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OÜI FM Festival 2015 – Jour 1 (23/06/15)

La place de la République accueillait du 23 au 25 juin la première édition du festival 100% gratuit organisé par OÜI FM, réunissant à cette occasion, un concentré d’artistes de la scène rock. Pour cela, RockUrLife, plume en main, a parcouru les différents univers, les élégances et transposera les vibrations des énergies communes.

Pour le premier jour, la programmation du festival met la barre déjà bien haute. Le ruban rouge d’ouverture sera fendu par les jeunes poètes de RADIO ELVIS. Il est 19h, l’esquisse du trio se fait discrète pour les deux premiers morceaux, mais la formation parviendra à prendre ses aises jusqu’à la fin de son set. L’on frôle une infime ébauche de Noir Désir et Miossec à travers les textes et les accords. Des sons redondants et surfant sur la vague, pivot du festival : le rock. Un show de trente minutes qui s’achèvera sur “Goliath”. Radio Elvis, c’est un commencement en douceur, qui finit sur une note plus punchy. Pierre Guénard et ses compères incarnent l’été et ses verres de fin de soleil, laissant place à Drenge pour une nuit fraîchement tombée. Radio Elvis terminé, place au changement de matos pour un nouvel univers, prenez soin d’aller vous ressourcer car la jeunesse de Drenge nous promet un sale quart d’heure. Un set à base de son qui tabasse et qui gronde.

 

 

Fan des White Stripes, DRENGE est désormais un groupe que l’on ne présente plus. La scène anglaise façon Drenge déferle de corps et de rock. Pas de temps à perdre pour le trio, le public du XIème arrondissement sera pulvérisé à la dynamite dès le premier morceau. L’audience est réceptive aux sonorités lourdes et subtiles de l’ensemble. Les Drenge désarçonnent nos âmes et font vibrer la scène du OÜI FM Festival par un rock n’destroy. Des leçons bien apprises, si bien qu’ils ressuscitent les essences du mythique The Clash. Le chanteur tricote sa Fender avec dextérité, le batteur frappe avec violence, leur marque de fabrique : un son qui tape du pied, des partitions qui déménagent et une armée d’enchaînements à la Rage Against The Machine. Les vacances peuvent enfin commencer, le point de départ : Place de la République au OÜI FM Festival. Les références pour ces tombés du berceau sont à puiser sur Eels, Radiohead avec une voix à la Joe Strummer et glaçage de stoner drone. Pour ceux qui ignorait leur existence jusqu’à présent, prenez-garde, la prise sera unique et la dépendance radicale.

 

 

21h retentit, on s’apprête à célébrer le rock psychédélique de TEMPLES. Un quatuor qui, à peine avoir dit bonsoir, agites ses cymbales et prend la température sous un tonnerre d’applaudissements. James Edward Bagshaw (chant), dressé à la Jim Morrison et épaulé de sa Gretsh Chet Atkins, nous offre ce soir une immersion totale en plein coeur d’un film 70’s, par un côté félin à la “Venus In Furs” du Velvet Underground. Ce vacarme extatique de nuances animales charme l’audience, c’est une traversée du désert en plein coeur de la capitale. À travers des riffs lancinants, la voix épurée et profonde du protagoniste nous enivre à l’identique de “I’m A Man” de Black Strobe. La batterie harmonise les lignes érogènes du duo guitare et basse, sa voix prend la forme d’un ange de miséricorde quand il perce les aigus. Le public, soldat de souffle, se dévergonde sur les pentes d’un temple hors du commun, les visages androgynes sortent tout droit d’une boîte à poupées sous LSD. La communion est désormais devenue sainte lorsque la formation exprime sa dévotion à la foule. La prestation touche malheureusement à sa fin, c’est la mine basse que nous remercions ces personnages d’une Factory à la Warhol.

 

 

La tête d’affiche de ce festival méchamment programmé n’est plus un secret. NOEL GALLAGHER’S HIGH FLYING BIRDS, mené par le maître arrogant et incontesté de Manchester, marquera de pied ferme son deuxième passage dans la capitale, quelques mois après un Zénith. Le public s’impatiente et ne quitte pas la scène des yeux, plus les minutes passent, plus les respirations se coupent. Le loup so british nous embarque sur son flow autour de High Flying Birds, mais nous offre un voyage nostalgique avec “Masterplan” et “Don’t Look Back In Anger” de feu Oasis. Ce début de nuit mêle des cris, des larmes, des sourires. 1h20 de Gallagher suffisent amplement à nous replonger en 1994, où la révélation était inévitable. On glisse sur ses cordes et on boit ses maux. La plume naviguera le temps d’un instant, toujours trop court.

 

 

Ce soir Monsieur Gallagher a réanimé, une fois de plus, l’hymne de la culture et des influences de plusieurs générations. Que nos rêves de gosses ne cessent jamais d’exister, qu’ils malmènent encore ces foutus chemins tracés.

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