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PERIPHERY @ La Flèche d’Or (18/12/15)

Ce vendredi 18 décembre ne marquait pas seulement le début des vacances. Nous y célébrions également le concert très prisé de Veil Of Maya et Periphery, accompagnés de Good Tiger. Jusqu’à la dernière minute, les billets s’échangeaient, se revendaient, afin de ne surtout pas rater cette date si importante.

GOOD TIGER a la lourde tâche d’ouvrir cette date qui promet déjà d’être culte pour les fans du genre. Passer avant ces deux monstres que sont Veil Of Maya et Periphery n’est pas chose facile, et cela se ressent. De fait, déjà pénalisés par le public encore hors de murs, la formation n’arrive pas à faire bouger la salle. Instrumentalement, les garçons sont très bons, mais vocalement, le chanteur à la voix quelques peu aigüe ne semble pas séduire outre mesure. Pourtant, il maîtrise ce qu’il fait, et les compositions sont intéressantes… Sans doute auraient-ils fait plus d’effet dans une autre salle, ou sur une autre programmation. Heureusement, le groupe recevra tout de même le tonnerre d’applaudissements et de cris qu’ils méritent. Mais malgré leurs efforts, et la qualité de la prestation, la Flèche dort toujours.

VEIL OF MAYA entre ensuite pour lever sur voile sur le potentiel de l’assemblée. Une bouteille de whisky à la main, Lukas Magyar entre sur scène avant de boire une gorgée et initier le mouvement. Immédiatement, la fosse se transforme en un gigantesque pit et de la buée commence déjà à se former sur la verrière. La salle est en ébullition, à tel point que l’on peut voir se dégager de la vapeur au dessus des têtes venues se rafraichir sur le côté. Les slams n’en finissent pas, de même que l’hystérie de la salle qui ne fait qu’augmenter à mesure des pistes, et qui connaîtra son comble lorsque Spencer Sotelo (Periphery) rejoindra VOM sur scène pour chanter à ses côtés. Musicalement, il n’y a rien à redire, la guitare huit corde de Marc Okubo fait toujours son petit effet, ainsi que la basse sept cordes lourde comme il faut, soutenue par une batterie au jeu de pédales violent à souhait et la voix du frontman parfaitement maîtrisée, aussi bien en growls qu’en clair, pour un résultat on-ne-peut plus appréciable. Mais la soirée a encore beaucoup à dévoiler, et il est temps de passer à la tête d’affiche.

Les tant attendus PERIPHERY débarquent sur le thème de “Star Wars”, devant une foule lessivée et transpirante, mais visiblement largement heureuse d’être présente. Le clin d’oeil sera apprécié et acclamé par les fans de la saga, et du groupe. Spencer adressera ses premiers mots à l’audience en français : “les gars, vous êtes géniaux !”, avant d’ajouter un “love you all” débordant d’honnêteté. Les premières pistes font débuter le show en douceur, et La Flèche d’Or semble envoûtée, prise par les ondes émises par les musiciens. Il n’y a pas de mouvement de foule, seulement des têtes qui se balancent délicatement, des bras, mais surtout des sourires béats, et quelques yeux fermés. Mais c’est lors du break du deuxième morceau que tout explose. D’un seul et unique mouvement, tout le public lève sa paume de main et s’élance en avant. C’est à ce moment que l’on comprend que le charme opéré par la musique n’est plus en périphérie, mais bien entrée au coeur de chacun. Tous reprennent en choeur les paroles, des slams réduisent la distance entre les fans et le groupe, tandis que Misha Mansoor attrape des téléphones pour se prendre en vidéo. Quelque chose de fusionnel s’opère, et l’ambiance est plus homogène. Sans pour autant retomber, une sorte de force semble maintenir tout le monde dans un état de contemplation et d’admiration, sans pour autant bannir l’amusement, bien au contraire. L’irréprochabilité de la performance y est sans doute pour beaucoup, la maîtrise technique est impressionnante, et le duel de guitares parachèvera le chef d’oeuvre constitué de morceaux qui feront naître un engouement plus fort chaque fois dans l’audience, qui ne lésinera pas sur les applaudissements et remerciements.

Finalement, La Flèche d’Or aura bien porté son nom ce soir-là, tant les artistes qui y jouaient avaient de l’or entre les mains. Une affiche qui aura bien mérité son sold out, et qui devrait faire regretter à tous ceux restés en périphérie de la salle, de ne pas avoir pu y participer.