Reports

QUEENS OF THE STONE AGE @ Studio 104 (10/05/13)

Cela faisait deux ans que Queens Of The Stone Age n’était pas venu en France. Ce groupe anthropomorphique où les plus grands noms du rock se mêlent sous la houlette de Josh Homme, dans un stoner, hard et heavy rock, prolifique et imperturbable. Après le titre “My God Is The Sun” paru le 8 avril et un sixième album intitulé “…Like Clockwork” prévu pour le 4 juin 2013, il fallait bien que la tribu se fende d’une promo et, enfants du rock, c’en fût une putain, aussi géniale que détestable.

Suite à plus d’une heure d’attente dans le froid et un problème de liste égarée, la foule commence à pénétrer dans le studio. Autre problème encore, plus de quarante personnes se retrouvent hors des gradins en face de la scène et sont donc obligés de profiter du spectacle avec un torticolis outrancier. Ces exclus auront la possibilité de regarder le show sur grand écran, s’ils désirent éviter les problèmes de cou, autant rester chez soi, s’abonner à Canal+ et ne pas subir le trajet jusqu’à La Plaine Saint-Denis. Cette parenthèse fermée, Emma De Caunes, toujours sublime, présente et fait entrer QOTSA sous un tonnerre d’applaudissement. Un “bonjour” est lancé par Josh et Troy Van Leeuwen démarre “Keep Your Eyes Peeled”, avec sa Fender Strat’ explosive. De son coté, Dean Fertita fait scintiller sa Gibson à grands coups de riffs électrisants. Josh droit comme un i, reste statique, seul ses doigts sur sa Gretsch virevoltent. Ce dernier termine sur un souriant “thank you”, avant de se (re)servir un verre de vin rouge. Plus tard, un piano à queue entre en piste, Josh Homme y pose négligemment son verre et s’assoit face aux touches, un “The Vampyre Of Time” intimiste et aérien s’amorce. L’émotion transpire par tous les pores de la peau du frontman, qui sera accompagné plus loin par une batterie sombre comme la nuit, une guitare dégainant ses riffs à l’image d’un six coups et une basse qui martèle à chaque picking. Le piano se retire, tout reprend sa place et les morceaux s’enchainent mais ne se ressemblent pas. “If I Had A Tail” tutoie l’éléctro rock avec un piano intersidéral, suivi par une guitare garage et un Josh rugissant. “My God Is The Sun”, nettement plus déflagrateur, fait partir les spots de lumières dans tous les sens, le chanteur gesticule, un regard de fou lui sortant des orbites. Troy Van Leeuwen délire et altère entre maracas et douze cordes. Michael Shuman avance sa basse tel un prolongement de son sexe. Les Queens tiennent toujours la forme et offrent un show jouissif. Guitariste et bassiste se mettent au clavier pour “Kalopsia”, morceau lancinant et aérien, se terminant sur une apothéose d’instruments à cordes. Josh débouche la bouteille de vin avec les dents et lance “Smooth Sailing”, divinement déflagrateur. Mr Homme monte dans les aigus, les guitares jonglent entre riffs frénétiques et rythmique aussi puissante qu’un tsunami. Le public exulte et secoue la tête à la vue d’un stroboscope obsédant. “I Appear Missing”, suit, ce titre est joué en live pour la première fois, une exclusivité pour le public extrêmement touché. Douceur et puissance s’entremêlent, les mèches noir corbeau de Troy et Michael volent à l’unisson tandis que les bras de Jon deviennent huit, aux vues de sa rapidité surprenante. Josh termine cette chanson sur un riff folk, les épaules en avant, le menton levé bien haut, ce qui colle parfaitement à sa chemise noire de cow-boy, affublée de roses rouges au niveau des clavicules. Puis c’est “Like Clockwork” qui s’immisce doucement, de manière quasi-nébuleuse. Le show se termine comme dans un rêve et les Queens Of The Stone Age disparaissent aussi vite qu’ils sont apparus, sous une standing ovation.

 

 

Emma De Caunes revient et annonce qu’ils referont “I Sat By The Ocean” et “Kalopsia”. Ces morceaux, joués de la même manière que précédemment, se terminent, Josh fait passer sa bouteille de vin dans le public, le remercie chaleureusement d’être venu ce soir, et propose aux deux parties du public (ceux d’en face et les exclus) de choisir chacun un titre. Josh Homme lance un “bring the fucking wine” entre les hurlements de morceaux du public. La bouteille (vide) revenue sur scène, Josh annonce les deux titres choisis : “Little Sister” et “A Song For The Dead”. Le premier morceau, tel un mur du son, franchit en un coup de guitare, résonne et fait vibrer le Studio 104 dans ses fondements, tout le monde est debout et se dandine de manière saccadée. Le deuxième suit avec la même ferveur, le public gémit à chaque riff virevoltant de Josh Homme, et renvoie aux plus belles années de QOTSA. Jon Theodore et Troy Van Leeuwen se livrent un duel sans merci sous l’acquiescement sadique de Dean Fertita entouré d’un Michael Shuman démoniaque et d’un Josh Homme plus maelstrom que jamais.

 


Standing ovation de dix minutes, suivie du départ furtif des Queens Of The Stone Age. Comme un souvenir lointain effaçant presque la galère subie par une partie du public au début du concert. Malgré cela, le jeu en valait la chandelle, le combo, quelque soit son line up, le lieu ou le temps, reste un groupe à voir et à revoir pour sa prestation scénique explosive et son respect merveilleux du public. Vivement le 19 juin au Trianon, histoire de reprendre une dose de bon vieux rock qui déglingue dans les esgourdes.

Setlist :

Keep Your Eyes Peeled
I Sat By The Ocean
The Vampyre Of Time
If I Had A Tail
My God Is The Sun
Kalopsia
Smooth Sailing
I Appear Missing
Like Clockwork
Little Sister
A Song For The Dead

Diffusion dans “L’Album De La Semaine” le samedi 1er juin à 11h45 en clair sur Canal+

 

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo
 

Crédit photos : Xavier Lahache/CANAL+