
Soirée de légende à l’Accor Arena ce 24 juin. En pleine tournée anniversaire célébrant ses 60 ans de carrière, Scorpions a offert à Bercy un show puissant et généreux à la hauteur des son mythe. Une question subsiste : s’agissait il d’un ultime adieu ou l’écriture d’un nouveau chapitre ?
Dirty Honey
20h30. L’Accor Arena est plein à craquer et c’est DIRTY HONEY qui ouvre le bal. Le quatuor originaire de Los Angeles formé en 2017 semble tout droit sorti d’une machine temporelle direction les années 80. Avec leur look, leur attitude et surtout leur son, ils évoquent immédiatement Guns N’ Roses, et ce n’est pas leur chanteur Marc LaBelle (clone vocal assumé d’Axl Rose) qui dira le contraire. Sa voix grimpe dans les aigus avec une aisance parfois poussée à l’excès, mais l’intention est là : faire le show.
Musicalement, Dirty Honey ne réinvente pas le genre mais s’impose comme une valeur sûre de cette ère contemporaine du revival hard rock : efficaces, énergiques et surtout dotés d’un guitariste de haut vol, John Notto, qui enchaîne les solos avec virtuosité. Mention spéciale pour l’instant de complicité offert par Marc LaBelle descendu au plus près de la barrière pour chanter avec les premiers spectateurs.
Scorpions
Un rideau de nostalgie s’abat sur l’Accor Arena dès les premières images diffusées sur les écrans géants : extraits d’archives, images live cultes, clips d’époque, un montage kitsch mais assumé, parfait pour annoncer une tournée anniversaire aussi monumentale que symbolique. SCORPIONS célèbre 60 ans de carrière. Scorpions c’est 19 albums, 27 tournées, près de 5 000 concerts dans le monde. Rien que ça.
Le quintette entre en scène avec “Coming Home”, et s’il faut quelques minutes au public pour véritablement se chauffer, les premiers rangs ne se font pas prier. Le show déroule ensuite une rétrospective bien sentie, alternant classiques et moments de communion : “Make It Real”, “The Zoo”, puis un medley explosif “Top Of The Bill”, “Steamrock Fever”, “Speedy’s Coming”, “Catch Your Train” joué à quatre sur l’avant-scène, au plus près d’un public désormais conquis.
Klaus Meine, 77 ans, reste assez statique, mais conserve cette voix si reconnaissable malgré quelques signes de fatigue. C’est Rudolf Schenker, infatigable showman qui assure le spectacle scénique à grands renforts de poses iconiques et d’échanges avec l’audience.
Scorpions en mode communion
On sent que Scorpions se sent à sa place, ici, face à ses fans. Les interactions avec le public sont nombreuses : lancers de baguettes, micros tendus vers la fosse, refrains repris en chœur, notamment lors du triptyque émotionnel “Send Me An Angel”, “Wind Of Change” et “Loving You Sunday Morning” joué d’une traite. Frissons garantis. Ce moment suspendu révèle l’étendue du répertoire du groupe et sa capacité à rassembler les générations autour d’une même passion. Pour une tournée mémorable, une setlist de choix.
Here they are
Alors que le groupe s’offre une courte pause bien méritée, Mikkey Dee, ex-Motörhead, livre un solo de batterie monumental, perché au sommet d’une imposante plateforme. Les écrans diffusent une animation de machine à sous digne d’un casino de Las Vegas qui finit par afficher cinq logos Motörhead. Jackpot ! Le clin d’œil est réussi.
Comme le calme après la tempête, les lumières baissent et les premiers arpèges de “Still Loving You” déclenchent une véritable vague d’émotion. La salle reprend chaque mot, recouvrant presque la voix de Klaus Meine. Le set semble toucher à sa fin, mais impossible pour Scorpions de quitter la scène sans un rappel.
Le quintette revient pour balancer “Blackout” suivi du légendaire “Rock You Like A Hurricane”. Toute la salle se lève. Le riff fait trembler les gradins et les 20 000 personnes présentes chantent (hurlent même) en chœur le cultissime “Here I Am!“. Clap de fin parfait pour une soirée d’anthologie. Un véritable cadeau pour ceux qui n’avaient pas pu les voir au Hellfest quelques jours plus tôt, même si certains chanceux arborent fièrement leur T-shirt de Clisson 2025 !
Scorpions continue de livrer des prestations à la hauteur de sa légende, même si le poids des années commence à se faire sentir. Klaus Meine accuse le coup par moments, mais l’émotion, l’énergie collective et la puissance du répertoire compensent largement. Alors… dernière tournée cette fois ou non ?


















































