ReportsSlideshow

OSCAR AND THE WOLF @ La Cigale (17/11/22)

Initialement prévue au printemps dernier, le Belge Max Colombie, alias Oscar And The Wolf, vient en voisin à La Cigale pour l’une des dernières étapes de sa tournée européenne, entamée pour présenter son troisième album, The Shimmer. Récit d’un triomphe !

La soirée commence tout en douceur avec l’arrivée de MEYY. Dès les premières notes de “Do It”, on comprend très vite pourquoi Oscar And The Wolf l’a choisi sur sa tournée. La (très) jeune femme nous plonge instantanément dans une ambiance hypnotique, accompagnant sa voix soul d’une chorégraphie lascive faisant écho à la tête d’affiche de la soirée. Évoluant sur une plateforme surélevée, l’artiste passe de titres psychédéliques à des morceaux plus dansants, à l’image de son nouveau morceau, “Blush”. Épaulée par un DJ et un pianiste parisien au synthé, la jeune Belge s’adresse régulièrement au public en français. Ce dernier se montre extrêmement bienveillant, l’encourageant par des applaudissements nourris entre chaque morceau. MEYY semble très touchée par cet accueil, et arbore un sourire de tous les instants. Si elle n’est pas de ces premières parties qui font sauter l’assemblée, elle aura incontestablement réussi à installer une belle atmosphère et éveiller la curiosité de nombreux spectateurs.

The house of wolves

Après vingt petites minutes d’attente, les lumières s’éteignent pour laisser place à un éclairage tamisé, où retentit une voix robotique “So take good, care of me, I follow, all you need”. Ces premières paroles semblent très familières et pour cause : ce sont celles de “Strange Entity”, certainement la chanson la plus célèbre d’OSCAR AND THE WOLF !

Lunettes de soleil et costume gris à paillette, l’artiste fait alors son apparition pour prendre le relai au chant de cette version très solennelle, avant de provoquer les premiers sauts sur l’explosion finale. Si le choix de jouer d’entrée son titre le plus populaire peut sembler osé, cela a le mérite de placer l’ambiance à un niveau très élevé. Spoiler : elle ne retombera jamais.

Alors qu’il jouit d’une énorme renommée en Belgique, au point de se produire dans des Arenas de vingt mille places, c’est une mise en scène logiquement plus minimaliste qui nous est proposée ce soir. Le Flamand évolue dans un décor complétement nu, sans que son nom n’apparaisse nulle part. La scénographie repose essentiellement sur le charisme de frontman, qui dégage un incroyable magnétisme dans ses mouvements.

Un public “on fire”

L’artiste en fait la démonstration sans attendre en enchaînant avec “Donnie’s Dream”, lui donnant l’occasion de virevolter dans son style si caractéristique. Le public n’a pas attendu “Dancing Machine” pour l’imiter, et se déhanche avec joie aux sons des morceaux synthpop de Afterglow, son dernier EP paru début juin.

Le dandy a beau chanter “I don’t wanna see you” sur les premières notes du très bien accueilli “James”, il profite de cette belle entame pour faire tomber ses lunettes, avant d’éblouir l’assistance en allant chercher des notes très aigües. Le public le lui rendra aussitôt, au point de couvrir la voix de Max qui, tout sourire, laissera La Cigale s’approprier le premier couplet de “Breathing”.

Si le showman attire tous les regards, il sait aussi se mettre en retrait pour faire briller les six membres de sa formation, laissant notamment l’avant-scène à son guitariste, venu enflammer le final du très dansant “On Fire” avec un somptueux solo. Le son est impeccable, et prend des airs de déflagration au moment de lancer l’irrésistible “Joaquim”, qui fait headbanger jusqu’aux roadies ! “The Game” et ses accents hip hop ou encore “Nostalgic Bitch” prennent à leur tour une tout autre ampleur en live, déchainant une nouvelle fois la fosse.

Un moment de communion totale

L’enthousiasme de la foule semble aller droit au cœur d’Oscar And The Wolf, qui finit par tomber à genoux, les mains en forme de cœur, devant la communion qui se déroule devant lui. Si le frontman parle peu, ses sourires sont constants, et les regards échangés entre les musiciens en disent long.

L’intensité redescend le temps d’une accalmie bien méritée avec “Ghost Of You” et “You’re Mine”, éclairée à la lumière des portables. Le groupe est comblé et reconnaissant, le parquet tremble, le plaisir est total ! Ce terreau semble propice pour lancer l’inédite “All Night” et ses influences de drill américaine, avant que le groupe ne s’éclipse sur une version réorchestrée du classique “Princes” (incluant un extrait du “Starboy” de The Weeknd).

Le rappel est alors tonitruant, et aboutit à un retour sur “Exotic”, servant de rampe de lancement pour un “Fever” d’anthologie, achevant de transformer La Cigale en trampoline géant. La soirée se termine en apothéose avec la très récente “Warrior”, d’ores et déjà adoptée par les fans, qui forment un “W” avec leurs doigts. Les musiciens se tombent dans les bras et partent sous une énième standing ovation.

Alors que la date initiale avait dû être reportée en raison d’une période difficile traversée par Max, ces difficultés semblent bien éloignées du triomphe reçu dans cette soirée placée sous le signe de la générosité et du plaisir partagé. Ce moment ira jusqu’à se prolonger devant La Cigale, avec un after improvisé pour les quelques chanceux ayant patienté devant le tour bus du groupe. Le point d’exclamation sur l’un des meilleurs concerts de l’année !