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PAUL SIMON AND STING @ Zénith (03/04/15)

Paul Simon et Sting partageaient l’affiche du Zénith De Paris le vendredi 3 avril dernier. Sans nul doute, ce duo allait remplir cette salle et offrir trois heures de concert, tout simplement magique.

Le rendez-vous annonce 19h30 à la salle de La Villette. “Paul Simon & Sting: On Stage Together 2015″, rien que l’annonce promet un franc succès. Du lourd, du solide, un recueil de talents, qui nous laissera pas au bout de nos surprises. Ce sera assis et placés que nous aurons le privilège d’admirer et d’écouter ces deux monstres du rock. Dégustent-ils les ‘Fleurs Du Malt” trente ans d’âge, les jambes croisées en attendant le feu vert ? Un sourire indélébile se fond sur nos visages, le public est détendu, autant que les quinze musiciens, choristes et les deux gratteurs de guitares : Paul Simon & Sting. Les reflets de cette union éblouissent les spectateurs mélomanes. Sting et son timbre poudré, nous ré-embarque pour “So Lonely”, son guitariste frappe un solo électrique et nous plonge dans le bain de The Police. Ils s’échangent les titres, se laissent s’exprimer, Sting armé de sa Fender Precision Bass et Monsieur Simon à la guitare sèche. La concentration est palpable, le plaisir de profiter du moment présent existe, l’harmonie des innombrables instruments décroche les cuivres, décape les cordes et quand les voix s’emmêlent, cela donne “Englishman In New York”. L’émotion dépasse les mots avec “Shape Of My Heart”, un coeur tendre couvert d’une voix rauque et marquée, les cris de l’audience s’exécutent aussitôt et nous repassons en revue la B.O. de “Leon” de Luc Besson. Nous remontons en selle avec “Driven To Tears”, le swing est de taille, mais comment pointer du doigt le style musical exact, quand ces artistes touchent à tout ? Ce soir, nous assistons à un pur et organique moment avec de vrais interprètes. Pas de paillettes, juste une passion si forte qui les lie, d’être sur scène; S’envoler à une seule condition : que l’on s’envole avec eux. Le violoniste alto, sorti de l’ombre, s’improvise un solo grinçant et nous agrippe à nos sièges. Il perdra même une corde frottée de son archet. Pas de diamant à son micro, juste un voyage loin de la terre avec “Walking On The Moon”. L’orchestration exécute la partition reggae, Sting redonne toute la véracité de part sa voix et chamboule le Zénith.

 

 

Paul Simon, après une courte pause, rejoint la ronde et interpelle “Mrs. Robinson” pour y gratter ses notes et lui rendre un énième hommage. Dans la salle, les regards se croisent, ils applaudissent l’énergie et les souvenirs remontés. Paul Simon ravive les essences du plaisir et de la volupté des vacances en arpentant “Dazzling Blue”, “Graceland”, “Still Crazy After All These Years”. Il édifie le paradis pour les fins connaisseurs des musiques enracinées. Le personnage culte sans prétention, n’ôtera pas son chapeau. Quand deux artistes comme eux posent leur plume sur un coin de papier blanc et le noircissent, “Fragile” apparait. Le regard ne trompe jamais, les chansons écrites depuis longtemps, existent de manières enfouies et ressuscitent ce soir. Une dénommée “Roxanne” intervient à travers les effluves d’alcool et de blues bar, Sting réalise un medley et passe directement à “Ain’t No Sunshine” de Bill Withers, pour revenir sur le portrait de la belle Roxanne et l’achever. La course infernale contre le temps continue avec “The Boxer”, “Heart And Bones”, “Diamonds On The Soles Of Her Shoes et “Cecilia”, que Sting se permettra d’accompagner. L’heure du final sonne déjà, l’assemblée accepte mal de retourner sur ses pas, mais toutes les belles choses ont une fin. Une modeste conclusion se doit d’être posée. C’est alors que nous emprunterons cette citation : “Le succès ne vient pas par la volonté, mais par un travail acharné et la détermination de la réussite”.

 

 

Le Zénith ferme ses portes en laissant derrière lui un concert renversant. Certains regards balaient le sol, d’autres atteignent les étoiles.

Setlist :

Brand New Day
The Boy in The Bubble
Fields Of Gold
Mother And Child Reunion
—-
So Lonely
When The World Is Running Down, You Make The Best Of What’s Still Around
Englishman In New York
Shape Of My Heart
Driven To Tears
Walking On The Moon
—-
Mrs. Robinson
—-
50 Ways To Leave Your Lover
Dazzling Blue
Graceland
That Was Your Mother
Still Crazy After All These Years
Me And Julio Down By The Schoolyard
—-
Fragile
—-
America
Message in A Bottle
The Hounds Of Winter
The End Of The Game
Roxanne
Ain’t No Sunshine
Desert Rose
—-
The Boxer
—-
Gumboots
The Cool, Cool River
Hearts And Bones
Mystery Train
Wheels
Diamonds On The Soles Of Her Shoes
You Can Call Me Al
—-
Cecilia
Every Breath You Take
Bridge Over Troubled Water
When Will I Be Loved?