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PATRICK STUMP @ La Boule Noire (04/05/11)

A l’occasion de la promotion de son EP “Truant Wave” et plus particulièrement de son premier album solo “Soul Punk” attendu courant juin, le chanteur de Fall Out Boy était mercredi 4 mai en concert unique à la Boule Noire (Paris) ! Pourquoi avoir choisi ce nom ? Vous le comprendrez en lisant ce compte rendu.

C’est dans une salle peu remplie que commence la première partie, Physical Graffiti, aux alentours de 19h45. Composé de deux membres féminins sur scène, Physical Graffiti, la MC aux cheveux rouges originaire du New Jersey et de DJ Supalaura, une parisienne vivant à Brooklyn qui l’accompagne en live, le groupe déverse son rap/hip hop devant l’audience qui ne s’attendait peut être pas à ce genre de première partie. D’où le peu de réactions en début de set alors que la frontwoman tente de communiquer en français avec ses “Paris, je t’aime” et ira même jusqu’à dédier la cinquième chanson à la capitale, dans laquelle PG se produit pour la première fois. Au niveau de la performance, la chanteuse a une bonne présence sur scène, bouge bien et tape même la pose devant le parterre de photographes présents alors que la DJ posera de temps en temps sa voix sur les titres. Seul bémol : même si la rappeuse balance ses flows dévastateurs par dessus la musique, les morceaux s’interrompent assez brutalement dès lors que les instrumentaux s’arrêtent, ce qui pourrait en dérouter plus d’un. Au fur et à mesure de l’avancement du set, le public commence à kiffer la performance de Physical Graffiti surtout les deux derniers titres, “C’est La Vie”, et “Love!”, le nouveau single du duo extrait du premier opus “Thought Kryminal”, qui sortira ce mois, et ses samples 8 bits rappelant le son des jeux vidéos. 20h15, le combo remercie l’audience avant de quitter la scène avec le signe “peace” de la charismatique chanteuse au bout de huit morceaux. Malgré une prestation très underground, très roots, dont l’univers n’a rien à voir avec celle de Patrick Stump, les fans ont été assez ouverts d’esprit pour faire un bon accueil à Physical Graffiti.

 

 

