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PAUL DI’ANNO & COVERSLAVE @ Divan Du Monde (10/11/13)

Passé il y a deux ans, dans la même salle, Paul Di’Anno et Coverslave font leur retour dans la capitale à l’occasion de ce qui semble être la “dernière tournée” de Di’Anno.

Contrairement à 2011, le Divan est rempli de partout. Le balcon, un temps inaccessible, sera finalement ouvert afin d’accueillir davantage de fans et de désengorger la fosse. Les T-shirts à l’effigie d’Eddie sont de sortie et le bar ne cesse de crouler sous les commandes de bières. Avant que Paris ne retrouve Paul sur scène, c’est le bien connu coverband français COVERSLAVE qui sera chargé de démarrer les hostilités. Le backdrop est en place, l’imposant kit d’Eric également, ne manque plus que les musiciens et le frontman ! Retenti alors “Doctor Doctor”, titre d’UFO, qui introduit à chacun des concerts de la Vierge de Fer. Le public s’échauffe la voix et à peine terminé ces quelques exercices, la Divan tombe dans le noir, prêt à en découdre avec les hits d’Iron Maiden. Autant dire que le début scotchera sans attendre les fans, en effet, le set débute avec “Caught Somewhere In Time” ! Un mythique titre tiré de “Somewhere In Time” (1986), le sixième opus, qui est pour beaucoup un chef d’œuvre absolu, agreed ! L’atout des groupes de reprises, quelque que soit la formation ou l’artiste repris, est que souvent ceux-ci proposent des morceaux rarement joués en live ou trop peu joués en live. Ainsi, après cette magnifique entrée en matière, quelques surprises arriveront par la suite. Cependant, il faut bien chauffer la foule alors quoi de mieux que “2 Minutes To Midnight” et “The Trooper” pour faire hocher les nombreuses têtes présentes. Couplets, refrains, mélodies seront repris à tue-tête, même si la justesse du public ne sera pas au rendez-vous. En effet, chanter du Dickinson n’est pas chose facile et pourtant, Stéphane (chant) démontre une fois de plus qu’il possède des atouts à faire valoir. Alors soit, ce soir-là, il trainait une gêne à la voix, et le set n’aura pas dépassé l’heure de jeu, mais bon nombre de passages feront penser à Bruce. Sa signature vocale s’approche parfois tellement bien, qu’il suffirait de fermer les yeux pour se croire à Bercy. Accompagné de Jean-Luc (guitare), Cédrick (guitare), Michel (basse) et d’Eric derrière ses futs, Coverslave continue sur un bon rythme. “Revelations” sera suivi de “Flight Of Icarus”, un titre issu de “Peace Of Mind” (1983), qui ravira les nostalgiques et les plus jeunes qui n’ont pas eu l’occasion de l’entendre en live. Tandis qu’une histoire de folie parlera, entre autre, d’une “crystal ball”, “Bring Your Daughter… To The Slaughter” (“No Prayer For The Dying” 1990). Une parfaite transition qui permettra à Stéphane de reprendre son foule tandis que le public prend son rôle avec sérieux. En véritable chef d’orchestre, il s’amusera avec les deux moitiés d’audience qui font face à lui, à la façon de l’original. Cependant, il faudra user dans ses ressources pour tenir lors de “Fear Of The Dark”, le parfait titre pour s’exploser les cordes vocales. Quant à “Run To The Hills”, il mettra un point final à cette première partie de soirée, excellente comme à chaque fois ! Une petite pause s’impose pour les musiciens, avant que Paul ne vienne à son tour jouer avec Paris.

