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PLACEBO @ Studio 104 (18/09/13)

Venus défendre leur dernier bijou en date, “Loud Like Love“, sur les terres d’un pays avec lequel la formation britannique a toujours entretenu une relation très forte depuis ses débuts, c’est dans les locaux de Canal+ que Placebo retrouve son cher public français, quatre ans après la sortie de “Battle For The Sun” (2009).

C’est en ce mercredi 18 septembre que le Studio 104 se prépare à accueillir moins d’une centaine de personnes, dont quelques fans de longue date, venus voir le trio anglais se produire sur le plateau de “L’Album De La Semaine”. Parmi eux, quelques habitués, ainsi qu’une grosse poignée sur le point de procéder à leur baptême de l’émission. Première surprise de la soirée : Steve Forrest, venu rendre visite à la dizaine de fans présents devant les portes une petite heure avant que les choses sérieuses commencent. Un batteur tout souriant et disponible, apportant un peu de chaleur à une soirée jusqu’ici assez fraîche. Plus tard, la queue commence à se former et c’est une équipe de la chaine cryptée accueillante qui commence à faire entrer le public, avant de passer par la case “vestiaire” et assister aux “Guignols De l’Info”, aussi drôle sur écran qu’à trois mètres de distance. Il est maintenant l’heure pour les spectateurs de se mettre en place et c’est un chauffeur de salle extrêmement sympathique qui aura la tâche de motiver une audience (composée d’adolescents, adultes plus ou moins jeunes et même quelques enfants) déjà chauffée à bloc, prête à accueillir le groupe tant attendu. La belle Emma De Caunes fait son apparition sur le plateau sous une ovation afin d’introduire tout en humour et jeux de mots un des groupes rock les plus célèbres au monde. Un dernier tonnerre d’applaudissements et le moment tant attendu arrive : Placebo pointe enfin le bon de son nez, sourires tout azimuts, devant les visages émerveillés et les yeux brillants de la poignée de chanceux qui seront sur le point d’entendre en live, après quelques soucis techniques résolus rapidement, non pas cinq titres de “Loud Like Love” (à gagner ici) comme annoncé, mais quatorze, issus d’albums tels que “Placebo” (1996), “Once More With Feeling” (2004) ou encore “Meds” (2006).

 


Après de brefs réglages pour l’indétrônable frontman Brian Molko et son acolyte Stefan Osdal à la basse/guitare, ainsi que quelques derniers échauffements pour le -très tatoué- batteur Steve Forrest, le trio, accompagné de ses musiciens additionnels, Fiona Brice (piano/violon), William Lloyd (basse/guitare/claviers) et Nick Gavrilovic (guitare/claviers), est fin prêt à jouer ses dernières compositions pour la toute première fois depuis la “Loud Like Love TV” ayant pris place deux jours auparavant. Les premières notes du single éponyme “Loud Like Love” résonnent dans le studio 104 pour parvenir aux tympans d’un public assez timide pour l’instant, peut-être impressionné. Le groupe, semblant heureux d’être de retour dans l’Hexagone et motivé à présenter son dernier opus, se met ensuite à taper des mains en rythme afin d’annoncer “Scene Of The Crime”. Vient le moment quelques minutes plus tard de “Too Many Friends”, premier single officiel issu de “Loud Like Love”, qui aura le don de décoincer peu à peu les fans, demeurant sages jusqu’à maintenant en raison du peu de place disponible pour bouger librement. L’ambiance monte cependant d’un cran avec “Rob The Bank”, puis prend une toute autre forme, plus mélancolique et sentimentale, avec la sublime ballade “A Million Little Pieces”, qui pincera le cœur du public dès les premières notes au piano, atteignant son zénith au refrain. Le rock est de retour avec “Purify”, puis soudain… alerte ! “J’ai déjà entendu cette chanson quelque part… et elle n’est pas sur “Loud Like Love”… mais… qu’est-ce ?”, semble s’étonner le public, avant de reconnaître soudainement l’air mélancolique et tragique de… “Blind”. Oui oui, vous ne rêvez pas, Brian Molko, qui change de guitare entre chaque chanson, vient de commencer à entonner un morceau extrait de “Meds”, titre qui est loin d’être le plus connu de la formation qui plus est. La notion de showcase s’envole et une atmosphère de véritable concert s’installe. Le moment émotion est ensuite prolongé avec “Exit Wounds” qui mettra tout le monde d’accord. Regards reconnaissants, sourires complices, remerciements sincères, Placebo est content d’être là, et ça se voit. Un 356ème changement de guitare et une gorgée de thé plus tard, le nancy boy maintenant bien rangé lance le signal à ses confrères et c’est une audience qui n’est pas au bout de ses surprises qui entonnera, discrètement mais en chœur, “Twenty Years” dix secondes plus tard. Le temps semble se figer avec Placebo. Le public vient à peine de reprendre ses esprits que s’enchaîne “Begin The End”, nouvelle chanson sombrement poignante, chantée par un frontman aux allures de petit cœur fragile. La célèbre et efficace “Song To Say Goodbye”, qui remuera les corps sur les strapontins, fera office de chanson pour, justement, dire au revoir, avant que le groupe ne confie ses instruments au staff et quitte la salle. Les français ne sont pas dupes, le groupe va revenir… mais pour cela, il faut montrer son soutien !

 

 

Quelques applaudissements, ovations, cris et bruits non identifiés plus tard, la bande revient sur le plateau pour prolonger le concert avec l’encore, qui sera, autant le dire, absolument merveilleux. Ce n’est pas moins que l’inespérée “Teenage Angst” qui prendra place dans ce rappel, en slow version s’il vous plait, pour le plus grand plaisir des fans et du groupe qui aura, ce soir, l’occasion de rejouer le titre de son succès dix-sept ans plus tard, dans une version jumelle à celle interprétée à Brixton en 1998, à l’époque du jeune et provoquant Molko, cigarette à la main et maquillage androgyne. Il est à présent l’heure de faire un bond dix ans plus tard avec “Post Blue”, avant-dernier morceau arrachant quelques larmes à certains admirateurs d’un public désormais plus que participatif et conquis, qui profitera autant que possible de la majestueuse et revancharde “Infra-Red”, concluant ce set d’une heure et demie.

 


Le public ne veut pas laisser ses idoles partir et des sourires béats se font remarquer à l’annonce du retour du groupe peu de temps plus tard, devant réinterpréter deux titres par souci de captation. “Too Many Friends” et “Exit Wounds” rejoués, toujours avec le même enthousiasme, Placebo remercient une dernière fois sa fanbase, quitte le plateau tout transpirant et part dans les loges, cette fois-ci pour de bon.

C’est un parterre de fans comblés que l’on rencontre à la sortie du studio, Canal+ ayant plus que géré l’évènement grâce à ce concert surprise dans une salle intimiste. Plus qu’une idée en tête : vivement le 10 décembre à Bercy !

Setlist :

Loud Like Love
Scene Of The Crime
Too Many Friends
Rob The Bank
A Million Little Pieces
Purify
Blind
Exit Wounds
Twenty Years
Begin The End
Song To Say Goodbye
—-
Teenage Angst
Post Blue
Infra-Red
—-
Too Many Friends
Exit Wounds

Diffusion de “L’Album De La Semaine” spécial Placebo le samedi 5 octobre à 11H35 en clair sur Canal+.

 

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Crédit photos : Daniel Bardou/Canal+