Après une pause d’une demie-heure, le temps pour les roadies d’installer le matos de Patrick Stump et son groupe, les lumières s’éteignent. La Boule Noire, remplie à son tiers dont une bonne partie par des filles, acclame la star de la soirée avec des “Patrick ! Patrick !”. 20h45, Michael Day (guitare), Matt Rubano (basse), Casey Benjamin (claviers/saxophone) et Skoota Warner (batterie), tous vêtus de costumes, débutent “Giant Steps”, un instrumental très funky tandis que le frontman de Fall Out Boy se fait désirer. Ce dernier se montrera finalement quelques minutes plus tard, dans un somptueux ensemble élégant (costume gris, nœud papillon, gants noirs et improbables boots blanches) pour entamer les premières notes du single “Spotlight (Oh Nostalgia)”. “Bonjour je m’appelle Patrick”, lance le chanteur à la foule en délire avant d’interpréter “Porcelain”, le premier titre de “Truant Wave”. La rythmique de l’ex-Taking Back Sunday et de l’ex-Ra vrombisse, recouvrant légèrement la voix de Patrick. Sur “Everybody Wants Somebody”, le frontman jouera quelques notes de trompette au début de la chanson avant de participer au solo de guitare avec Michael. Même si le son est différent de Fall Out Boy par un côté beaucoup plus expérimental, souligné par les claviers et une pointe d’électro, cela reste un concert résolument rock par l’omniprésence des solos de guitares. Ça hurle et ça sautille dans la fosse, qui se réveille enfin dès “Kiss My Sass”, une reprise de Cobra Starship. Avant “Saturday Night”, Patrick Stump blague avec les fans (qui pour la plupart, ne comprennent pas l’anglais) et s’excuse de ne pas parler la langue de Molière, ce qui n’empêchera pas certaines de lui demander de continuer à parler. La chanson commence par une petite interlude funky avant le chant toujours nickel de Patrick, tout en sueur. Il faut dire qu’en plus de se donner à fond, sa queue de pie ne l’aide pas ! Arrive la calme “Cute Girls” sur laquelle le showman montre l’impressionnante maîtrise de sa voix, aussi capable d’aller dans les graves que dans les aigus. Mention spéciale au break joué au saxophone par le claviériste afro au look rétro et totalement déjanté ! Au début de “Allie”, Patrick et sa bande restent immobiles pendant quelques secondes, le temps de se faire flasher par le raz de marée d’appareils photo des premiers rangs et de souffler un peu. Un petit “je t’aime, je t’adore” de la part du frontman à faire tomber ses nombreuses admiratrices et voilà qu’il se met au piano pour reprendre le “Nothing Compares 2 U” de Prince. C’est sans doute LE moment le plus intense du set durant lequel on peut entendre correctement la puissante voix de Patrick. Cette magnifique interprétation à en donner des frissons justifie parfaitement le titre de son disque “Soul Punk”. Soul, pour la musique qui vient du cœur, et punk pour le coté rock et rebel, contre les règles. En effet, “Nothing Compares 2 U” a été une chanson popularisée par la controversée Sinéad O’Connor, chanteuse irlandaise connue dans les années 90 pour ses positions anti-catholiques. A la fin du morceau, le public qui pour la plupart ne connaissait pas la chanson originale étant donné leur jeune age, ovationne Patrick. Ce dernier, plus en forme que jamais, s’amuse à chantonner le refrain de “Champs-Elysées” de Joe Dassin, qui sera repris en chœur par les parisiens pendant que ses musiciens font leur retour. Ensemble et toujours en harmonie, ils enchainent “Cryptozoology”, “Big Hype” sur lequel Michael et Matt feront les chœurs à la place de D.A. & Driis sur la version de l’EP. Patrick annonce le dernier titre de la soirée, “Love Selfish Love” avant de quitter la petite scène de la Boule Noire vers 21h30. C’est le rappel : “Patrick ! Patrick !” hurlent les fans. Le groupe reviendra illico presto. L’intro de “Spotlight (Oh Nostalgia)” tonne et l’ami Stump profite de l’occasion pour présenter un à un ses musiciens. La fosse est plus déchainée que jamais et reprend les “hey ho hey ho” du refrain et tapera des mains en rythme avec les frappes de Skoota. S’ensuit une reprise à la cool de “Cupid’s Chokehold”, chanson de Gym Class Heroes sur laquelle Patrick a posé sa voix. Avant d’entamer “Explode”, seule chanson se rapprochant du répertoire de Fall Out Boy par son coté punchy, Patrick Stump remercie une énième fois le public. Quelques sing along sur les “woho” du refrain et les derniers clap clap et voilà, c’est bel et bien fini. 21h45, les spectateurs ressortent le cœur rempli de joie et de bonne humeur grâce à l’incroyable énergie positive de Patrick.

 

 

Bref, malgré le peu de personnes dans la salle, Patrick Stump s’est vraiment donné à fond pendant une bonne heure. Ce fut court mais intense ! Certes, on ne peut pas nier que la musique soit totalement différente de ce qu’il a fait au sein de Fall Out Boy, avec ce coté beaucoup plus expérimental (ajout de l’électro, du clavier, du saxophone…) mais cela reste un show rock sur scène grâce notamment à l’omniprésence des solos de guitares et de la base rythmique. A noter la présence de la gente féminine qui n’ont d’yeux que pour la personne de Patrick. Espérons que ce concert aura changé la donne car ce dernier est avant tout un artiste multi-instrumentiste sincère doté d’un talent fou et qu’il réussira à trouver son propre public. En tout cas, ce fut pour nous une agréable surprise ! Chapeau !

 

Setlist :

Giant Steps/Spotlight/Porcelain
Everybody Wants Somebody
Kiss My Sass
Saturday Night
Cute Girls
Allie
Nothing Compares 2 U
Cryptozoology
Big Hype
Love Selfish Love
—-
Spotlight
Cupid’s Chokehold
Explode

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife