et du fun, en gardant à l’esprit la cause noble du combat contre la maladie.

 

Après l’alerte orange de la veille, le beau temps est de retour en ce vendredi 22 juin. A peine arrivés sur le site du festival, nous avons le privilège d’interviewer l’un des rockeurs français les plus déjantés, Monsieur Didier Wampas que l’on verra sur scène quelques heures plus tard.

 

 

Suite à ce bref entretien, nous assistons au premier point presse avec Luc Barruet, directeur-fondateur de Solidarité Sida entouré des parrains de l’association, résumant en une dizaine de minutes ce qui avait déjà été dit à la conférence de presse le 31 mai au Conseil Régional d’Ile-de-France.

 

 

19h, on se dirige vers le Dôme pour le premier concert de la journée, celui de DIDIER WAMPAS & THE BIKINI MACHINE devant un public massé en nombre dans le chapiteau. Le show débute par une intro western des musiciens tous en costard, avant l’arrivée du chanteur sous les acclamations de l’audience constitué de fans et de non-initiés. Le set d’une heure mêle pop songs influencés par les années 60 tirés pour la majeure partie de son album solo “Taisez-Moi”, des nouvelles chansons et d’autres surprises. Ce qui est bien avec Didier Wampas c’est que ce dernier est imprévisible : il commence par jouer le timide, envoyant des baisers au public et plus le set passe, plus le punk qui l’habite se réveille ! “Il est chaud”, remarque une spectatrice quand Didier tout en sueur, fracasse son micro sur les retours après l’avoir balancé. Oui, Didier fait le show se donne à fond et n’hésite pas une seconde à chanter et se déhancher sur la crash barrière se tenant aux vigiles, faire des tours dans la fosse du Dôme à plusieurs reprises pour chanter en plein milieu de la foule, danser et enlacer des spectateurs tandis que certains d’entre eux tiennent le long fil du micro. Il ira même empiler des retours pour en faire un podium sur lequelle il tiendra en équilibre pendant “Ainsi Parlait Didier Wampas”. Mention spéciale au rappel durant lequel Didier Wampas revient avec un costume blanc pour reprendre “Comme D’Habitude/My Way” de Claude François version punk en franco-anglais ! Sid Vicious peut se rhabiller ! Des reprises du “Si Tu Me Quittais Des Yeux” de feu Jean-Luc Le Tenia ou encore “Marylene” des Martin Circus seront également de la partie. 20h, le set se termine par un slam de Didier torse nu dans le public, histoire de finir en beauté ce qui sera de loin le show le plus rock n’roll de la journée ! “Didier Wampas c’est le roi !”, il n’y a aucun doute.

 

 

Le temps de reprendre des forces et direction le Domino pour apprécier le rock folk de BEN HOWARD. Sur scène, le jeune anglais, tout juste âgé de 24 ans, muni de sa guitare, est entouré de Chris Bond à la basse et à la batterie et India Bourne au violoncelle. On passe donc à une ambiance beaucoup plus cool et intimiste. Le chanteur envoûte la foule avec son grain de voix si particulier et ses compositions folk dont le single “The Wolves” issu du dernier album “Every Kingdom” paru en octobre dernier. Frissons garantis ! En l’espace d’une heure, l’étoile montante du folk rock nous emporte loin, très loin jusqu’à tout oublier. Magique.

 

 

Le temps de redescendre sur terre, on traversera une bonne partie de l’Hippodrome de Longchamp pour aller à arriver à la scène Paris, la plus grande des cinq scènes pour voir BENABAR pendant quelques minutes. Entre temps, on remarque que l’exposition “Sex In The City” et le saut à l’élastique, deux attractions phares du festival, attirent toujours autant de monde. Pas étonnant que dès l’ouverture des portes à 16h, “il y en a qui ont couru vers le saut à l’élastique et d’autres à “Sex In The City”, dixit Luc Barruet.

