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SLAYER / MASTODON / GHOST @ Zénith (04/07/14)

Lendemain du Main Square Festival Jour 1, retour sur une lourde et puissante soirée !

Annoncé depuis plusieurs mois maintenant, cette date devait -théoriquement- voir Anthrax fouler les terres parisiennes. Il n’en sera finalement pas le cas. En effet, prévu pour débuter la soirée, le groupe a décidé d’annuler sa participation et a préféré faire un second set au Sonisphère, moyennant un charmant cachet supplémentaire. La question n’est pas tant de savoir pour quelles raisons -valables- Scott Ian et ses comparses ne sont pas au Zénith ce soir, mais plutôt d’être stupéfait par un léger manque de communication à ce sujet sans bien évidemment parler du fait qu’aucun groupe ne les remplace à l’affiche, pour un prix inchangé… La salle n’affiche pas sold out mais le public est plus nombreux que prévu, si l’on se réfère aux prévisions.

Vu la veille à Arras, GHOST fait son retour dans la capitale ! Devant un parterre fourni et des gradins plutôt garni, Papa Emeritus II et ses ghouls vont délivrer une très satisfaisante prestation. Contrairement aux conditions du Nord, à savoir son moyen, soleil de plomb et foule peu réceptive, les créatures suédoises seront servis par un son d’excellente facture et de lights plus acceptables. L’aura de Papa Emeritus II n’est plus à justifier; les premiers rangs acclament l’homme masqué. Le prêche semble fonctionner en France et celui-ci sait même parler français, quel homme ! La setlist fait la part belle à leur premier album “Opus Eponymus” (2010) sans oublier “Infestissumam” (2013) pour deux titres. “Year Zero”, “Elizabeth” en passant par l’envoutant “Prime Mover”, les scandinaves captent l’attention du public et assurent. Alors que leur troisième opus se fait attendre, le mainman s’excuse de ne pas être repassé à Paris plus tôt. La tournée qui devait initialement avoir lieu au printemps fut mise au placard. Le groupe espère ainsi être de retour rapidement pour un show en tête d’affiche. “If You Have Ghosts”, reprise de Roky Erickson, passe comme une lettre à la poste aux yeux des amateurs d’un soir, surprenant mais toujours aussi efficace et fun. Passé quarante minutes, un dernier titre sera interprété. “Monstrance Clock” s’affirme peu à peu tel un hymne aux yeux des fans, avec ses nombreux chœurs et son refrain ô combien faciles. Les frissons parcourent corps et âmes, les voix se lâchent et scandent haut et fort les douces paroles du titre en question. Les conditions optimales restent tout de même celles de leur prestation au Hellfest 2013 : la nuit tombée, à la pleine lune, rafraichit par une petite brise et associée à la magie maléfique de leur musique, un grand moment. Ghost semble avoir trouvé son public, il ne manque plus qu’à jouer devant eux, en salle !

 

 

A nouveau, à l’image de la veille, c’est MASTODON qui prend en main la suite des opérations. Durant une heure, soit un quart d’heure de plus qu’à Arras, Brann Dailor (batterie), Brent Hinds (guitare), Bill Kelliher (guitare) et Troy Sanders (chant/basse) vont beaucoup plus marquer les esprits. En effet, tout comme Ghost, le son sera bien plus calibré et sublimera davantage les compositions du groupe. L’osmose musicale dégagée par le groupe est plus puissante et concise. De plus, le public est d’ailleurs très réceptif et donne également de la voix. Les voix parlons-en, puisque chaque membre du groupe -ou presque- donnera de sa personne. Néanmoins le moment le plus impressionnant reste tout de même “The Motherload” où Brann sera la voix principale, le tout en martyrisant son kit, une totale maitrise qui démontre à nouveau qu’il est un batteur d’exception. “Black Tongue”, “Megalodon” en passant par “High Road”, les sonorités psychédéliques et progressives feront mouche. Seulement trois titres de leur dernier opus “Once More ‘Round The Sun” seront interprétés. Sorti il y a seulement trois semaines, les fans n’ont sans doute pas encore digéré la nouvelle création folle des américains ainsi, ce choix semble judicieux. Peut-être aurons-nous droit à une tournée plus tard dans l’année ? Bien que certains spectateurs suivent la rencontre France Allemagne sur leurs smartphones, la prestation de Mastodon aura convaincu.

 

 

 

La France est donc éliminée de la Coupe Du Monde 2014 et c’est l’occasion parfaite pour les fans déçus d’aller se défouler dans le pit sous les douces mélodies de SLAYER. Malgré l’annulation d’Anthrax et les préventes “peu nombreuses” pour une affiche comme celle-ci, le Zénith semble plutôt bien rempli, bien loin des premières tendances. Alors certes les gradins supérieurs et ceux des côtés sont fermés, mais la plupart des sièges ont trouvé preneur. Quid de la fosse ? A vrai dire celle-ci est pleine à craquer également. La question n’est pas de savoir si Slayer fait toujours recette ou pas. En effet, outre les diverses dates en province et leur apparition au Hellfest, une date dans une si grande salle parisienne, entre deux festivals et avec une affiche peu cohérente côté thrash metal, auront eu raison des nombreux fans absents. Côté show, il ne fallait bien évidemment pas s’attendre à une révolution. La machine est bien huilée et va proposer un set identique -moins un titre- à celui de Clisson, avec une demi-heure supplémentaire ! De ce fait, pas moins de cinq morceaux seront ajoutés à leur set, ou plutôt six : “Postmortem”, “Hallowed Point”, “At Dawn They Sleep”, “Die By The Sword”, “Spirit In Black” et “Chemical Warfare”. Cependant, “Implode”, nouvelle composition du groupe, ne sera pas au programme. Les titres s’enchaineront sur un rythme effréné et toujours dans une chaude ambiance. Tom ne dira rien d’intéressant, à la limite de l’extrême froideur… Le duo Kerry/Gary fonctionne toujours aussi bien et est toujours aussi mobile. Mais, car il y a un “mais”, le son est une nouvelle fois plutôt brouillon. La section rythmique surplombe les deux guitares et celles-ci ne seront vraiment mises en valeur que lors des différents soli. Il sera donc parfois difficile d’apprécier les morceaux à leur juste valeur… Il n’empêche que la claque, globale, est toujours de mise en leur compagnie.

Une heure trente réglée à la minute près avec un groupe qui déroule son show tel un rouleau compresseur. La magie prend bien évidemment et le public est comblé. Il est temps pour Slayer de sortir un nouvel opus et d’insuffler un peu de nouveauté lors de ses prestations. Une bonne soirée qui, au final, aurait été bien meilleure encore si le son avait été à la hauteur lors de la tête d’affiche; un malheureux petit bémol.

Setlist :

Hell Awaits
The Antichrist
Necrophiliac
Mandatory Suicide
Captor Of Sin
War Ensemble
Disciple
Postmortem
Hallowed Point
At Dawn They Sleep
Die By The Sword
Spirit In Black
Hate Worldwide
Seasons In The Abyss
Chemical Warfare
Dead Skin Mask
Raining Blood
Black Magic
—-
South Of Heaven
Angel Of Death