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SOILWORK @ Le Trabendo (14/12/15)

Si Soilwork se faisait rare sur le sol français ces dernières années, il a cette fois décidé de se rattraper avec huit dates dans l’Hexagone au programme de sa tournée européenne. Et en ce lundi soir, le groupe fait escale dans la capitale au Trabendo.

Les Français de T.A.N.K. (pour “Think Of A New Kind”) accompagnent les Suédois sur une partie de la tournée. Si la formation n’en est pas à son coup d’essai et existe depuis 2007, elle reste tout de même assez méconnue du public. Elle dispose en revanche d’une solide fanbase, notamment sur sa région, l’Île-De-France. Et les personnes présentes ce soir semblent être venues pour tout le monde, ce qui est plutôt agréable. On sent les musiciens, qui font preuve d’un réel professionnalisme, dans leur élément sur scène. Et pour ne rien gâcher, ils disposent d’un très bon son, ce qui facilite l’appréhension de leur musique. Et si cette dernière ne révolutionne pas le genre, elle aura été une belle entrée en matière.

 

 

Vient ensuite le tour de HATESPHERE, plutôt rare en France. Le thrash brut et plein de groove des Danois est relativement frais pour le genre et bien appréciable, d’autant plus que le son est excellent et permet de très bien distinguer la voix du chanteur. Ce dernier, pas avare en remerciements, est un bon showman, voire même un sacré pitre. Le groupe est venu défendre son dernier album “New Hell”, dont le frontman nous décrira l’artwork en ces termes : “une femme avec une substance blanche sur la tronche”. Voilà qui est dit. Et malgré son style, la formation est très sympathique, avec son leader qui n’hésite pas à communiquer. Notamment pour annoncer, bière à la main, un titre qui parle de… bière ! Même si on pourra éventuellement sentir une pointe de lassitude vers la fin du show, ce dernier n’en aura pas été moins agréable. La fosse ne s’y sera en tout cas visiblement pas trompée.

 

 

SOILWORK monte sur scène au son du morceau éponyme du dernier opus, “The Ride Majestic”. Rapidement, on se rend compte que les jeux de lumières ne sont pas très bons, tout comme le son. De fait, il sera difficile de s’immerger dans le show, à moins d’être dans les premiers rangs de la fosse au contact du groupe, et notamment de son imposant chanteur Björn “Speed” Strid. Même si le Trabendo n’est pas une salle facile pour les jeux de lumières et les décors de scène, on sent bien que tout n’a pas été pensé. Par exemple, là où les spots sont censés mettre en lumière les guitaristes lors des solos, on se retrouve avec les têtes des personnes des premiers rangs illuminées… Et globalement les couleurs sont trop sombres.

 

 

Le son, quant à lui, est trop brouillon, et on a du mal à distinguer les différents instruments, ainsi que la voix du chanteur. C’est particulièrement flagrant sur les parties claires, ou on entendra d’ailleurs parfois quelques bandes en support. Tout ceci ne rend pas justice à des musiciens excellents, qui ne mettent pas une note à côté malgré une technicité relativement élevée, et à un chanteur qui maîtrise globalement bien sa voix. Même si on sent chez ce dernier une pointe de fatigue. Mais les fans prennent visiblement du bon temps, et les échanges entre le combo et les premiers rangs sont nombreux. Notamment avec le frontman qui s’agrippera régulièrement aux têtes des spectateurs les plus proches. Enfin le combo termine son set sur l’efficace “Stabbing The Drama” qui redonnera un coup de fouet au concert, avant de revenir rapidement sur scène. Et c’est plus qu’un rappel que nous sert la formation puisque pas moins de cinq titres sont au programme. Le temps d’en reprendre une bonne dose avant de quitter la salle.

 

 

Une soirée en demi teinte donc, avec deux premières parties agréables qui auront disposé d’un très bon son, et une tête d’affiche qui aura, quant à elle, relativement déçu. Non pas par la qualité de son jeu, mais par la qualité de la mise en scène et du son. Nul doute que le set aurait eu tout autre allure avec un son et des jeux de lumières dignes de ce nom.

Setlist :

The Ride Majestic
Nerve
Bastard Chain
The Crestfallen
Death In General
Alight In The Aftermath
Tongue
Follow The Hollow
Petrichor By Sulphur
This Momentary Bliss
The Chainheart Machine
Stabbing The Drama
—-
Let This River Flow
Late For The Kill, Early For The Slaughter
Rejection Role
Whirl Of Pain
Spectrum Of Eternity