 

 

21h, retour au gros son avec le rock indie made in UK de MILES KANE, peu connu des français, qui a récemment fait la première partie de Arctics Monkeys durant leurs trois derniers concerts parisiens. En ayant intégré The Rascals et formé le duo Last Shadow Puppets avec Alex Turner, qui n’est autre que le frontman du quatuor british, ça aide ! Côté son, rien d’étonnant non plus puisque le beau gosse en solo délivre un rock aux mélodies catchy semblable aux Monkeys. Il faut dire qu’il envoie et fédère au vu de l’affluence devant la scène Bagatelle. Le musicien de Liverpool, en costume bleu et guitare électrique, électrise l’assemblée avec des morceaux tirés de “Colour Of The Trap” (2011) tels que “My Fantasy” mais aussi le dernier single “First Of My Kind”. La classe à l’anglaise quoi ! 

 

 

Pendant ce temps au Dôme, ORELSAN fait l’unanimité avec une tente complètement blindée et tout une foule à l’extérieur pour le voir. Niveau performance, le phénomène rap le plus hype du moment, possède un petit côté maladroit qui lui donne toujours un certain naturel. Malgré le fait qu’il soit devenu ce qu’il est aujourd’hui sans le vouloir, il commence à acquérir une certaine expérience. Entres quelques classiques et beaucoup de chansons électro faisant bouger et participer tout le monde, Orelsan, tout comme les autres artistes à l’affiche de Solidays, fera de la prévention sur “Mauvaise Idée” : “Faire l’amour sans se protéger, mauvaise idée !”, déclare-il plusieurs fois. Comme d’habitude, il finira son set par “Suicide Social” où il met vraiment toutes ses tripes, on a l’impression que ce tube lui tient particulièrement à coeur.

 

 

Changement de registre avec SELAH SUE sur la scène Paris qui fera vibrer les festivaliers avec ses compos aux accents soul/hip hop/ragga et sa voix unique. La diva flamande a une vraie présence scénique et fout le feu devant des spectateurs toujours plus nombreux.

 

 

23h, c’est au tour des quatre anglais de METRONOMY d’enflammer la scène Bagatelle qui est pleine à craquer. Actuellement en headline de plusieurs festivals d’Europe et première grosse tête d’affiche de Solidays, le combo fait carton plein avec son électro pop. C’est carré, en place et très propre dans l’ensemble. Entre des chansons plus commerciales comme l’entêtante “The Look” qui feront réagir la foule, ils s’adoneront à quelques passages très instrumentaux comme ils le faisaient à leurs débuts lorgnant du côté de l’expérimental. Un show survolté comme on les aime !

 

 

Une heure après, on retrouve sur la scène Domino située à l’autre extrêmité du site les grenoblois de SINSEMILIA. Ces derniers fêtent cette année leur 21 ans de concert dans un chapiteau bien rempli. En même temps, le Domino est la deuxième plus petite scène de Solidays. Facile pour un groupe de cette ampleur. Une très bonne ambiance avec une formation qui est contente d’être là. Toujours aussi engagés, ils aborderont l’actualité politique en dédiant “La Flamme” à Marine Le Pen (ndlr: à la base dédié à Jean-Marie Le Pen). “Tout Le Bonheur Du Monde”, LE plus gros tube de Sinsé clôt le set dans une ambiance peace & love.

 

 

Au même moment, les BIRDY NAM NAM jouent sur la scène Paris.

 

 

1h du matin, l’une des têtes d’affiches très attendues de ce vendredi, THE KILLS. Après avoir ouvert pour Metallica au Stade De France où Alison Mosshart et Jamie Hince ont été lynchés par les metalheads, le groupe rassemble bon nombre de festivaliers devant la Bagatelle qui sont là que pour eux alors que d’autres assistent à la performance de manière passive. Sur scène, le duo british indie rock est entouré de plusieurs percussionnistes de chaque côté, tous avec un foulard sur le visage. La sensuelle frontwoman aux cheveux rouges fait le show malgré l’heure tardive ! La mélancolique ballade “The Last Goodbye”, dernier single en date de The Kills, qui n’avait pas été jouée le 12 mai, termine le set rock n’roll. Débuter la journée avec Didier Wampas et finir avec The Kills, la boucle est bouclée.

 

 

Après une première journée ensoleillée placée sous le signe de l’éclectisme musical, la fatigue aura eu raison de nous et Solidays s’achève déjà tandis que les festivaliers les plus téméraires feront la night en compagnie de WE ARE THE 90’S, DON RIMINI et HUORATRON. Un sans faute pour le début de cette 14ème édition !

 

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Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife