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ROYAL REPUBLIC AND THE NOSEBREAKERS @ La Maroquinerie (24/01/14)

Après un léger break au premier semestre 2013 puis un retour inattendu sur les routes avec un passage remarqué au Nouveau Casino en août dernier, les suédois sont de retour dans la capitale pour assurer un show à La Maroquinerie. Déclaré sold out le jour même, il fut synonyme d’intimiste, acoustique et à la bonne franquette ainsi que le dixième concert parisien comme l’a fait remarquer Adam Grahn (chanteur).

Arrivé dans le froid à la limite du glacial aux alentours de 19h, les portes s’ouvrent timidement tandis que le public, lui, est loin de l’être. Il faut dire qu’ils sont tous arrivés durant la même plage horaire ce qui a su créer un bouchon et certaines impatiences, multipliées par dix pour les fans assidus.

Qu’à cela ne tienne, 19h40 rime avec première partie. Aussi surprenant que cela puisse paraître, cette ouverture de la soirée acoustique nous apparaît comme étant… un artiste français seul avec sa guitare électrique aux allures blues-démodé. Malgré un style visuel un peu négligé mais en adéquation avec le thème de la veillée, pleine de surprises, SAMMY DECOSTER s’est avéré et révélé être un musicien/troubadour de talent, un Saez avec de l’humour, enchaînant ses titres avec une drôle de répartie. Personne ne le connaît mais tout le monde l’apprécie, comme lors d’une rencontre avec quelqu’un de sympathique dans un bar. Entre ses “je vais jouer une chanson de mon premier album que personne ne connait” et ses cris provenant de nulle part, ce one man show musical débute joliment cette soirée dans un esprit de convivialité et bon enfant, finissant son set avec le morceau “Sans Dérive, On Déraisonne” qui, de par sa complexité d’interprétation, lance un blanc mêlé à des rires dans la salle. L’ambiance est lancée, dans le champ lexical (ou musical) de l’atypique.

 

 

21h, l’heure du spectacle “Royal” sonne et raisonne. Accompagné par The Nosebreakers (qui n’est autre qu’un groupe de trois musiciens polyvalents dans un style acoustico-folk-bluesy-country… comme dit précédemment, polyvalents), ROYAL REPUBLIC, emmené par Adam Grahn, débarque dans un accoutrement purement country/stéréotypé texan, mélange de cow-boy et de far-ouest. On sait déjà que rien ne se passera comme dans un concert typique électrique et que donc, logiquement, TOUT peut arriver ce soir. Un peu serrés sur scène (sept musiciens entre le backline et les instruments), l’ambiance commence calmement avec comme ouverture “Save The Nation”, issu du second album du même nom, qui, dans son interprétation actuelle, est plutôt calme et folklorique. On s’imagine alors dans un bar typiquement américain devant une formation… ringarde. Mais CE groupe ringard qui vous donne du plaisir à être écouté et à être regardé La soirée continue et le charisme musical monte au fur et à mesure des morceaux. Alors que le concert a commencé timidement vocalement, “Make Love Not War” réveille le côté rock des suédois et de la foule qui connait les paroles par cœur. Ce qui change des shows habituels, c’est l’accompagnement d’instruments donnant une nouvelle perspective aux morceaux et à la musique. La présence progressive d’une guitare blues, d’une sitar, d’un accordéon, de claves (et on en passe) donne une belle harmonisation, un côté country et une touche d’humour propre aux Royal Republic qui ne semblent, eux-mêmes, pas se prendre au sérieux et apprécier cet acte de folie, comme le laisse comprendre la danse incroyable durant “Walking Down The Line”. La fosse remplie de La Maroquinerie sait rendre le plaisir procuré par cette nouvelle facette des Royals en pogotant sur des morceaux qui, acoustiquement, n’avait pas l’idée d’être agressif. Même si la soirée joue sous le signe de l’exceptionnel et de l’euphorie générale, le groupe n’oublie pas de jouer les singles qui ont fait leur renommée comme “Everybody Wants To Be An Astronaut” ou encore “Addictive”. Le public a même eu le droit à des élans de tango, puis de boys band avec la surprenante version de “Cry Baby Cry”, un verre de whisky à la main et en hommage à l’une de leurs premières critiques presse qui les traitait comme tel. Amusés par leurs dégaines, le frontman lance ironiquement entre deux titres : “We dress like rockstars, we sing like rockstars, we fuck like rockstars but this is what we really are”, non moins fier de sa blague. Le set se termine tranquillement après un petit rappel de deux chansons (“Nosebreakers Special” qui n’est autre qu’un jam entre les musiciens de The Nosebreakers et “Tommy-Gun”), à 1h20 de concert.

 

 

Une belle ambiance et une belle soirée pleine de rires, de sourires et de bières renversées par des pogos. L’humour et la musique savent faire bon ménage et les deux artistes/groupes du soir nous l’ont bien prouvé. Même si vous avez déjà vu Royal en électrique, sachez tout de même que les voir en acoustique, c’est tout autre chose. En espérant revoir vite les suédois, France is addic-dic-dic-dic-dicted to you.

 

Setlist :

Save The Nation
I Must Be Out Of My Mind
Let Your Hair Down
All Because Of You
Make Love Not War
Walking Down The Line
Everybody Wants To Be An Astronaut
Addictive
Cry Baby Cry
Full Steam Spacemachine
Molotov
This Means War
—-
Nosebreakers Special
Tommy-Gun