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SKUNK ANANSIE @ Casino De Paris (29/03/22)

Après un concert en 2019 dans la fournaise de La Cigale, Skunk Anansie voit plus grand et s’installe pour la soirée au Casino De Paris.

NEW PAGANS a la lourde tâche d’ouvrir ce soir pour Skunk Anansie, devant un Casino De Paris qui se remplit au fur et à mesure du set. Tout en rock puissant et énergique, les Irlandais relèvent le défi à main levée et sans grande difficulté, vu la malheureuse attitude quelque peu passive de la salle. Même les encouragements à applaudir Skunk Anansie sont loin de faire trembler les murs. Passées les quelques blagues sur la ressemblance troublante entre le guitariste et Dave Grohl, et les quelques mots en français du batteur, on est convaincu par le set des Irlandais.

This is political

Sous les cris et les hourras du public, et tel un messie punk, Skin ouvre le bal avec d’énormes cornes sur la tête et une tenue digne de Grace Jones dans les années 1980. Première surprise : la voix de la chanteuse de SKUNK ANANSIE semble éraillée et les notes de tête ne sont pas toujours chantées juste. Qu’importe, c’est un show punk tout en énergie et c’est ce qui est le plus important.

En plus de ses compagnons de groupe habituels Martin ‘Ace’ Kent (guitare), Richard ‘Cass’ Lewis (basse) et Mark Richardson (batterie), la claviériste/choriste Erika Footman est également sur scène pour cette soirée. On apprécie à l’heure actuelle où tant de groupes sortent des titres pré-enregistrés, qu’ils aient décidé de miser sur l’humain et son énergie irremplaçable. Ils laissent même quelques moments de proéminence lorsqu’Erika Footman partage la scène avec Skin pour chanter “Love Someone Else”.

Puisque tout est politique avec Skunk Anansie, difficile de passer à côté de la situation actuelle des réfugiés ukrainiens, de la gestion de l’Angleterre par Boris Johnson ou les questions de religion. Loin de plomber l’ambiance, ces diatribes acerbes et pour certaines optimistes électrisent le public.

Back to the basics and the 90’s

Un concert des vingt-cinq ans de carrière de Skunk Anansie n’en serait pas un sans les tubes “Because Of You” “Twisted (Everyday Hurts)” ou “My Ugly Boy”, efficaces comme à la première écoute. Ils ont le mérite de faire vibrer le plancher du Casino De Paris comme jamais !

Mais un concert de Skunk Anansie sans de nouveaux titres n’en serait pas un non plus, dixit Skin. Alors allons y pour “Can’t Take You Anywhere” : morceau expliquant ce que cela fait d’avoir un pote qu’on adore mais qu’on ne peut emmener nulle part à cause de ses opinions. Ce nouveau morceau récolte en tout cas des applaudissements nourris de la part de la salle.

Le moment le plus poignant est sûrement l’interprétation dans sa version originale (pas avec l’orchestre de base, mais avec les bandes remasterisées) de “Brazen (Weep)”, morceau sublime et interprété avec l’appui de la claviériste.

Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, Skin entame sa dernière gorgée de thé au miel et lance les dernières hostilités. On peut se demander si le concert n’a pas été quelque peu écourté de part son état vocal.

En résumé, un concert de Skunk Anansie quelque peu différent de d’habitude, la faute au COVID et donc à l’impossibilité de Skin de se jeter dans la foule. Mais nous sommes sortis réchauffés et heureux de pouvoir malgré tout renouer avec les soirées rock.

Laura Navarre
J'ai annoncé à mes parents à 16 ans que mon objectif professionnel était de produire la prochaine tournée de U2.