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SOEN @ Glazart (12/10/15)

Les Suédois de Soen étaient de passage pour la première fois à Paris. Retour sur une soirée au bilan mitigé et dont la bonne surprise n’est pas venue de la tête d’affiche.

C’est malheureusement à un horaire trop tardif pour voir les Hollandais de SHIVERBURN, mais accueillis par les toutes premières notes de LIZZARD, que nous pénétrons dans un Glazart tristement bien vide. Mais les Franco-Anglais n’y prêtent visiblement pas attention et se lancent dans leur show comme si la salle était pleine et chauffée à bloc. C’est grâce à cette attitude exemplaire que le groupe réussira à emporter un public d’abord timide, puis véritablement enjoué par la prestation des Limougeauds. Quel régal de voir un trio s’investir de la sorte et nous délivrer un concert d’une exemplarité assez rare pour être soulignée. Tout d’abord, le son est tout bonnement excellent et permet d’apprécier les morceaux à leur juste valeur. Les musiciens sont bluffants et il en est même difficile de réaliser que ce qui nous est envoyé provient d’un trio. Chaque membre apporte sa patte : Katy Elwell est hallucinante derrière son kit et propose un jeu d’un groove sans pareil, complétée par William Knox, plus discret, mais dont le son de basse est innovant et surprenant. Quant au frontman Mathieu Ricou, il est aussi à l’aise à la guitare qu’au chant, et n’hésite pas à haranguer l’auditoire avec un enthousiasme non feint lorsque celui-ci répond. Alors oui ce soir nous étions peut être une cinquantaine, oui la salle semblait bien vide, mais ces trois là ont fait preuve d’une attitude remarquable et si rare. Ils nous ont montré que cela payait et rarement quarante cinq minutes n’avaient semblé si courtes ! Gageons que la formation ait plus de succès, celui qu’elle mérite, dans d’autres villes et lors d’un prochain passage dans la capitale.

L’assemblée semble ravie après la prestation de LizZard, mais la salle est à peine plus remplie pour accueillir la tête d’affiche du soir. Une odeur d’encens emplit les lieux et SOEN monte sur scène sous de timides applaudissements et au son de chants d’église. Très rapidement, on va se rendre compte que quelque chose ne prendra pas ce soir. Si sur album la musique du combo, proche de celle de groupes comme Tool ou Opeth, fait mouche, ce n’est pas le cas en live. La faute à un son brouillon et une voix quasi inaudible rendant les morceaux difficilement reconnaissables. De plus, et à l’inverse de LizZard, le combo semble quelque peu déçu de la faible affluence du soir. Même si cela est compréhensible, il y a des fans à réjouir et quelques curieux à conquérir. De plus, l’excellent Martin Lopez semble s’ennuyer derrière sa batterie, et le chanteur Joel Ekelöf manque de charisme et d’assurance. Cela est d’autant plus handicapant que la proximité de la foule dans une salle comme le Glazart est importante. Tout au long du set on espérera que le son s’améliore mais rien n’y fera. Et même si ce dernier était légèrement meilleur en s’éloignant de la scène, il aurait tout de même été dommageable que le public s’écarte de dix mètres pour en profiter… Ces plusieurs éléments feront que malgré toute la bonne volonté des spectateurs, il sera difficile, voire impossible, de rentrer pleinement dans un show. Show qui sera d’ailleurs écourté d’un titre par rapport aux autres dates et à la setlist prévue. Le groupe quitte la scène après une petite heure seulement et comme il est venu, sous les timides applaudissements d’une audience qui semble relativement déçue.

LizZard aura clairement “volé” la tête d’affiche ce soir : un son très propre, une attitude irréprochable, et un groove entraînant. Là où certaines formations attendent que la foule vienne à eux et s’en contentent, le trio est allé chercher les spectateurs et les a conquis. Soen, en revanche, aura manqué de charisme et d’entrain, et joui d’un son plutôt mauvais. Décevant quand on voit la qualité des musiciens et de leurs compositions.

Setlist :

Delenda
Tabula Rasa
Ennui
Canvas
Kuraman
Savia
Void
Fraccions
—-
The Words
Pluton