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NEIL DIAMOND @ Zénith (23/06/15)

Neil Diamond, icône rock n’roll aux innombrables succès, exporte son très attendu “Neil Diamond Tour 2015” en Europe. Songwritter hors paire, il a notamment écrit des titres interprétés par Elvis Presley, Frank Sinatra, Deep Purple, ou Joe Dassin. Absent des salles parisiennes depuis 1978 (!), il revient dans la capitale pour un concert exceptionnel au Zénith de Paris. L’occasion d’entendre des classiques mêlés à ceux de son dernier album, “Melody Road” (2014).

Sous les panneaux “Radio Nostalgie”, les placeuses s’activent : ce soir le Zénith est en configuration assise. Si la moyenne d’âge est assez élevée, quelques jeunes personnes pénètrent aussi tranquillement dans la salle. Les vendeurs ambulants ont troqué leurs bières pour des flûtes de champagne, une voix donne des instructions en anglais, puis en français; le show va bientôt commencer et “il n’y aura pas d’entracte”. Sur la scène, trône une collection de guitares alignées sous une rampe de lumières impressionnante. Au fond, un grand écran d’ampoules à led affiche un logo en forme de diamant. Debout sur son siège et s’efforçant d’entrainer les autres, une spectatrice quinqua scande fébrilement “Neil ! Neil !”. L’attente sera de courte durée puisqu’à 20h25 résonne l’introduction musicale. Au milieu de ses musiciens, Neil Diamond commence par saluer cérémonieusement son public. En plus des instruments classiques, placés sur une scène en escalier, des percussions, une section cuivres, et deux choristes en robe pailletée signent un show traditionnel à l’américaine. Au lieu des petites bouteilles d’eau en plastique posées au sol, des verres d’eau sont placés sur des piédestaux. Ils entament avec un classique popularisé par les Monkees et par Shrek : “I’m A Believer”. La voix est écorchée, légèrement chevrotante, mais les tubes sont bien là : “Girl, You’ll Be A Woman Soon”, “Play Me”, “Red Red Wine” etc. Aux premières mesures de certains titres, l’audience se lève pour danser : avec “Beautiful Noise” ou “Song Sung Blue”, toute la salle tape des mains en rythme. D’autres, aux tempi plus lents, soutenus par les projections de l’écran, appellent à la mélancolie, notamment l’émouvant “Brooklyn Roads” retraçant en mots et en images Super 8 l’enfance du monsieur. Neil, ôte sa veste, il porte une chemise bicolore noire et violette sur un pantalon à liseré brillant. Il annonce quelques chansons de son nouvel album, et introduit “The Art Of Love” : il lui aura fallu “cinq ans à l’écrire, mais heureusement seulement cinq minutes pour la chanter !”. Sur l’écran, ces paroles apparaitront superposées à des crayonnés. Place à la guitare électro-acoustique pour le latino “Cherry Cherry” et “Crunchy Granola Suite” avant une présentation en bonne et due forme des musiciens. Chacun exécute un mini solo, les choristes se lancent dans un rap à la Salt-n-Pepa, et les connaisseurs reconnaitront Ron Tutt, le batteur d’Elvis. Les musiciens restent en place avec la mélodie de “I Am…I Said”, Neil salue longuement puis sort de scène à 22h16.

Deux minutes plus tard, il réapparait de l’autre côté pour un rappel de cinq morceaux, parmi lesquels le très attendu “Sweet Caroline”. Encouragé par le chanteur, l’audience reprend en choeur les “oh oh oh”. Le titre aura plusieurs fausses fins, chaque fois relancé par Neil : “one more running!”. A noter une chanson sur l’épopée de ses grands-parents quittant l’Ukraine et la Pologne en bateau pour l’Amérique porteuse d’espoir, “America”. Illustré d’images vidéo de migrants au début du siècle dernier et achevé par un feu d’artifice ; la piste est un hymne à l’Amérique. C’est fini, Neil disparaît par une porte dérobée au milieu de l’écran où tournoie un diamant. Il est 22h38, la salle est encore emplie de la musique du guilleret “Sweet Caroline”.

Un joli show traditionnel à l’américaine, où chacun a pu passer un bon moment. Si l’interprète n’est pas exceptionnel, le talent d’écriture l’est incontestablement. Ce soir, c’était l’occasion rare d’entendre les hits indémodables par le maitre lui-même. Neil Diamond est éternel !

Setlist :

I’m A Believer
Love On The Rocks
Hello Again
Pretty Amazing Grace
Kentucky Woman
You Got To Me
Girl, You’ll Be A Woman Soon
Play Me
Red Red Wine
Beautiful Noise
If You Know What I Mean
Brooklyn Roads
Nothing But A Heartache
Something Blue
The Art Of Love
Song Sung Blue
Forever In Blue Jeans
Cherry, Cherry
Crunchy Granola Suite
Holly Holy
I Am … I Said
—-
Cracklin’ Rosie
Sweet Caroline
America
Brother Love’s Traveling Salvation Show
Heartlight