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SILVERSTEIN @ La Boule Noire (25/04/12)

La tournée de Silverstein et We Are The Ocean s’achève ce soir, à La Boule Noire. Les canadiens font un retour très attendu, quatre ans après, dans cette même salle où ils avaient fêté leur 1000ème show. L’un des pionniers du mouvement emo des années passés, ils reviennent avec un nouvel album “Rescue” (2011) à présenter accompagnés du petit extra “Short Songs” (2012). Ce dernier n’est autre qu’un recueil de reprises ainsi que de compositions courtes, concept original qui donne un coté plus punk à la formation que ce qui n’a été fait jusqu’à présent. A l’occasion, des special guests de la scène locale venus se greffer à la date promettent une sacrée soirée.


C’est le trio parisien de Good But Stupid qui entame la soirée. Ca commence à bien tourner pour eux, après avoir ouvert pour MXPX au Backstage en début de mois c’est à La Boule Noire qu’ils le finissent avec un beau plateau. T-shirts Macbeth et Atticus de sortie, leur musique elle aussi est calquée sur celle de Blink 182. Fortement influencés par la scène pop punk californienne, c’est sympathique. Groupe formé assez récemment, ils manquent peut-être un peu d’expérience. Ils semblent plus timides que confiants mais feront leur possible pour établir un contact avec le public. Ils offriront d’ailleurs un T-shirt en milieu de set au plus réactif ! En somme, une prestation mignonne qui a plu à la plupart d’entre nous, de quoi se mettre gentiment dans l’ambiance.

 


S’ensuit le retour de Fallaster. Absents de la scène depuis un bon moment maintenant, les lyonnais reviennent plus fort que jamais. Débordants d’énergie, ils feront leur possible pour réveiller le public parisien. Le scream d’Anthony (chant) est vraiment propre et agréable, la prestation du combo est très pro. On ne se voit que forcé de constater qu’ils ont nettement perdu en notoriété depuis mais ca ne devrait pas tarder à revenir, une puissance sur laquelle ils peuvent compter qui promet du lourd pour la suite. Un retour dans la capitale que l’on peut qualifier de réussi. Le public, après multiples demandes du groupe, commence à se bouger sur la fin de set. La chaleur commence enfin à monter, c’est bon signe.

 


Au tour de We Are The Ocean. Leur dernier passage annulé pour des raisons de transport dans le cadre de leur tournée avec Funeral For A Friend et The Blackout, seul Lyon avait eu la chance de les voir. Il faut donc remonter en octobre 2010 pour les chanceux qui étaient là, le temps se fait long. Un premier album qui les a classé dans la vague emo, ils ont surpris tout le monde avec le second aux sonorités rock, “Go Now And Live” (2011), qui fête en ce jour ses un an. Ce soir est donc la première occasion de découvrir son rendu en concert pour les parisiens. “Trouble Is Temporary, Time Is Tonic” ouvre le set, certainement leur morceau le plus rock n’roll. La sauce prend très rapidement, connu d’une bonne partie du public, un petit cercle se forme dès les premières minutes. La Boule Noire est quasiment complète et le quintette britannique est en pleine forme, Dan (chant) en demande toujours plus. C’est violent dans l’ensemble et les morceaux des deux opus s’enchainent parfaitement. Afin de tenir son audience du début à la fin, “Nothing Good Has Happened Yet” vient en milieu de set afin de remettre un coup, des fois que certains commencent à se lasser. Titre à l’origine de leur succès, il est repris en chœur. Vient le temps de “Confession”, autre morceau ayant marqué les débuts du groupe a toujours un rendu fou en live. L’intensité montante tout le long de ce dernier, Dan finira comme d’habitude dans le public, se mêlant au pit. Un show plus que physique mais un peu trop court pour We Are The Ocean, une bonne claque en live.

 


La vague emo que l’on croit pourtant passée depuis un petit moment, Silverstein parvient malgré tout à toujours déplacer les foules. Tout comme en 2008, la Boule Noire est vraiment bien remplie. Le changement de plateau très long nous laisse reprendre notre souffle. Une fois fin prêts, “Sacrifice” vient mettre tout le monde d’accord. La fosse se réveille aussitôt, quelques morceaux de “Rescue” inclus dans le set viennent appuyer l’efficacité toujours aussi étonnante des canadiens. Une propreté dans le jeu ajoutée à la justesse de Shane nous donne droit à un show très pro. Quelques morceaux de “Short Songs” seront interprétés comme “SOS” et “Brookfield” qui, en un temps limité, dégagent plein d’énergie. Silverstein piochera dans toute sa discographie de façon équilibrée qui permet d’apprécier tant les morceaux de leurs débuts que les plus récents. Le frontman tentera d’échanger avec son public comme il peut. Malgré leurs origines, aucun d’entre eux ne maitrise visiblement le français. Honteux, il nous assure avec ironie que d’ici leur prochaine venue, il fera tout le concert dans la langue de Molière. Décidément impardonnable, le chanteur s’enfonce en nous ajoutant qu’il n’a aucune excuse, sa compagne étant elle même parisienne. Il en profitera à l’occasion pour saluer sa belle famille présente. Faisant preuve d’humour, l’ambiance est bon enfant. Enchainant les tubes, c’est “Smile In Your Sleep” qui vient finir la première partie du concert. Le retour se fait quelques instants plus tard en acoustique avec “Replace You”, de quoi en faire verser quelques larmes aux premiers rangs. Tapant un peu trop dans le cliché emo, ils ne le font pas qu’à moitié enchainant par le très connu “My Heroine”. Petite déception au passage sur ce morceau, titre phare du combo, dont ils ont l’air d’être lassés mais cela n’empêchera pas à la fosse de donner ce qui lui reste. “Bleeds No More” viendra violemment donner le coup final.

 


C’est toujours avec plaisir que l’on découvre ou redécouvre les talents de la scène parisienne permettant de bien se préparer à la seconde partie de soirée. Bien que le temps des changements de plateau ait été un poil long, les têtes d’affiches ont bien rempli leur part du contrat, deux méchantes claques ! We Are The Ocean toujours en pleine montée, entre en studio ce mois-ci et c’est avec impatience qu’on attend du nouveau de leur part. Leur retour dans nos contrées est programmé en octobre prochain, tout ça en headline, date à ne pas manquer. Silverstein a bien survécu suite à la vague emo et c’est avec plaisir qu’on pu profiter de leur énergie ce soir. Malgré le trop peu de chanson de leur album concept “Short Songs”, on a pu profiter d’une facette un peu différente de ces derniers qui nous donne envie de savoir ce qui reste à venir. Une date qui clôt leur tournée d’une bien belle façon, en espérant les revoir prochainement sans avoir à attendre quatre ans de nouveau.

 

Setlist :

 

Intro
Sacrifice
The Artist
Broken Stars
Smashed Into Pieces
Ides Of March
One Last Dance
Brookfield
I Am The Arsonist
Vices
SOS
Red Light Pledge
Burning Hearts
Discovering The Waterfront
My Disaster
Smile In Your Sleep
—-
Replace You
My Heroine
Bleeds No More

 

Crédit photos : Jennifer Wagner