Cette petite pause permettra à chacune et chacun de reposer sa voix afin de préparer au mieux les chœurs pour épauler PAUL DI’ANNO. Les musiciens de Coverslave réapparaissent sur scène et la pression monte jusqu’à celle de Paul ! Début tonitruant avec “Sanctuary” issu du premier album “Iron Maiden”, bien qu’il ne figurait pas sur la tracklist des éditions UK de l’album. Nul besoin de se demander quels titres chantera Paul ce soir; les deux premiers efforts seront à l’honneur. Pour les quelques ignorants, rappelons que Paul Di’Anno a été le premier chanteur (célèbre -oui car d’autres chanteurs se sont succédés, durant les toutes premières années du groupe-) d’Iron Maiden, et voix des deux premiers opus du groupe “Iron Maiden” (1980) et “Killers” (1981). Arrivé sous les acclamations, Paul s’emploie rapidement à chanter. Pas de surprise, c’est bel et bien Paul Di’Anno qui est sur scène ! Malgré toutes ces années, le grain de voix qui identifie Paul de tous les autres chanteurs est toujours perceptible. Physiquement différent, soit, Paul délivre un bon début de prestation, avec “Purgatory” qui suit. Une fois de plus, les fans s’en donnent à cœur joie pour reprendre la moindre parole. Plus punk que Bruce, la musique d’Iron Maiden avec Di’Anno est clairement plus piquante de ce point de vue-là. Les lignes de basse de Steve Harris seront à l’honneur également, notamment avec “Wratchild” et le mythique “Killers” ! Il serait difficile de faire abstraction du moindre titre joué tellement ces deux premiers albums sont importants dans la discographie d’Iron Maiden. Entre les “Murders In The Rue Morgue” et “Charlot The Harlot”; une instrumentale “Genghis Khan” permettra à Paul de se reposer l’espace d’un instant, laissant les musiciens s’adonner à cet excellente composition. Paul est diminué physiquement, à une jambe, mais n’a certainement pas perdu son sens de l’humour et sa capacité à sortir quelques noms d’oiseaux. Bien qu’il réagit parfois avec sarcasme et moquerie de ses anciens camarades, il n’oubliera pas de rendre un hommage à son ami Clive Burr, batteur sur les trois premiers albums, atteint d’une sclérose en plaques et qui est décédé en mars dernier à l’âge de 56 ans, un coup dur pour la famille Maiden. Ainsi, “Remember Tomorrow” lui est dédié et l’émotion est palpable dans le regard de Paul; il avouera d’ailleurs qu’ll n’a pas encore eu le temps de se recueillir sur sa tombe et qu’il allait le faire dès qu’il pourra. Le show continue et Paul ayant déchiré sa setlist, avec le pied de son micro, cherche à savoir la prochaine, dans la joie et la bonne humeur. Suite à “Killers”, “Phantom Of The Opera” sera interprété avant d’enchainer sur le fédérateur “Running Free”. La fin du show approche et le rappel sera composé de “Transylvania” avant que Stéphane ne vienne sur scène pour épauler Paul pour l’éponyme “Iron Maiden”. Un titre au cours duquel Paul peine à prononcer “Iron Maiden”, un petit détail certes, mais peut-être témoin de l’histoire passée avec la troupe.

Paul a beau être fatigué et diminué, sa voix avait un bien meilleur rendu qu’en 2011. Acclamé par la foule, Paul Di’Anno est ému et remercie le public d’être venu ce soir (une veille de jour férié, pas étonnant à vrai dire !) et leur donne peut-être rendez-vous l’année prochaine. Le seul petit hic de la soirée sera post-concert. Habitué à signer et prendre des photos avec ses fans, ceux-ci n’auront pas la chance de rencontrer Paul. Un soucis ? Pas tellement, la quarantaine de fans restant aura simplement été mis à la porte par la sécurité… Voulaient-ils rentrer chez eux plus tôt ? Sans doute…

Setlist :

Sanctuary
Purgatory
Wrathchild
Prowler
 Murders In The Rue Morgue
Genghis Khan
Remember Tomorrow
Charlotte The Harlot
Killers
Phantom Of The Opera
Running Free
—-
Transylvania
Iron Maiden